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Valentin : « il n’existe aucun stage d’externat permettant de visiter le laboratoire »

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Valentin est le premier interne de France à avoir choisi la biologie médicale. Classé dans les 600 premiers aux ECNI 2020, il a fait le choix pour une spécialité méconnue à la fois du grand public, mais aussi des médecins eux-mêmes. Valentin nous explique son parcours et pourquoi la biologie médicale est une spécialité d’avenir.

Remede.org — Peux-tu nous décrire ton parcours ?

Valentin —Au lycée je me suis orienté vers un bac S spécialisé dans les sciences de l’ingénieur que j’ai obtenu avec la mention bien. J’ai ensuite intégré la Paces à la fac de Besançon que j’ai eu en tant que primant. Après ça, les années de P2 et de P3 se sont très bien passées et j’y ai rencontré des gens formidables. L’externat a suivi avec ses hauts et ses bas, mais j’ai globalement eu la chance d’avoir des stages formateurs et intéressants. En parallèle j’ai suivi un M1 santé portant notamment sur la biologie moléculaire et la physiopathologie des maladies transmissibles dans l’optique de faire un M2 durant l’internat.

Pourquoi avoir voulu faire médecine ?

Malgré ma décision de faire un bac S options sciences de l’ingénieur et non pas SVT, j’ai toujours été intéressé par les sciences de la vie. De plus, après mes deux années de première et terminale, je me suis rendu compte que j’aimais moins ce que j’avais étudié et que le côté santé et biologie des études me manquait. J’ai donc vu en médecine le moyen d’allier l’intérêt théorique lié à la biologie et aux sciences du corps et celui d’être utile au patient et à la population.

Comment as-tu vécu les ECNI ?

Dans l’ensemble ça a été une année assez difficile. Mais j’ai eu la chance d’avoir des stages peu prenants qui me permettaient de travailler tous les après-midis. J’ai essayé de trouver mon rythme dès le début de l’année, mais le plus dur était finalement le fait de ne pas culpabiliser à chaque fois que j’avais envie de faire une pause. Au final, ces moments sont les plus importants pour tenir le coup. De plus avec la Covid qui est arrivée en mars, ça a chamboulé pas mal de choses.

J’ai globalement été très entouré, que ça soit par ma famille qui a toujours cru en moi, mes amis avec lesquels nous nous entraidions en permanence et surtout ma copine qui m’a toujours soutenu.

Pourquoi la biologie médicale ?

Pendant mes études, j’ai toujours aimé les UE un peu plus orientées biologie et physiopathologie, comme l’hématologie, l’immunologie, la microbiologie qui m’ont toujours beaucoup plus intéressé que les cours plus orientés cliniques. J’ai également pu suivre une UE « masterisante » qui m’a permis de faire une courte semaine de stage au laboratoire de recherche en bactériologie qui m’a énormément plu.

Je dois avouer que je n’étais pas intéressé à la biologie médicale avant la 5e année de médecine. Malheureusement dans ma fac il n’existe aucun stage d’externat permettant de visiter le laboratoire, en tout cas du côté médecine. Ainsi mon seul contact avec le monde du « labo » n’a été qu’au travers de cette UE.

Je me suis donc renseigné. J’y ai découvert une spécialité variée qui touchait à de nombreux sujets, que ça soient la microbiologie, l’hématologie, mais également la biologie moléculaire, la génétique… Je me suis également rendu compte que le diagnostic biologique était un élément extrêmement important et qu’énormément de maladies sont diagnostiquées dans un laboratoire et ainsi que le rôle du biologiste était crucial dans la prise en charge des patients.

Quand as-tu fait ton choix pour cette spécialité ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?

J’ai longtemps hésité avec l’hématologie. Je trouvais que c’était une des matières les plus intéressantes à travailler et j’avais énormément aimé mon stage en D3. Cependant, je me suis rendu compte que c’était une spécialité très exigeante où l’on est en rapport constant avec des maladies très graves et où l’on se retrouve souvent dans des situations de vie très difficiles. Je me suis donc interrogé sur ma capacité à pouvoir supporter de telles situations et donc sur la qualité du soin que je pourrais offrir aux patients.

De plus, c’est une spécialité très prenante et très chronophage ce qui laisse peu de temps pour des activités en parallèle. Il est parfois tabou de l’avouer dans nos études. Mais j’avais envie de m’épanouir en dehors de mon travail et j’avais donc peur que l’hématologie ne me permette pas d’avoir l’équilibre de vie que souhaitais.

Tout au long de la D4, je me suis remis en question, car dans nos études nous sommes énormément orientés sur la clinique. Et ainsi on ne s’imagine que très peu s’éloigner du lit du malade. J’ai donc demandé à faire mon stage libre de D4 dans le service d’hématologie afin de revoir la spécialité et de m’aider dans mon choix. En même temps, j’ai demandé à pouvoir passer dans le laboratoire du CHU afin de voir concrètement ce qui s’y passait et de voir le rôle des biologistes. J’ai donc été en bactériologie et cela m’a énormément plu. J’y ai trouvé des équipes accueillantes et des internes qui étaient très épanouis.

Comment a réagi ton entourage ?

Au début il a été assez difficile d’expliquer ce choix à ma famille, surtout par méconnaissance du rôle du biologiste par le public en général. En effet, peu de gens, et même dans les études de santé, ont une idée « réelle » du rôle du biologiste et de l’organisation d’un laboratoire de biologie médicale. Mais finalement la plupart ont compris ma décision et m’ont encouragé dans celle-ci.

As-tu une idée de la carrière que tu souhaites ?

Dans l’idéal j’aimerais rester travailler au CHU, car je trouve que ça permet d’allier une activité de biologie « traditionnelle » à une activité orientée recherche. Je ne connais pas très bien le monde de la biologie médicale en ville, donc à voir si plus tard je ne change pas d’avis. Mais il y a énormément de choses qui me plaisent dans le panel que peut offrir la biologie, mais je dois avouer que l’hématologie et la virologie sont deux sujets qui m’intéressent beaucoup.

Comment convaincre les jeunes à s’intéresser à la biologie médicale ?

C’est une spécialité malheureusement méconnue parmi les étudiants en médecine. Mais le biologiste a un rôle fondamental dans la prise en charge des patients.
La biologie médicale est une spécialité complexe qui ne se résume pas à être derrière un microscope. Il existe un vrai rôle de coordination avec le clinicien, que cela soit en microbiologie par l’étude des micro-organismes et des traitements adaptés à mettre en place, en biologie moléculaire par l’étude de génomes tumoraux grâce à des technologies de nouvelle génération, en hématologie par l’étude de marqueurs d’intérêt dans des pathologies complexes et j’en passe.

Ce que vous apporterez comme informations à vos collègues sera aussi important que l’examen clinique. Il existe par ailleurs de nombreuses nouvelles technologies de pointe qui sont très intéressantes à étudier et dont l’apport dans de nombreux domaines est capital pour la prise en charge de nos patients.

Choisir la biologie ce n’est pas non plus abandonner le contact avec le patient, il existe des domaines de la spécialité qui ont une activité de consultation comme la biologie de la reproduction ou l’hémostase. Il existe également de nombreux modes d’exercices, que ça soit en CHU, en CH, mais aussi dans le privé, il y aura toujours besoin de vous quelque part. Exercer en privé vous permettra également de garder un contact avec le patient puisque vous pourrez être amenés à réaliser certains prélèvements biologiques vous-mêmes. En résumé, quels que soient vos centres d’intérêt vous trouverez ce qui vous plaît dans cette spécialité passionnante.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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