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L’exode des étudiants en médecine, une situation dramatique pour le système de santé anglais

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À l’instar des Français, les étudiants britanniques quittent eux aussi l’Angleterre. Mais ce n’est pas en Roumanie que ces étudiants se dirigent, c’est surtout en Bulgarie et en Géorgie. Principalement parce que les cours y sont dispensés dans un anglais plutôt convenable, et que le coût des études est largement inférieur à celui des universités anglaises. Ce qui pose le problème du retour de ces étudiants et celui de la crise de la démographie médicale que traverse le Royaume-Uni.

Ce sont plus de 10 000 médecins qui manquent aujourd’hui en Angleterre. Cela fait peser une véritable crise sur le système de santé anglais. À quoi se rajoutent les effets du Brexit : 4000 médecins européens, on choisit de ne pas travailler au Royaume-Uni à la suite de la sortie de l’Union européenne.

Une crise sans précédent
Les spécialités les plus touchées sont la pédiatrie, la psychiatrie, l’anesthésie, la cardiologie et la pneumologie. La conjonction de tous ses facteurs fait que l’Angleterre est l’un des pays les plus touchés en termes de démographie médicale en Europe. Dans le classement des pays avec le moins de médecins par habitant, on retrouve la Pologne, le Luxembourg et l’Angleterre.

La British Medical Association (BMA) dénonce la situation, selon les dernières estimations. Pour que le système soit à l’équilibre, il manque près de 50 000 médecins à temps plein sur le pays, médecins généralistes et spécialistes confondus. Une situation qui n’incite pas le gouvernement britannique à réagir, principalement pour des raisons économiques.

Refus d’augmenter le numerus clausus

Au grand dam des autorités locales, le gouvernement refuse de financer la formation d’étudiants en médecine supplémentaires. Car un étudiant en médecine coute cher, plus de 200 000 euros par tête. Cela crée une situation particulièrement dramatique pour certaines universités. Elles gardent la possibilité de former des étudiants venant de l’étranger, mais à leurs frais, l’état n’ayant pas besoin de débourser le moindre centime pour ces médecins en devenir, dont l’avenir dans le pays reste incertain.

Le premier effet de cette décision gouvernementale est la nécessité, pour certaines petites facultés de médecine, de chercher des fonds pour former des médecins au niveau local. En réponse à ces problèmes, le gouvernement britannique explique faire son possible malgré la situation financière avec la création de cinq nouvelles facultés de médecine, et l’augmentation de 1500 places par an, ce qui très loin d’être suffisant à l’échelle du Royaume-Uni. Devant ces difficultés, il est donc logique que les étudiants s’exilent.

L’eldorado bulgare

C’est désormais plus de plus en plus d’étudiants anglais qui se tournent vers l’Europe de l’Est. Avec des frais d’université beaucoup plus faible qu’en Angleterre, environ 8000 euros par an en Bulgarie, et moitié moins en Géorgie, destination la plus prisée. La vie y est moins chère, ce qui constitue un argument de poids pour ces jeunes étudiants. L’admission de plus en plus difficile et sélective dans les facultés de médecine anglaise constitue une autre cause de ce départ massif. Résultat : il y a aujourd’hui plus d’une dizaine d’universités anglophones en Europe centrale et en Europe de l’Est. À savoir que toutes ces universités n’ont pas forcément des tests d’admission.

La Roumanie, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque sont parmi les destinations qui ont vu leur nombre d’étudiants britanniques augmenter. Des agences spécialisées se sont ainsi créées pour favoriser cette immigration, proposant une aide pour l’inscription, le logement et le visa.

Selon The Economist, 16 000 candidats ont été refusés à l’entrée des filières médicales en 2022, soit quasiment 90 % des aspirants médecins ou dentistes. Parmi eux, plus de 2 000 étudiants ont décidé d’émigrer principalement en Bulgarie et en Géorgie. Le magazine londonien explique qu’en 2022 davantage d’étudiants en médecine britannique ont été acceptés à l’université de Plovdiv en Bulgarie qu’à c’est celle de Plymouth dans le sud-ouest de l’Angleterre. Devant l’attrait massif d’étudiants, les universités d’Europe de l’Est s’adaptent et tentent de montrer patte blanche en mettant en place des examens d’entrée, et en garantissant un niveau de formation au moins similaire à celui dispensé au Royaume-Uni.

Une sélection toujours plus importante, un refus du gouvernement de former plus d’étudiants, et un Brexit qui complique l’arrivée de médecins, forment un cocktail explosif pour le système de santé anglais. Même avec un retour incertain de ces étudiants, le système de santé anglais repose encore aujourd’hui en très grande partie sur les médecins formés à l’étranger, qui représentent déjà plus de 40 % de la profession.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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