Rappel à propos des sensibilités et résistances du Campylobacter
Le traitement antibiotique de 1ère intention d’une gastroentérite à Campylobacter (lorsqu’une antibiothérapie est nécessaire) est un macrolide. En effet, la résistance à cette classe est très rare, surtout pour l’espèce C.jejuni.
Si un macrolide ne peut pas être utilisé, d’autres classes sont envisageables :
- Les fluoroquinolones : attention tout de même, depuis l’utilisation de plus en plus massive de cette classe, les résistances sont de plus en plus fréquentes et concernent désormais 30% des souches de Campylobacter en France.
- Les tétracyclines : pour cette classe également, 30% des souches sont résistantes en France.
- Les aminosides : résistance extrêmement rare
- Les beta-lactamines : attention, C.jejuni est naturellement résistant aux céphalosporines de 1ère génération et peu sensible aux C3G. Par contre, l’imipénème est très efficace.
Pour rappel, voici un Gram de Campylobacter (dans une hémoculture ici) :
Rappel sur la coproculture :
La coproculture consiste à rechercher la présence de bactéries dans les selles responsables de diarrhées. Une coproculture recherche systématiquement quatre germes : Salmonella, Shigella, Campylobacter et Yersinia enterocolitica….. Et c’est tout !
En l’absence de demande spécifique de la part du médecin, seuls ces germes seront donc recherchés.
Par contre, une coproculture peut être complétée par la recherche d’autres germes lorsque la demande est clairement spécifiée par le médecin, lors de contextes particuliers.
Ainsi, une recherche de Clostridium difficile peut être effectuée en cas de diarrhées sous antibiotiques (la recherche se fait généralement grâce à un test immunoenzymatique détectant l’enzyme GDH et les toxines A et B).
La recherche d’E.coli entéropathogène peut aussi être demandée, notamment chez les enfants. Autre exemple, la recherche de Vibrio cholerae devant un tableau clinique évocateur.