Remede.org — Peux-tu nous expliquer ton parcours ?

Je m’appelle Justine, j’ai 22 ans. Depuis toute petite les sciences me fascinent, en particulier la biologie. Donc tout naturellement, je me suis orientée sur un baccalauréat scientifique. Mes années au lycée se sont bien déroulées et j’ai obtenu mon bac S SVT avec mention TB en 2016. Pour les raisons que je cite un peu plus loin, j’avais uniquement pour seul objectif de faire une première année commune aux études de santé (Paces) afin de devenir médecin. L’année de Paces m’a pas mal chamboulée, l’apprentissage par cœur notamment, n’étant pas du tout une adepte de cette manière d’apprendre. Au classement du premier semestre, j’étais classée une trentaine de places derrière le numerus clausus. Ce fut un coup dur, mais qui m’a donné un grand coup de boost pour le deuxième semestre où j’ai remonté d’une centaine de places, des places précieuses qui m’ont permis de pouvoir choisir médecine, seule filière que j’avais préparée. J’ai donc obtenu ma Paces primante, et j’ai suivi mon cursus sans encombre, je suis actuellement en DFASM2 (5e année).

Pourquoi avoir fait médecine ? Depuis quand as-tu voulu faire médecine ?

La question ne s’est jamais posée pour moi. Petite déjà, je voulais devenir comme mon médecin traitant. Je ne jouais qu’avec des kits de mini-docteur, tout tournait autour de la santé. En grandissant, l’envie n’a pas faibli, j’ai suivi à peu près toutes les séries médicales qui existent. Toutes mes passions tournaient autour de la santé. J’ai toujours eu cette envie de soigner les gens, ou du moins d’essayer de les soigner, objectif que certains professeurs ont essayé de me faire revoir en me disant de toujours penser à un plan B, ce que je n’ai jamais fait. Au-delà de ce simple aspect de « guérir », j’aime le fait d’échanger avec le patient, ce contact particulier qu’est la relation soignant-soigné me plaît beaucoup.

Pourquoi avoir lancé ta page Instagram ?

J’ai lancé ma page @Med_andstudies durant l’été 2019 juste avant le début de mon externat. La raison est toute simple. Depuis ma deuxième année, je me suis engagée dans le tutorat associatif de ma faculté, où j’ai trouvé des valeurs qui m’étaient chères et le partage de savoir en particulier. J’y étais tutrice d’anatomie, j’adorais faire les colles et répondre aux questions des Paces sur le forum. Malheureusement, l’externat n’est pas vraiment compatible avec la poursuite de cette activité qui demande du temps et surtout des présences régulières aux colles. J’ai donc eu un gros coup de blues, en me disant que j’allais perdre ce partage. Instagram s’est donc révélé à moi : peu de temps avant j’ai découvert ce qu’étaient les studygram et j’ai donc décidé de me lancer.

Qu’est-ce qu’on y trouve ?

Tout est dans le pseudo que j’ai choisi, med pour le partage de mon quotidien en médecine, et studies pour le côté études. J’y partage donc deux types de posts. Les premiers parlant de mon externat, de mes stages, comment faire un interrogatoire, ce que j’emporte avec moi en stage. Et le deuxième type, relatif aux études et particulièrement des petits recap sur les items ECNi, des schémas d’anatomie, des quiz, mes méthodes. Ce qui se rapproche de ce que je faisais au tutorat.

À qui s’adresse-t-elle principalement ?

Originellement ma page était tournée plus vers la Paces et le premier cycle, puis au fur et à mesure que je m’éloignais de ces années, j’ai évolué vers un contenu un peu plus généraliste, quoique maintenant plus tourné vers les ECNi. Mais ces derniers sont faits de façon à ce qu’une personne lambda sans rapport avec la médecine comprenne. Donc en soi, ma page s’adresse à tous ceux qui veulent en apprendre plus sur la médecine.

Comment vois-tu la place que prennent les étudiants en jeunes médecins sur les réseaux sociaux ?

Comme pour de nombreuses choses, il y a du bon et du mauvais. La communauté des étudiants en médecine et jeunes médecins ne cesse de s’accroître et c’est pour moi un réel atout. Beaucoup font des contenus très qualitatifs, qui permettent de continuer à apprendre d’une autre manière, et ainsi que nos pauses Instagram soient un peu plus instructives. D’autres partagent leurs quotidiens et font passer des messages forts. Pour moi, par exemple ça me permet d’apprendre de nouvelles techniques de travail afin de gagner en efficacité, ou de me renseigner un peu sur le quotidien d’un interne dans une spécialité précise. Beaucoup de gens sont heureux d’apprendre des choses sur la santé, il y a une réelle demande.

Cependant, comme partout, il faut connaître ses propres limites, et toujours respecter les codes qui régissent nos pratiques sur les réseaux, que ce soit médicalement comme le respect du secret médical ou même sur les droits d’auteurs. Il faut être très attentif aux messages que l’on véhicule, car ils seront forcément entendus, c’est pour cela que j’essaye toujours de sourcer tout ce que j’écris dans mes posts avec par exemple les recommandations HAS. En dehors de ça, certaines personnes sont demandeuses de consultations dans les messages privés, ce qui peut être très dangereux si nous répondons. Il faut savoir faire la différence entre les réseaux sociaux et la vie réelle, et donc ne pas faire de consultations sur les réseaux ! Enfin, il faut également faire attention aux collaborations avec certaines marques, mais ce n’est pas inhérent qu’au monde médical.

Comment se passe ton externat ?

Pour l’instant très bien, j’ai eu de très bons stages même lorsque ce n’était pas forcément un terrain dans lequel je voulais passer. La transition 1er-2ème cycle s’est très bien déroulée, la charge de travail commence par contre à s’intensifier, mais j’ai trouvé ma méthode. Donc, pour l’instant, je ne me plains pas.

Comment abordes-tu les ECNi ?

Sereinement, c’est pour moi-même un soulagement de les voir s’approcher parce que c’est aussi l’internat qui approche et avec lui enfin la pratique de la médecine à temps complet. Je sais d’avance que ce sera une année compliquée et stressante. Mais je vais essayer de m’y lancer de manière organisée et méthodique, comme j’ai réussi à faire jusque-là. J’ai déjà commencé à mettre en place quelques stratégies et les tester durant la 4e et la 5e année afin que tout soit parfait en D4.

Aurais-tu une idée de ce que tu veux faire par la suite ? Quelle sera ta future spécialité ?

À vrai dire, quand j’imaginais ce qu’était un médecin étant petite je n’avais en tête que l’image du médecin généraliste, cette image est restée et lorsque je me suis lancée dans ces études, c’était mon but. J’ai découvert par la suite une spécialité qui m’a réellement plu : l’hépato-gastro-entérologie, donc pour l’instant j’ai ces deux en tête, mais j’aimerais également faire un stage en médecine d’urgence, car ça pourrait me plaire. Alors les portes sont toujours ouvertes au changement, mais je pense que pour moi, ce sera en tout cas un exercice médical, ce qui exclut donc la chirurgie.