J'ai eu une discussion avec un ami interne à Paris. En T1, il n'envisageait pas de s'inscrire à une syndicat qui ne représentait que la médecine générale (MG). Il s'est donc orienté vers le SIHP (syndicat des internes des hôpitaux de Paris), syndicat des autres spé qui accueille aussi depuis quelques années des internes de MG (IMG).
Cette discussion m'a fait réfléchir. Et certains tweets récents ont fait écho à cette réflexion.

Il y a encore quelques semestres, Manu Loeb, président de l'ISNIH (inter-syndicat national des internes des hôpitaux), interviewé sur le plateau du journal de la santé, disait qu'il fallait interroger l'ISNAR-IMG (inter-sydicale nationale des IMG) et non lui à propos des IMG.
À cet époque, les IMG avaient le "choix" entre le SNJMG (syndicat national des jeunes MG) et les structures locales de l'ISNAR. À Paris, il s'agit du SRP-IMG (syndicat représentatif parisien des IMG).

Ma vision du SNJMG est biaisé par mon expérience parisienne. C'est l'un des biais de ce billet... De mon point de vue, il communique bien mais ne représente pas grand monde, en tout cas pas grand monde en dehors de l'Île-de-France.
De ce que j'ai compris, à une époque il y a eu des discussions pour un rapprochement avec l'ISNAR. En vain. Il n'y aura pas de fusion à court ou moyen terme. Le SNJMG va survivre quoi que fasse l'ISNAR grâce, entre autres, à ses "vieux" médiatiques. La représentation nationale des IMG sera toujours divisée entre ces deux structures.

L'argument avancé lors de la discussion avec mon ami était que le statut de l'interne est le même pour tous, quelle que soit la spé. Un syndicat unique d'interne est alors cohérent. Un syndicat unique et fort serait même une chance pour les internes. Le poids de ce syndicat serait alors encore plus important auprès des instances (ministères de tutelle, conférence des Doyens, etc.). Imaginons que l'une ou l'autre des deux inter-syndicale refuse la fusion : l'ISNAR deviendrait pour l'ISNI ce que le SNJMG est pour l'ISNAR ?

Depuis quelques mois, l'ISNI se déclare représentatif de tous les internes, y compris les IMG. Or la majorité des IMG (6.000 sur 10.000) adhèrent à l'ISNAR. Une structure nationale avec qui l'ISNIH a travaillé main dans la main auparavant. Quand l'ISNI avait encore son H. L'ISNAR est suffisamment bien implantée pour survivre de nombreuses années. Le fait que l'ISNI déclare qu'il devient par sa seule volonté représentative des IMG n'est pas la bonne méthode. L'ISNI n'arrivera pas à fédérer tous les internes "contre" l'ISNAR. Un simple plan de communication ne suffira pas.
Les structures locales qui adhèrent à l'ISNAR font le job pour les IMG. On peut s'en apercevoir quand on voit le nombre de terrains de stages des IMG qui respectent le repos de sécurité ! Ce sont elles les interlocuteurs de l'ARS, du CHU, des DMG, de l'URPS quand il s'agit des internes de MG.

Quand c'est le statut de l'interne qui est menacé, quand un sujet touche tous les internes, les deux syndicat peuvent travailler ensemble. On peut le voir dans la dernière lettre ouverte co-signée avec l'ANEMF (association nationale des étudiants en médecine de France).
Quand des questions touchent spécifiquement la MG, comme on a pu le voir dans le #FrontMG, l'ISNAR est là. Quand des questions touchent spécifiquement les autres spé, comme on a pu le voir à propos du secteur 2, l'ISNI est là.

En réalité, la seule question est : que gagneraient les internes de MG à un rapprochement ISNAR-ISNI ?

Si un rapprochement devait voir le jour, quelle forme doit-il prendre ? L'ISNI a-t-il proposé quelque chose à l'ISNAR ? La création d'une (con)fédération syndicale ? D'une fusion ?

Il faut aussi prendre en compte dans la réflexion que beaucoup de situations et de textes législatifs font la dichotomie MG/autres spé.
- élections aux URPS
- syndicats seniors (UNOF-CSMF, Union Gé-FMF)
- accès au secteur 2
- représentant des internes en CME
- statut des chefs de clinique
Cette distinction doit-elle exister dans les syndicats d'interne ? Telle est la question ! :)