Voilà, j'ai lu le rapport ... Pour moi, il n'y a pas grand chose à jeter. C'est pertinent à quelques petites choses prêt, en particulier en terme de formation initiale. Commençons par le commencement : Le couplet traditionnel sur le gâchis du PCEM1 m'exaspère toujours autant. Je n'argumente pas là dessus, j'en ai déjà pas mal parlé ailleurs. Le stage de MG en PCEM2 est bien sûr une rigolade ... soyons honnête : déjà qu'un étudiant s'emmerde royalement derrière un bureau de MG, alors quand il n'a aucune base de rien en clinique je n'ose imaginer ! Un bon stage de collégien en somme, effet inverse strictement garanti !!!
La multiplication des stages de MG ensuite : aucun intérêt. On n'apprend pas la médecine en cabinet de med gé. Il faut une concentration de cas graves pour apprendre et on ne la retrouve pas en med gé. Ne pas avoir vu assez de cas graves (c'est un mauvais terme en fait), c'est ne pas savoir les reconnaitre par la suite ... et ça serait ennuyeux. Mais qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : il faut impérativement enseigner la pathologie rencontrée en med gé. Ça c'est dit dans le rapport et c'est très important. Car on ne soigne pas en ville comme à l'hôpital ...
Voilà pour la formation. Le couplet sur la complexité de l'installation me semble surfait également. Ce n'est pas ça qui va freiner ... après 10 ans d'études nous sommes bien capable d'aligner 3 formulaires, même mal foutus et si c'est pénible.
Pour conclure, je le redis encore une fois : beaucoup de choses très très pertinentes de mon point de vue dans ce rapport. Les résoudre serait à mes yeux LA solution ... bien plus que celle de négocier honteusement 1€ comme des pauvres malheureux. Car le problème de la med gé en libéral pour les jeunes, ce n'est pas le salaire, ceux sont la conditions d'exercice absolument pitoyables, de plus en plus abrutissantes et restrictives.

Ce n'est pas parce que la formation au premier cycle en milieu universitaire est catastrophique qu'il faut idéaliser celle potentiellement réalisable en ville :-D ! Tout cela relève d'une grande utopie : les généralistes sont déjà bien trop chargés en activité (et ça ne va pas s'arranger) pour faire de la formation. Avec un patient tous les 1/4h, voir toutes les 10 minutes (ce n'est pas toujours la volonté de faire du chiffre, c'est l'affluence qui impose ça !) il n'y a pas de temps pour faire de la formation. On ne peut pas tout faire. Donc on ne peut pas recevoir 36 séries d'étudiants : des P2, des externes, des internes. C'est utopique tant que le reste n'a pas trouvé de réponses : et les réponses sont à mon sens tout ce qu'il y a dans le rapport Legmann. La solution sera globale ou l'ensemble, et la formation des jeunes en particuliers, ne pourra relever que d'améliorations anecdotiques ...