logo remede logo remede
La 1ère Communauté Médicale
médecine - pharmacie - odontologie - maïeutique
M'identifier
Mot de passe oublié ?
Je me connecte

Vous n'êtes pas inscrit à l'annuaire des membres ? Inscrivez-vous

Sage-Nico - ESF 4 Paris Beaudelocque

partage mail facebook twitter linkedin

Le 17 avril 2007 :

Peux-tu te décrire en quelques mots (âge, situation professionnelle actuelle …) ?

J’ai 23 ans et j’achève mes études de sage-femme à l’école Baudelocque en juin prochain (plus que 2 mois 1/2 ; YES !!!).

Quel a été ton cursus avant l’entrée en première année de sage-femme ?

Après un bac S dans mon lycée de banlieue (j’habite au fin fond du Val d’Oise (95) en région parisienne), j’ai fait deux P1 à la faculté Lariboisière - Saint Louis à Paris. C’est lors de ma seconde P1 que le recrutement pour sage-femme a changé et qu’il y a eu des places (10 à l’époque).

Sage-femme, un choix initial ou un choix par défaut réfléchi ? (pourquoi SF par rapport à d’autres professions med ou paramed, quels facteurs de décisions …)

Un peu des 2 en fait... Il y avait bien eu deux séances d’information mais à 17h30, un jour où nous finissions à midi ; j’étais rentré chez moi pour réviser. j’ai donc chercher par moi-même à me renseigner. J’avais alors de plus en plus de doutes sur le choix que je ferais en fin d’année. 4 ans d’études pour une profession médicale à part entière c’était intéressant. En plus ce qui m’intéressait dans ces études de médecine s’était le côté humain plus que technique de ces professions. En ayant fait des remplacements en tant qu’aide-soignant l’été entre mes 2 P1 j’ai pu me rendre compte que les médecins étaient au final peu au chevet des patients, faute de temps malheureusement. Cette profession médicale qui par essence se fait en permanence auprès de la patiente m’a également plus.

J’avais passé le concours d’entrer à l’école d’infirmier pour ne pas être sans rien en septembre... On ne sait jamais après tout avec la P1 ! Je l’avais mais finalement le jour des choix il ne restait plus que des places en sage-femme. Au final je n’ai pas eu le choix et j’en suis très content. Je croix que j’aurais eu du mal à choisir si je l’avais eu.

Qu’est ce qui te conforte le plus dans ce choix ? Qu’est ce qui pourrait encore le mettre en doute ?

Ce qui me conforte le plus : le contact avec les couples, l’accompagnement que l’on peut leurs proposer à cette étape clé dans leur vie que constitue la naissance de leur(s) enfant(s). Les études sont certes dures : 35h de cours ou de stages obligatoires où l’on s’en prend plein la tête rapidement par les situations difficiles que l’on côtoie dès les premiers stages infirmiers dans les services de médecine (maladie grave, cancers, décès, ...) et par la suite dans les stages plus sages-femmes également (prématurité, enfants malformés ou handicapés, interruption médicale de grossesse, ...). Heureusement même si cela est une partie de notre boulot ce n’est pas la plus importante. En effet 9 grossesses sur 10 se passent pour le mieux et sont strictement normales ; et c’est là l’essence même de la profession de sage-femme. Accompagner ces grossesses et ces naissances dites physiologiques ou à bas risque. C’est géniale ! Et tellement gratifiant d’avoir des parents qui nous remercient alors que l’on a fait si peu pour eux au final si ce n’est les encourager, les rassurer, leurs montrer qu’ils avaient toute la capacité pour mener à bien cette grossesse et la naissance de leur enfant.

La profession de sage-femme est en effet au croisement de plusieurs disciplines médicales (gynécologie - obstétrique et pédiatrie principalement ) bien entendu mais également beaucoup de psychologie.

Ce qui a aussi conforté mon choix c’est le déroulement de la formation en elle-même, relativement courte de surcroît puisque (seulement) 4 ans après le P1 : 2/3 de pratique en alternance dès la première année et par période de 3 semaines. Il est ainsi facile d’apprendre les cours puisque nous voyons l’utilité pratique rapidement. En plus, les stages étant très pratiques nous progressons hyper vite... Quelle joie (jouissance) d’expliquer quelque chose à un externe de médecine (soit déjà 3 ou 4 ans d’étude après la P1) alors que l’on en est qu’à son deuxième stage... 3 mois après la rentrée à l’école !!!

Ce qui pourrait me mettre en doute : rien !

Quel a été le plus inattendu pour toi à l’entrée dans l’école ?

Toutes ces filles ! Non je plaisante... Je m’y étais un peu préparé. lol.

C’est difficile comme question... Peut-être à nouveau la rapidité à laquelle nous progressons dans les stages. Le premier jour de stage nous sommes totalement perdus. Il faut tout apprendre de l’hôpital et très vite on apprend, on prend de l’assurance et de l’autonomie. C’est comme même dingue de débuter ses premiers accouchements en fin de première année à 4 mains et de pouvoir le faire seul (avec juste nos deux mains) dès le deuxième ou troisième stage de gardes en salles de naissance en deuxième année à raison de 9 gardes par stage !

Quels sont pour toi les points difficiles de la formation et comment bien l’aborder ?

Ce qui a été le plus difficile ça a été de retourner à un système un peu scolaire de stage et de cours obligatoires après deux années de fac’ certes difficiles mais de fac comme même... D’un autre côté cet encadrement nous assure une qualité de formation que beaucoup de médecins et d’étudiants en médecine nous envie... Il est plus facile de faire un tutorat individualisé avec 7 sages-femmes enseignantes à l’école pour 4 promotions de 30 étudiants en moyenne que pour minimum 350 étudiants en médecine par promo ! Ce point que je trouve plus que positif efface en grande partie cette contrainte.

Un autre point difficile : les horaires. Dès la première année les stages infirmiers nous demande d’apprivoiser le rythme décalé des professions hospitalières... Debout à 5h du matin pour être en stage à 6h30 ou 6h45 dès octobre et ceux 5 jours sur 7 c’est pas forcément facile. Dès la seconde année d’école, il faut prendre le rythme des gardes : 12h de jour, le lendemain 12h de nuit et 48h de repos avec tout le stress que peut représenter une garde en salle de naissance. Entre temps il faut apprendre ses cours et réviser ses contrôles...
On s’habitue assez vite à ces rythmes soutenus. Cela ne change pas beaucoup de celui que l’on avait en P1 finalement... Non ?

Quels sont les points positifs qui te font aimer ce job ?

Les points positifs du job ? Il y en a pleins !

-  les horaires décalés certes mais avec des 12h on ne travaille pas tous les jours... Alors on peut se priver de quelques week-end et nuits de sommeil pour avoir des jours de libres après !

-  notre rôle d’accompagnement des couples... Il est facile d’instaurer une relation privilégiée avec les femmes à cette période de leur vie.

-  Notre relative grande autonomie (même si certains professionnels sages-femmes ou autres on parfois tendance à l’oublier d’où cette méprise courante avec une infirmière spécialisée...). C’est à nous de défendre notre profession et de tout faire pour qu’elle soit (enfin...) reconnue à sa juste valeur.

-  La multitude des formes d’exercice : hospitalier, libéral, territorial (en PMI) - mais aussi dans les différents services de maternité : PMA, consultations, préparation à la naissance, diagnostic anténatal, grossesses à hauts risques, salle de naissance, suites de couches.

-  Le nombre de postes disponibles... Il manque des sages-femmes !
Pas de difficulté pour trouver un poste à l’issue des études. Vous ne souhaitez vous poser quelque part ! Pas de soucis. l’intérim’ vous ouvre les bras ! Vous êtes sûr de travailler à pleins temps.

-  La possibilité (et le devoir) de s’informer et de se former en permanence : DU, formations spécialisées dans les diverses formes de préparation qui existent, ...

-  La possibilité de transmettre aux nombreux étudiants en formation (sage-femme, médecin, et autres) nos acquis et notre expérience

-  ... J’en oublie car il est difficile de tous les citer. de toute façon si j’en cite trop on va me taxer de ne pas être objectif ! Ce qui ne sera pas entièrement faux !

Quels points de caractère, ou de personnalité, rechercherais-tu chez quelqu’un pour lui dire s’il ferait ou non un bon étudiant (puis professionnel) dans le domaine ?

L’humanisme en premier lieu. c’est indispensable ! Mais je pense que la plupart des personnes qui se lancent dans une P1 ont cette qualité puisque prêt à consacrer leur carrière au service des autres.

La curiosité et le sens du contact pour aller à la rencontre des parents et futurs parents avec leur histoire, leurs coutumes, leurs croyances... Chaque religion et chaque ethnie a sa représentation de la naissance et de l’accueil de l’enfant au sein de la famille, de la tribu. C’est intéressant de pouvoir les confronter et d’y prendre part.

La patience. Un accouchement ça peut -être long et c’est de toute façon plusieurs heures (il y a toute la phase de travail, voir de pré-travail avant l’accouchement en lui-même).

Chaque couple étant unique... chaque sage-femme se doit de l’être aussi. Il n’y a pas à être trop formaté (et c’est parfois le risque dans le déroulement des études telles qu’elles sont aujourd’hui). A vous de garder votre personnalité et de créer votre façon de travailler. C’est l’avantage de changer régulièrement de lieu de stage. On prend dans chaque sage-femme rencontrée, dans chaque équipe, dans chaque façon de faire ce qui nous plaît pour se créer sa propre identité professionnelle. Et c’est là aussi ce qui intéressant dans cette profession.

Comment vois-tu la suite de tes études et ta carrière ?

J’espère bien obtenir mon diplôme d’état déjà... j’ai validé mon mémoire c’est déjà une grande chose de fait. Un an de travail dessus !

Ensuite je vais travailler à la maternité de l’hôpital d’Argenteuil (95) pour au moins deux ans. En effet, comme il manque de sage-femme dans quasiment toutes les maternités, certaines ont mis en place un système de pré-embauche. Elles nous offrent une allocation d’étude pour la dernière ou les 2 dernières années d’études et nous travaillons pour elles au minimum un ou deux ans. J’ai profité de cette aubaine !

Après, je verrais où le vent me mène... Sûrement en province avec ma copine, sage-femme elle aussi (et oui ! l’associatif sage-femme permet de faire de nombreuses rencontres dans toute la France... Et parfois une rencontre marque votre vie !). Je pense compléter ma formation en homéopathie et en acupuncture pour ce qui est médecine "parallèle", en échographie peut-être pour ce qui est plus traditionnelle. J’envisage ma carrière plus en hospitalier qu’en libéral mais bon j’ai encore le temps de changer d’avis.

Autre chose à ajouter ?

Venez nombreux en sage-femme ! Y compris vous les mecs ! Vous serez les bienvenus ! Il est assez intéressant de noter qu’en province il y a 4 à 5 gars par promo alors qu’à Paris nous ne sommes que 4 à 5 par école... Paris serait-elle plus macho que sa province ? Pour ceux qui se poserait la question, on dit bien sage-femme aussi pour les mecs car le mot femme renvoie à la patiente et non au praticien. Et oui ce n’est pas nous qui portons les bébés jusqu’à preuve du contraire !

Sinon... et bien... d’autres interview compléteront sûrement ce petit témoignage. Pour plus d’info’ rendez-vous sur Remede ou sur les sites des associations locales et nationale des étudiants sages-femmes, ainsi que sur des sites plus professionnels comme celui du conseil de l’ordre national des sages-femmes par exemple.

Suivez-nous facebook twitter linkedIn
Publicité
Publicité
livreslivrescontactspublicationstwitter