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Sept. 08

Salauds de médecins

Publié le 11/09/08 14:17 - Modifié le 19/12/08 16:39
Tags associés : Honoraires, Liberté d'installation, Presse
Courage, fuyez les études médicales !
Il est trop facile quand on sort de terminal bac en poche de penser que les professions de santé sont des métiers enrichissants, avec derrière ce terme tout ce qu’il peut comporter : intérêt scientifique, intérêt pour les relations humaines dans ce qu’elles ont parfois de plus intime, intérêts aussi financier avec un job qui vous métra à l’abris du besoin, intérêt de la position sociale …

Et bien tout cela est faux, de plus en plus faux et ça ne risque pas de s’arranger. Seul peut être reste l’intérêt scientifique. Il suffit pour s’en convaincre de voir comment on est entrain de présenter le problème du trou de la sécurité sociale via la presse : ces salauds de médecins ont des honoraires trop élevés, c’est eux qui en en voulant toujours plus vont faire exploser le système. Déjà que ces salauds de toubibs refusent de partir en campagne, là où personne ne veut plus aller.

Alors quelle est la solution ? Plumer les toubibs, en envisageant même de faire en sorte qu’ils n’aient plus leur mot à dire quant aux tarifs des actes médicaux. J’ai voyagé en Roumanie profonde il y a 15 ans, j’ai vu là bas des médecins, tous fonctionnaires, qui n’avaient qu’à prendre ce que l’état voulait bien leur donner, c’est à dire pas grand chose. Ils survivaient grâce au potager dans le jardin et le cochon dans le coin de la cours. On finira bien par y arriver aussi chez nous. Et ne vous inquiétez pas, de la place pour les poules et les canards, vous en aurez ! C’est bien en campagne profonde que vous finirez, à l’image des étudiants infirmiers dont la liberté d’installation vient d’être vendue par leurs ainés contre une majoration d’honoraires.

Ce qu’on peur lire et entendre en ce moment est parfaitement affligeant. Je vous encourage à vous tenir extrêmement informé de tout ce qui se dit et se fait. Je sais que vu de la P1 tout ça semble fort lointain, mais quand vous aurez fini vos études, dans 10 ou 11 ans, il faudra subir. Pour ceux qui sont déjà engagés dans le cursus, je ne peux que leur conseiller de penser le plus tôt possible à un plan B, pas forcément complètement en dehors du médical, simplement au cas où pour avoir une alternative à celle de subir une installation et des honoraires indignes.

Pour terminer, je poserai simplement une série de questions :
- Quelle différence entre 15-20 minutes chez le toubib ou chez le coiffeur ? En ce qui me concerne 1 à 2 euros, pas plus. Salauds de toubibs qui prennent aussi cher qu’un coiffeur !
- Quel membre du gouvernement, quel politicien peut se targuer de payer ses consultations au tarif conventionné ? On ne me fera pas croire que ses braves gens consultent des toubibs à 22 euros … qu’on arrête de nous rabattre les oreilles avec les dépassements d’honoraires dont je serais bien curieux de savoir, en tout cas pour mon domaine, quel % de toubib il concerne vraiment …
- Quel tarif moyens pour la consultation d’un médecin dans les pays européens ?
- A qui la faute ? Au salaud de toubibs qui en veulent trop ou à nos politiques, grands dirigeants, grands industriels, incapables de tenir la France dans une situation économique dynamique qui permettraient de maintenir des apports financiers pour faire tourner le système solidaire ? Mais bien sûr il est plus facile de flinguer du toubib que de réussir le redressement. De toute façon, c’est la faute à l’Europe, à la croissance, au chômage, au gouvernement précédent … (rayez les mentions inutiles suivant le discours)

Voilà, je suis véritablement écœuré par cette situation. Fuyez les professions médicales, faites plutôt de la politique, du business. Faites vous des relations, brossez dans le sens du poils, puisqu’il n’y visiblement que ça pour qu’on ne vous flingue pas à la première occasion et qu’on ne marche pas sur vos platebandes. S’investir localement pour la santé de vos concitoyens, consulter 14h par jours, ne vous apportera ni salaires, ni reconnaissance, mais peut être tout juste épuisement personnel, procès et flicage administratif.
Billet précédent :
On a eu chaud …
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