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Caroline, esf4 à Baudelocque

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Peux-tu te décrire en quelques mots (age, situation professionnelle actuelle …)

23 ans depuis peu, et je suis actuellement en suspension d’étude pour 6 mois suite à une fracture de la cheville. Je m’apprête donc à recommencer en septembre ma dernière année de sage-femme, afin d’être (enfin !) diplômée.

Quel a été ton cursus avant l’entrée en première année de sage-femme ?

Rien que de très classique : bac S, et 2 ans de P1 à Paris 7.

Sage-femme, un choix initial ou un choix par défaut réfléchi ?
(pourquoi SF par rapport à d’autres professions med ou paramed, quels facteurs de décisions …)

Les places de sage-femme ont été ajoutées au numerus clausus mon année de doublante, et je n’avais jusque-là jamais envisagé cette profession. C’est mon classement qui m’a forcé à m’y intéresser. La semaine entre les résultats et le choix m’a permis de me renseigner au maximum, et j’ai eu la chance de pouvoir m’incruster en salle de naissance pour une garde d’observation. Mon premier accouchement en live et des sages-femmes convaincues m’ont touchée, et j’ai malgré la contrainte réellement choisi cette voie.

Pour être honnête, il ne s’agissait pas d’un choix basé sur des éléments concrets ; j’avais encore des regrets pour la pédopsychiatrie qui était mon but de P1, mais j’ai senti que sage-femme pourrait me plaire. Utopiste ou naïve, les questions type salaire, reconnaissance ou même compétences ne m’ont pas effleurées, j’y suis allée au feeling. J’ai eu de la chance, ça a marché, mais je ne recommande pas la technique d’orientation.

Qu’est ce qui te conforte le plus dans ce choix ? Qu’est ce qui pourrait encore le mettre en doute ?

Moi qui était peu douée en communication (je sais, j’aurais jamais dû m’orienter en santé, mais je vous ai dit que j’étais naïve), avec les patientes et les nouveaux-nés, je me suis très vite sentie à l’aise, et ça, c’est un signe qui ne trompe pas. Les éléments objectifs sont venus s’ajouter par la suite. Toute la richesse et l’intensité de cette profession me la rendent indispensable, et je crois que plus rien ne pourrait mettre mon choix en doute.

Quel a été le plus inattendu pour toi à l’entrée dans l’école ?

L’ambiance de l’école… J’avais apprécié la grande liberté de la P1 par rapport au lycée, et le retour aux petits effectifs et aux obligations n’a pas été évident.

Ensuite, lors de mon premier stage, j’avais une trouille monstre de l’hôpital, et en quelques jours je me suis sentie à l’aise dans cet environnement (et pourtant, la chirurgie gynéco, c’est pas franchement marrant). Ca a été une grande surprise et un immense soulagement d’avoir trouvé mon élément.

Quels sont pour toi les points difficiles de la formation et comment bien l’aborder ?

Il est difficile d’être constamment tiraillé entre les stages et l’école. En stage, l’autonomie arrive assez vite, et augmente sans cesse : en dernière année, on est quasi des sages-femmes du service la plupart du temps. En cours au contraire, l’ambiance de petites promotions, la présence constante des formatrices conduise souvent à une certaine infantilisation. L’écart entre les deux tient parfois de la schizophrénie…

Comme dans toute profession de santé, il arrive qu’on en bave en stage : entre les relation avec l’équipe soignante, pas toujours faciles, l’exigence constante (qui nous permet de progresser, mais qui génère aussi du stress), et les situations parfois tragiques des patients (parce que oui, la sage-femme est aussi là quand ça va mal), on ressort vanné. Tous les étudiants sages-femmes connaissent un jour ou l’autre le stage dont on sort en larmes.

Le côté très « scolaire » des cours, l’obligation de présence, les comptes à rendre aux formatrices, etc, peuvent aussi être pénibles.

Pour surmonter tout ça, il faut une certaine force morale, une capacité à garder son optimisme ; un bon entourage aussi, même si des amis ou votre famille qui ne bossent pas dans la santé ne peuvent pas tout comprendre, vous aurez besoin d’être épaulé ; savoir faire preuve d’humilité dans les situations délicates. Et dans tous les cas, savoir se souvenir que les contraintes de ce cursus participent à sa qualité : l’exigence lors des stages et la confrontation à toutes les situations nous donne un bon niveau clinique et relationnel au sortir du diplôme ; et la proximité des formatrices leur permet aussi de nous accompagner et de nous guider au cours des études.

Quels sont les points positifs qui te font aimer ce job ?

La richesse des relations avec les patients, parents et enfants, auprès de qui nous avons un statut très particulier, nous qui les entourons dans ce moment si particulier de leur vie. Nous faisons partie de leur histoire, et des patientes reconnaissent plusieurs années après la sage-femme qui était présente pour leur accouchement, soit quelques heures en tout.

Les vraies responsabilités, le côté médical du diagnostic, de la prise de décisions.

La variété des compétences : procréation médicalement assistée, suivi de grossesse, préparation à la naissance, échographies, grossesses pathologiques, diagnostic anténatal, gestion des urgences, suivi du travail, accouchements, réanimation néonatale, suivi pédiatrique, accompagnement de l’allaitement, visite post-natale, rééducation périnéale, prévention médico-psycho-sociale, plannification familiale… Tout ça c’est la sage-femme, seule ou en équipe pluridisciplinaire, et la majorité de ces compétences, je les aurais au bout de 5 ans d’études. C’est pas génial ?

Les possibilités d’évolution de carrière, en fonction de ses besoins et ses envies : hôpital, clinique, libéral, protection maternelle et infantile ; multiples spécialisation possibles, techniques ou en médecine alternative.

Les emplois disponibles partout, c’est bête à dire mais cette assurance de trouver du boulot c’est important aussi.

L’évolution constante de la profession : c’est fatiguant parfois de devoir se battre pour plus de reconnaissance, l’accès à la recherche ou une définition plus réaliste de nos compétences, mais c’est aussi très enrichissant de faire partie d’une profession qui évolue sans cesse, où des terrains restent à défricher.

Quels points de caractère, ou de personnalité, rechercherais-tu chez quelqu’un pour lui dire s’il ferait ou non un bon étudiant (puis professionnel) dans le domaine ?

Je crois qu’il est essentiel de pouvoir se remettre en question. C’est de là que découleront toutes les autres qualités : la capacité de raisonnement clinique, le sens du relationnel, le sang-froid devant l’urgence, la résistance physique et morale, pour citer les premières qui me viennent à l’esprit, toutes peuvent s’acquérir, se travailler, se développer, à condition d’apprendre de ses erreurs. Les étudiants et les sages-femmes médiocres sont souvent ceux qui sont persuadés de bien faire en toutes circonstances, ceux qui n’évoluent pas. Je ne crois pas à la vocation, à la prédestination absolue pour ce métier, même si beaucoup d’entre nous ont par ailleurs le sentiment de ne pas être sages-femmes par hasard.

Comment vois-tu la suite de tes études et ta carrière ?

Après mes quelques mois de vacances forcées, j’espère que ma dernière année passera vite ; j’ai hâte d’être diplômée.

Pour ma carrière, plusieurs années d’exercice hospitalier, pour acquérir de l’expérience, et pour pratiquer dans tous les services. Dans un premier temps, j’aimerais travailler auprès de populations mixtes, socialement et ethniquement, pour la diversité de situations et des relations. Comme il paraît que c’est une envie de jeune utopiste, peut-être que je changerais en cours de route pour des établissements plus calmes, mais c’est vraiment pas dit. A plus long terme, j’aimerais travailler en plannification familiale, pour faire de la prévention et de l’éducation à la sexualité auprès des jeunes (et des moins jeunes, je suis pas sectaire). La formation en haptonomie m’a tenté un moment, peut-être que j‘y reviendrais, mais ça voudrait dire une installation en libéral qui ne me dit pas trop pour le moment, ça va dépendre de mon évolution perso.

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