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Hervé de Laborde, deuxième des ECNI 2023 et ancien ingénieur

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Ingénieur en chimie dans une première vie, il postule à la passerelle pour ensuite être admis en deuxième année de médecine. Un pari réussi, puisqu’il termine à la deuxième place des ECNi 2023.

Pourquoi avoir choisi la médecine ?
J’ai voulu faire un métier qui soit à la fois au contact des gens, vraiment utile pour les autres, avec un aspect scientifique et technique et qui soit stimulant intellectuellement. Après réflexion, je me suis rendu compte que c’était la médecine qui cochait toutes ces cases, d’où le fait que soit parti là-dedans.

Comment s’est passée ta scolarité ?
J’ai un parcours un peu particulier, je suis passé par une prépa PCSI/PC puis par une école d’ingénieur en chimie-biologie (ENSCM), où je voulais d’abord faire de la recherche pharmaceutique. J’ai travaillé quelques temps dans ce secteur pendant mon école d’ingé, et comme ça ne m’a pas vraiment convaincu, j’ai décidé de changer de voie, j’ai fait une passerelle et j’ai été pris en P2.
Dès que j’ai repris les études en médecine, je me suis vraiment senti à ma place, les cours m’intéressaient, j’avais envie de m’investir en stage, donc globalement j’étais très satisfait de mon choix. Mais les études de médecine, surtout en D2, D3 et D4 sont quand même difficiles et demandent beaucoup de sacrifices. J’ai bien vécu mes études mais cela demande quand même beaucoup d’efforts, ce qui ne laisse pas toujours le temps d’être très épanoui au niveau extra-scolaire. Mais je n’ai pas de regrets, la médecine m’intéresse beaucoup plus que ce que je faisais avant

Pendant ton cursus, tu étais plutôt bachotage ou stage ?
Ça dépendait un peu des années, je dirai plus de stage en début de cursus, et plus de bachotage en D4. J’ai toujours préféré être en stage que bachoter pendant des semaines devant mon bureau, mais c’est vrai que le système de l’ECN nous force à passer beaucoup de temps devant les bouquins. Je pense que le temps passé en stage doit être le plus efficace et pro-actif possible, on apprend beaucoup et ça permet à la fois de mieux comprendre et apprendre les cours que l’on bosse ensuite. Ça permet surtout de bien se former pour notre métier plus tard. Dans tous les cas, je n’ai jamais regretté d’avoir passé du temps en stage, à la fois pour que nos études gardent du sens, et aussi pour progresser.

Quel a été ton stage préféré ?
Les urgences, sans hésitation. Je trouve que c’est le stage où l’on est le plus autonome et le plus utile en tant qu’externe. On participe beaucoup à l’évaluation et à la prise en charge des patients, on peut faire des petits gestes, on se sent enfin utile, à la fois pour les patients et pour décharger un peu nos collègues. J’ai trouvé que l’ambiance de travail était aussi très bonne, même s’il y a des situations difficiles. Je pense aussi que c’est le stage qui m’a fait le plus progressé au niveau du raisonnement clinique, j’ai vraiment senti un avant et un après.

Comment as-tu vécu les ECNi ?
Pas terrible. C’est très éprouvant sur le plan moral et mental. Il y a beaucoup de pression, il ne faut jamais se relâcher et c’est difficile à gérer. Par exemple, je suis sorti de la 3e épreuve assez déçu. J’ai fait pas mal d’erreurs « évitables », ou qui en tout cas me paraissaient comme telles en sortant, et on se focalise rapidement sur ce que l’on a fait de mal plutôt que sur le positif. On peut rapidement cogiter et se démobiliser, donc j’ai dû fournir un gros effort pour me reprendre en main pour la dernière épreuve de LCA, qui finalement s’est bien passée.

Que penses-tu de la réforme à venir et de la suppression des ECNi telles que nous les connaissons ?
Je ne suis pas très favorable à cette réforme. Je pense qu’elle est un peu précipitée. Bien que l’idée de base de la R2C soit intéressante, elle n’a pas été conduite correctement. Passer l’EDN écrit en octobre n’a pas beaucoup de sens : la réduction attendue du programme avec les rangs C est marginale. Et donc cela conduit beaucoup d’étudiants à apprendre trop rapidement une énorme quantité d’informations. Ce qui aboutit à un apprentissage et une compréhension trop superficielle. A l’inverse avec l’ancien format, je trouvais que la D4 nous laissait le temps de tout reprendre et d’approfondir les choses. Les progrès de tout le monde entre le début et la fin de la D4 sont très importants, donc c’est dommage d’enlever ce temps-là. La R2C voulait diminuer le bachotage, mais je pense qu’elle l’a fortement augmenté.
Pour les ECOS, on a pu s’entraîner à en faire quelques-uns dans notre fac depuis deux ou trois ans, mais je ne suis pas convaincu non plus. Les stations ne durent que 7 min, ce qui est beaucoup trop court pour conduire une vraie réflexion. Cela favorise surtout le par cœur et les automatismes. Je crains que cela ne conduise à former des médecins qui ont de bons réflexes et qui savent travailler vite, mais au détriment de la compréhension globale de la situation et du temps nécessaire pour un bon contact humain, ce qui était pourtant l’objectif initial des ECOS. Par ailleurs, il y a aussi la question de la subjectivité des examinateurs, et du biais que cela risque d’induire au niveau du classement. Les choses s’amélioreront peut-être avec le temps, nous verrons.

Comment s’est passée l’annonce des résultats ?
J’étais seul dans ma chambre pour les regarder, j’étais très nerveux pendant l’attente. Puis j’ai ressenti un énorme soulagement en voyant mon nom à rallonge sur la première page. J’ai dû prendre une ou deux minutes pour réaliser ce qui venait de se passer. Puis j’ai rapidement regardé le résultat de mes amis et notamment ceux de mes colocataires pour voir comment ils s’en étaient sortis. Dans l’ensemble, la majorité de mon entourage était content voire très content de leurs résultats, ça m’a fait très plaisir. J’ai aussi ressenti de la tristesse pour mes amis qui étaient déçus, donc globalement ça a été une soirée riche en émotions.

Quelle spé veux-tu faire ?
J’ai presque aimé toutes les spés pendant mes études. Je pense beaucoup à la médecine interne pour la polyvalence et la transversalité des pathologies rencontrées, cela pourrait bien nourrir ma curiosité. Je pense que cela correspond bien à ma personnalité et à mon goût pour la physiopath et pour le contact avec les patients. Cependant, je suis encore en réflexion.

As-tu hésité avec d’autres spécialités ?
Je réfléchis aussi à la dermatologie, que je trouve très variée et intéressante en milieu hospitalier, avec la possibilité de se former à de la chirurgie cutanée. J’avais également longtemps hésité avec l’ORL. Mais je n’ai pas un attrait suffisant pour la chirurgie, même si je trouve qu’elle est passionnante aussi bien au niveau chirurgical que médical.

Une idée de la ville où tu souhaites devenir interne ?
J’hésite également sur ce point-là. Je suis attaché à Montpellier, c’est une ville et un CHU où je me sens bien et où j’y ai beaucoup d’amis. Mais je me pose la question de partir pour voir autre chose et éventuellement avoir d’autres opportunités de formation.

Un conseil à ceux qui préparent les EDN ?
Ne lâchez rien. On a souvent du mal à voir le bout du tunnel quand on est dedans, mais quoi qu’il arrive, l’année finit par passer et vous pourrez vous reposer et profiter quand ce sera fini. Essayez au maximum de comprendre ce que vous apprenez, c’est plus satisfaisant et bien que ce soit un peu chronophage, c’est un gain de temps énorme sur la durée plutôt que de se reposer sur de la mémoire pure. De toute façon, le programme est trop vaste et il y aura toujours trop de choses à apprendre pour l’EDN.

Comment abordes-tu la rentrée ?
Avec un peu d’appréhension et de l’enthousiasme. Comme tous les premiers semestres et peu importe le résultat de l’ECN, on a tout à apprendre pour devenir de bons internes. On ne sait pas prescrire, pas forcément bien examiner les patients, on ne connaît pas les posologies, et pas grand-chose sur sa spécialité. Tout reste encore à faire. Mais pour la première fois on pourra gérer nos patients en tant que médecin et vraiment travailler au fonctionnement de l’hôpital. J’ai hâte de voir la suite.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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