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Nawale : la MPR reste une spécialité jeune et par conséquent très dynamique

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Nawale est une dynamique médecin de médecine physique et réadaptation. Passionnée, elle mène de front toutes ses activités. Elle est présidente de l’AJMER (Association des jeunes en médecine physique et réadaptation), chef de clinique au CHU et en thèse de science. Active sur les réseaux sociaux, elle tente de démocratiser les sciences, la recherche et de faire découvrir sa spécialité. Entretien.

-* Remede.org - peux-tu nous d’écrire ton parcours ? (Bac, fac, master)

Nawale —J’ai fait un bac scientifique (spécialité mathématique et option latin). Par la suite j’ai intégré la faculté de médecine de Besançon et décidé d’effectuer un internat en médecine physique et de réadaptation (MPR) dans la même ville. Durant cet internat, j’ai validé en parallèle un master 1 en santé publique lors de ma deuxième année d’internat et un master 2 aussi en santé publique mention épidémiologie recherche clinique et environnement, entre ma troisième et ma quatrième année d’internat. Depuis novembre 2020, je suis chef de clinique hospitalo-universitaire en MPR au CHU de Dijon, et je suis en première année de thèse de sciences à l’école doctorale de Dijon.

Pourquoi la MPR ? À quel moment t’es-tu décidée pour cette spécialité ?

Le choix de la MPR s’est fait tard lors de mes années d’études. J’ai appris à connaître cette spécialité pour la première fois en quatrième année de médecine lors des consultations pluridisciplinaires de neuromusculaire. J’ai énormément apprécié l’expertise clinique, l’angle d’accompagnement et le suivi au long terme des patients, les nombreuses possibilités thérapeutiques et surtout le fait de s’intéresser à la fonction plutôt qu’au diagnostic pour prendre en charge les patients. Puis mon choix s’est renforcé lors d’un stage après les ECN auprès d’un médecin MPR qui effectuait de la MPR à orientation pédiatrique. Depuis je suis plus qu’épanouie d’avoir fait ce choix.

Avais-tu hésité avec d’autres spécialités ?

Oui, d’autres spécialités me plaisaient notamment la chirurgie pédiatrique et la génétique. Pour la première, je suis passée en chirurgie orthopédique pédiatrique et c’est là que j’ai découvert les maladies neuromusculaires, dont je suis passionnée. Pour la génétique, j’ai presque été tentée de faire un droit au remords lorsque je l’ai découverte lors d’un stage en sixième semestre au CHU de Dijon. Mais l’amour de la MPR a été bien plus fort !

Peux-tu nous décrire la maquette de MPR ?

Je suis issue de l’internat ancienne réforme donc différent de la maquette actuelle. Actuellement, sur quatre ans d’internat, un interne doit faire lors de sa phase socle un stage libre et un stage en MPR, puis en phase d’approfondissement 2 stages en MPR et 2 stages parmi neurologie, rhumatologie, gériatrie, pédiatrie, et en phase de consolidation 2 stages en MPR (agrément principal ou complémentaire). Sur les quatre ans, deux stages doivent être réalisés hors CHU et au moins 3 stages avec encadrement universitaire. Il est très probable que la maquette change en novembre 2021, comme dans de nombreuses autres spécialités à la suite des réunions de suivi de R3C ministérielles. L’AJMER (Association des jeunes en médecine physique et réadaptation) et le collège de MPR y ont travaillé main dans la main dans le but d’améliorer encore plus le cadre de formation des internes en MPR.

Tu es présidente de l’AJMER. Peux-tu nous expliquer les missions de l’association ?

L’AJMER est l’association des jeunes en MPR. C’est une association 1901 qui représente les internes et docteurs juniors en MPR, mais aussi les assistants et jeunes chefs de clinique. Le but est de mettre en place différents types de projets ou axes de réflexion pour améliorer le quotidien de nos adhérents au sein de notre belle spécialité. Nous travaillons beaucoup avec nos instances seniors. Les projets sont de tout type : pédagogie, projets de formation, promotion de la spécialité, etc. Du fait de la Covid, mais aussi de la loi anti-hospitalité, le côté événementiel est un peu freiné. Mais nous tentons de mettre en place des solutions alternatives : développement de la communication sur les réseaux, projets numériques, événements webinaires, etc. Nous travaillons également sur des événements présentiels, qui nous l’espérons, verront peut-être un jour le jour.

Raconte-nous le quotidien d’un médecin spécialisé en MPR ?

Le quotidien d’un médecin en MPR est très varié : consultations de tout type, par exemple pour l’utilisation d’appareillage, l’orientation pédiatrique, de neurologique, cardiaque, locomotrice, etc. Notre quotidien comprend aussi la gestion du service hospitalisation complète, d’hospitalisation de jour, des gestes interventionnels (injections de toxine botulique avec EMG et échographie de débrouillage, infiltration articulaire sous échographie, blocs moteurs...), les évaluations fonctionnelles (analyse quantifiée du mouvement, tests isocinétiques, explorations respiratoires, épreuve d’effort, etc.), de l’équipe mobile intra hospitalière... et cela n’est que l’axe clinique qui est déjà très riche. Notre quotidien n’est donc ni ennuyeux ni routinier.

Tu es aujourd’hui chef de clinique. Vises-tu une carrière universitaire ?

Oui, tout à fait et c’est un choix entièrement assumé et voulu de carrière future. Je souhaite pouvoir effectuer en plus de la valence clinique un exercice de recherche et d’enseignement, qui me semble complémentaire de la clinique, mais dans de bonnes conditions pour faire un travail de qualité, notamment pour les étudiants et internes en médecine à encadrer. J’ai découvert très tôt la recherche lors de mon internat avec une rédaction d’article scientifique en premier auteur en premier semestre. L’impression d’être Sherlock Holmes, les travaux d’équipe, la place belle laissée à la curiosité et à la rigueur scientifique, ce fut un peu la révélation pour moi.

Les carrières hospitalo-universitaires sont très critiquées, diabolisées et par conséquent de plus en plus désertées, ce qui est dommage. J’ai par ailleurs le sens du service public. J’aime l’hôpital public même s’il est en grande souffrance en ce moment. J’ai espoir de changements et souhaite m’investir à 200 %.

Quels sont les champs de recherche dans ta spécialité ?

Ils sont eux aussi très vastes et diversifiés et surtout en pleine expansion. On peut citer la recherche fondamentale, la clinique, l’innovation avec des outils tels que la télémédecine, la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et autres outils technologiques dans des champs très variés. Dans mon cas, je fais une thèse de sciences sur les maladies neuromusculaires, à cheval entre la MPR, la génétique et la neurologie. Il y a vraiment de la place en recherche en MPR pour tout type de projet et toute thématique tant que l’idée est pertinente.

De nombreuses spécialités vivent des bouleversements. Comment vois-tu l’avenir de ta spécialité ? Des évolutions à venir ?

La MPR reste une spécialité jeune et par conséquent très dynamique. Je vois l’avenir d’un œil serein. Les autres spécialités comprennent de plus en plus quel est l’intérêt de la MPR et le sens de notre spécialité, les hôpitaux et nos ministères aussi.
La recherche va continuer à se développer, il y a de nombreuses équipes françaises de recherche et internationales de prestige en MPR.

Côté recherche, les propositions en termes de rééducation, de dispositifs de réadaptation et les stratégies thérapeutiques autres sont en constantes évolutions, ce qui permettra à court, moyen et long terme d’étayer les soins apportés aux patients dans le but d’améliorer leurs fonctions et activités au quotidien.
Il reste beaucoup de préjugés à franchir et de challenges à décrocher, mais j’ai toute confiance en notre spécialité et aux médecins MPR pour les faire sauter.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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