> Je lis ce jour un petit article dans le quotidien du médecin sur le forcing du gouv pour mettre une epreuve de lecture critique d'article aux concours de l'ENC. (Article de la Tribune sous le nom de Valérie Pécresse).
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> Toujours amusant de voir que l'on va faire passer en force un truc qui avait pourtant été abandonné car rejeté en bloc par les étudiants. La stratégie semble toujours la meme. On retire le projet car il ne passe pas la rondelle trop sérrée, on va mettre un peu de beurre et ca passera la fois suivante 4 ou 6 mois plus tard. Il va simplement falloir travailler à corps une association X ou Y pour faire passer la pillule.
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> Juste la lecture critique de l'article paru dans le quotidien permet de repérer la ficelle (arf, la classe, j'ai pas passé l'épreuve, mais je sais déchiffrer le noyage de poisson).
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> Je cite "Mon objectif est de faire de cette nouvelle épreuve une chance pour les candidats à l'ENC" : Mouaip... la chance de pouvoir être séparé de son conjoint par une épreuve aléatoire... la chance de voir le travail non récompensé par un manque de bol joué à pile ou face...
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> Je cite: "Il est dans l'interet de tous...": la lecture critique de cet article ne me permet pas de valider cette conclusion. Quelle est la méthodologie qui permet d'arriver à cette conclusion ? Où est l'étude en double aveugle randomisée ? Quelle est l'expérience et la renommée du scientifique qui pose cette conclusion ? Cet article dans la tribune libre ne me semble pas tres scientifiquement bétonné. Je suis étonné que le comité de lecture ait laissé passer cet article.
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> Je cite "Nos concitoyens sont liés à leur médecin par un véritable pacte de confiance": la lecture critique de cet article ne me permet pas de lier la notion de confiance avec la nécessité de savoir lire et critiquer un article ? Je ne retrouve pas la démonstration scientifique qui permet de déduire l'un de l'autre ... Qui peut me sortir une etude double aveugle, randomisée sur une cohorte de 1000 médecins et qui démontre qu'un médecin qui sait lire un article saura être un bon médecin de famille Smile
> Selon moi, on est eduqué humain ou on est eduqué malpoli, on est conditionné très tot pour être bon ou etre egoiste. c'est pas à 24 ou 25 ans qu'on peut changer les choses. Les personnes les plus humaines, les moins cartésiennes, on souvent étées éjectées en PCEM1 par des épreuves inhumaines (c'est un concours, il ne faut pas oublier). Si on à la naissance une population spécifique qu'on cherche à selectionner à la fin, il y a un paradoxe qu'il faut que l'on m'explique.
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> Je cite 'Je souhaite que le groupe de travail mis en place à cet effet et composé des doyens, des étudiants, des enseignants-chercheurs, de l'administration et du ministère ....': Je crois me rappeler que les étudiants sont toujours perdants dans ces groupes de travail car les étudiants passent et changent alors que l'administration, les doyens, les enseignants-chercheurs sont INNNNNNAMOVIBLES dans ce pays. Ils ont donc l'avantage du harcellement et du temps pour eux. Les ministres changent eux aussi, mais ne sont pas souvent responsables et malheureusement les cicatrices réglementaires qu'ils laissent mettent du temps à s'effacer.... Combien de fois on m'a dit, dans la lignée de la féodalité hospitalière, 'ferme la, petit etudiant... ou tu auras des ennuis dans la fin de tes etudes ....' ou encore 'nous on en a bavé alors notre role maintenant c'est de t'en faire baver... (un peu le meme schéma que pour les parents battus qui battent leurs enfants ...)'. Et les décisions importantes pour les étudiants qui passent pendant les vacances Smile on nous fera le coup une fois de plus ?
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> Si je puis me permettre quelques remarques, moi, simple médecin de base:
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> Je me souviens à Tours de la mise en place d'une epreuve de science humaine (sorte de rédaction humaniste) en PCEM1 sensée virer les monstres et les requins tueurs. Première année, je dis ce que je pensais et PAF 3 sur 20 à l'épreuve car j'avais pas compris que les correcteurs corrigeaient avec des mots clés. Tu ne dis pas le mot clé, t'es pas bon. La seconde année, j'ai compris, j'ai masqué mes sentiments et mon humanité pour me concentrer sur la stratégie d'une correction d'une épreuve humaine par des grilles facon A+B, j'ai eu l'une des meilleurs note et j'ai pu obtenir la meilleure place au concours. Au passage, l'un des profs responsables de l'epreuve s'est permis de dire que certains étudiants qui etaient passés en P2 avec une bulle a cette epreuve etaient de 'graves destructurés de la personnalité'. Sauf que les personnes soit disant destructurées avaient à mon avis un sens très développé du don vers l'autre justement et une finesse pour savoir s'arreter au bon moment sur le malade qui en a besoin. Si un jour j'ai un probleme, je me ferai conseiller et opérer par l'un de ces grave destructurés car justement , le fait de les avoir vu évoluer à mes cotés dans des galères m'ont permis de les jauger mieux que ne le ferait un QCM.
> J'en retire un enseignement, et je suis pret à en parler avec notre ministre et lui faire une petite formation dans de cadre de son EPP: ON NE PEUT PAS EVALUER LA QUALITE HUMAINE DE QUELQU'UN DANS UN EXAMEN CLASSANT. C'est ca l'imbécilité du système. Dans un concours, on cherche à tuer l'autre , lui marcher dessus pour passer devant car il y a un avantage à la clé et l'homme reste un animal quoi qu'on en dise; en situation de stress, il fait appel à ses instincts, il ne pense pas à disserter sur les problèmes métaphysiques de KANT .
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> Je croyais de plus que les bons critiques sont justement les gens qui ne respectent pas completement les regles de monsieur tout le monde ? Doit on uniformiser la facon de critiquer les choses dans notre pays ? Vous etes bien candide madame, je trouve. Uniformiser la facon de critiquer en pondant une législation ou une loi pour ca , ca ne vous rappelle rien ? Personnellement ca me fait très peur. La plupart des TRES grands scientifiques de notre nation ont été des gens qui sortaient du moule et certains ont même été cassé par le système scolaire ou universitaire. L'histoire ne vous a rien appris ?
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> Si je suis le raisonnement de notre ministre, c'est sur le long terme qu'il faut former à la lecture critique. Mais n'est ce pas réducteur de ne former qu'à ca ? Pourquoi ne pas apprendre la critique tout court et les bases de la critique constructive. Pourquoi ne pas apprendre la remise en cause du système quand il déraille ?
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> Votre volonté de passer la lecture critique d'article en force et largement critiquable, madame. Avec tout le respect que je vois dois. Pourquoi ne pas mettre cet examen au début des études au lieu de vouloir mettre la pression dans les dernières années en instaurant une roulette russe a des gens qui donnent déjà pas mal de leur personne et de leur santé (la nuit notamment).

Voilà, je posterai moi aussi dans les jours qui viennent une réaction au texte publié par la Ministre ce jour. Il y a effectivement énormément à dire sur le fond et la forme tant rien ne tient dans l'argumentaire et tant le texte est pompeux.