La procédure de matching qui succédera aux ECNI dès 2023 prend forme. Une note de cadrage pour détailler le calendrier et les principes de la réforme a été rédigée le Pr Marc Braun, doyen de la faculté de médecine de Nancy et Yanis Merad, ex-président de l’Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France). Cette réforme bénéficiera aux étudiants entrant en 4e année de médecine (DFASM1) dès septembre 2020. Alors que le deuxième cycle remanié sera recentré sur les stages et les connaissances indispensables, le système de matching sera mis en oeuvre. Il s’agit d’un système algorithmique d’affectation à l’entrée du troisième cycle permettant d’attribuer à chaque étudiant un poste (spécialité et subdivision). Dans ce nouveau système seront pris en compte la note obtenue dans l’épreuve nationale des connaissances théoriques, l’évaluation des compétences cliniques et relationnelles ainsi que le parcours de formation et d’expériences extra-universitaires. Pour les connaissances théoriques, la date de l’épreuve nationale sera fixée en tout début de sixième année (septembre/novembre) afin de "libérer la sixième année du bachotage qui la parasite". Y seront posées des questions à réponse ouverte, des QCM contextualisés, des tests de concordance de script ainsi que des analyses d’images fixes (radios, scanners, etc.). Ces connaissances seront catégorisées en grades : le rang A (indispensables) et le rang B (savoirs spécifiques à un groupe de spécialités proches). Pour participer au matching, les étudiants devront avoir 80 % de réponses correctes sur les questions de rang A et une session de rattrapage est prévue en cours d’année. Quant à l’évaluation des compétences cliniques et relationnelles, des examens cliniques objectif structuré (ECOS) sont prévus en fin de sixième année (mai). Leur but est de démontrer la maîtrise du carabin d’une compétence donnée dans des situations prédéfinies (l’étudiant devra suivre une succession d’au moins 8 stations), comme par exemple la prise en charge d’une famille qui a un enfant atteint d’une maladie rare. Cette évaluation se fera avec une grille standardisée. La réussite à ces examens sera déterminante pour accéder à la procédure de matching. Reste encore à savoir si un score minimal sera exigé ou s’il faudra valider un nombre précis de stations. Enfin, concernant la prise en compte du parcours, l’étudiant accumulera des points au cours de ses études selon les activités réalisés à la fac ou en dehors selon une liste prédéfinie. Seront pris en compte aussi bien les doubles cursus, les masters 1 et 2 de recherche, les stages à l’étranger ou inter-CHU aussi bien que les jobs étudiants, les certificats de langues comme le TOEIC ou même l’engagement associatif ou les unités d’enseignement optionnel. Ce score de parcours sera plafonné afin de ne pas aboutir à une "course à l’expérience délétère". Au total, l’épreuve de connaissances théoriques compterait pour la moitié de la note finale, les compétences cliniques pour 40 % et le parcours pour 10 %. Les étudiants seront classés dans les groupes de spécialités à définir et formuleront plusieurs vœux. Et c’est l’algorithme de matching qui leur proposera un poste (discipline et subdivision). La procédure devrait se terminer en juillet pour une rentrée des nouveaux internes en 2023.