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ÉNONCÉ ET QUESTIONS

Monsieur E..., 50 ans, d’origine martiniquaise, réside en métropole depuis 20 ans. Il présente un asthme cortico-dépendant traité depuis 5 ans à la prednisone : CORTANCYL® 10 mg/j. Depuis environ 3 semaines, s’est manifestée une aggravation dyspnéique attribuée d’abord à une surinfection bronchique. L’absence d’amélioration malgré une antibiothérapie par macrolide puis amoxicilline et une augmentation de la corticothérapie motivent l’hospitalisation. Les examens biologiques, pratiqués le jour de l’admission, donnent les résultats suivants :

SgA pO2 : 59 mmHg
SgA pCO2 : 49 mmHg
SgA Oxyhémoglobine/hémoglobine totale (SaO2) : 89 %
Pl Sodium : 140 mmol/L
Pl Potassium : 4,3 mmol/L
Pl Chlorure : 96 mmol/L
Pl Bicarbonate : 31 mmol/L
Pl Glucose : 6,2 mmol/L
Sg Leucocytes : 9 G/L
Formule leucocytaire :
Polynucléaires neutrophiles : 5,31 G/L
Polynucléaires éosinophiles : 0,27 G/L
Lymphocytes : 2,79 G/L
Monocytes : 0,63 G/L

L’analyse bactériologique des expectorations ne permet pas d’isoler de germe prédominant. En revanche, leur examen parasitologique montre la présence de larves d’helminthe. L’examen coprologique alors prescrit, met en évidence, dès l’examen microscopique direct, de très nombreuses larves cylindriques de 250 à 350 μm de long présentant un tube digestif complet (avec une cavité buccale courte et un double renflement œsophagien) et une ébauche génitale bien visible.

Un traitement antiparasitaire par ivermectine (STROMECTOL®) à la posologie de 200 μg/kg est instauré en prise unique. Ce traitement entraîne une disparition rapide des larves dans les selles et une évolution clinique favorable.

QUESTION N°1 : Quelle est cette affection et quel est le parasite responsable ? Justifier votre réponse et donner la position systématique de cet helminthe.

RÉPONSE N°1 :
L’anguillulose à Strongyloides stercoralis. Il s’agit ici d’une forme invasive grave telle qu’elle peut survenir chez des patients ayant une anguillulose chronique soumis à un traitement corticoïde au long cours comme c’est le cas chez cet asthmatique.
En outre la morphologie décrite correspond à la larve rhabditoÏde de cette espèce qui appartient au phylum des némathelminthes, classe des nématodes.

QUESTION N°2 : Quand Monsieur E... a-t-il dû contracter cette parasitose ?

RÉPONSE N°2 :
Etant donné la longévité de cette parasitose chez l’homme (plus de 20 ans) et sa distribution surtout tropicale, la contamination de Monsieur E... doit avoir eu lieu en Martinique.

QUESTION N°3 : Quel est le mode d’infestation ?

RÉPONSE N°3 :
L’infestation est due à la pénétration transcutanée des larves strongyloïdes.

QUESTION N°4 : Quelle technique coprologique est utilisée pour le diagnostic de cette parasitose lorsque l’examen direct est négatif (nom et principe) ?

RÉPONSE N°4 :
La technique de Baermann est une technique d’extraction des larves mettant à profit l’hygrothermotropisme de celles-ci.

QUESTION N°5 : Commenter les résultats des examens biochimiques.

RÉPONSE N°5 :
Diminution de la pO2 et de la SaO2. pCO2 et bicarbonates augmentés laissant présager la présence d’une acidose respiratoire. La détermination du pH sanguin confirmerait cette hypothèse.

QUESTION N°6 : Commenter la formule leucocytaire. Quelle perturbation habituellement décrite dans cette parasitose n’apparaît pas chez ce patient ? Pourquoi ?

RÉPONSE N°6 :
La formule leucocytaire est normale.
Il n’y a pas d’hyperéosinophilie sanguine. Ceci s’explique par le traitement prolongé à la prednisone.
Remarque comme l’éosinophilie sanguine est fluctuante au cours de l’anguillulose, il peut arriver que, même en l’absence de toute corticothérapie, des malades ne présentent pas d’hyperéosinophilie.

QUESTION N°7 : Quel autre médicament efficace aurait pu être prescrit ?

RÉPONSE N°7 :
L’albendazole (ZENTEL®) peut aussi être proposé (moins efficace).

QUESTION N°8 : Discuter la valeur de la glycémie.

RÉPONSE N°8 :
Hyperglycémie dont l’origine est probablement la corticothérapie.


Mis en ligne le 28 février 2013 - mis à jour le 28 février 2013

Sources :
Documents antérieurs à 2009 : fichiers circulants entre les étudiants en pharmacie. Source exacte de la correction inconnue (présumée émanant du CNCI).
Documents à partir de 2009 inclus : site web du CNCI.
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