L’histoire d’amour de Solal avec Simon, un autre étudiant de médecine, traverse tout le livre, avec ses moments intenses, ses déceptions, ses trahisons... Mais surtout la vie du jeune médecin décrit parfaitement l’ambiance de l’hôpital (salle de garde, attente la nuit, peur du patient dangereux...) à travers une écriture d’une grande épaisseur, qui réussit à rentrer dans les détails de l’intimité du protagoniste et à nous plonger dans son vécu. Le plus fort dans ce roman est son combat avec les traces de son passé. En témoigne la résurgence de souvenirs, de rêves de personnes chères suite au décès de son ami Schull, ce vieil homme atteint de Parkinson, ancien anthropologue. Qui a besoin presque chaque nuit d’appeler son jeune ami médecin pour se faire rassurer sur ses douleurs et ses angoisses. C’est là que le titre du livre prend tout son sens. Ces nuits de garde interminables sont aussi l’occasion de réfléchir à sa vie, à ses douleurs, à ses moments de détresse que la souffrance des patients peut rappeler. Durant ces moments précieux, l’enfance et ses failles resurgit sans prévenir. On n’est jamais si proche de son enfance que dans les instants les plus profonds de sa vie. "Un roman d’une jeunesse inquiète", précise l’auteur en autographe.
* paru aux éditions Verdier, 174 pages, 15 euros.