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Morgan Caillaut : le nouveau président de l’ISNAR-IMG nous donne sa vision

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Morgan Caillault est le tout nouveau président de l’ISNAR-IMG (Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale), créée il y a plus de vingt ans. Déjà très actif, il est aujourd’hui président du syndicat avec la volonté de projeter la médecine générale dans le futur.

Où as-tu fait ton externat ?
J’ai fait mes études de médecine à Tours. Plus précisément ma quatrième et cinquième au CHU de Tours et ma sixième année à Orléans avec des cours à distance. À l’époque les stages étaient comme ça, aujourd’hui les stages sont plus répartis et on peut aller dans des villes périphériques.

Comment as-tu vécu ton externat ?
Bien sûr ça dépend des stages. Le début d’externat est toujours compliqué, il faut apprendre à gérer 6 semaines de stages puis 6 semaines de cours. J’ai fait FFI pendant l’été après les ECNi en pédiatrie et pédiatrie générale. Ce n’était pas vraiment pour l’argent, je voulais commencer à avoir une activité professionnelle, une sorte de pré-internat, pour être à l’aise avec le logiciel et pouvoir gérer les patients plus sereinement quand commencera l’internat.

Un stage préféré ?
Le premier était génial, c’était en chirurgie plastique. Il y avait une bonne ambiance, les chefs nous apprenaient beaucoup, c’était le stage réputé pour être le plus formateur. Les médecins étaient très attentifs aux étudiants. Mais c’est vrai que c’est le stage en médecine générale que j’ai le plus apprécié, j’y ai découvert un exercice diversifié, avec un médecin qui avait des consultations programmées, des plages d’urgences. Il allait également en maison de retraite…

Depuis quand veux-tu faire MG ? As-tu hésité avec d’autres spé ?
Mon premier attrait pour la médecine s’est fait par le médecin de famille, que j’ai beaucoup apprécié. Puis avec l’âge je suis passé par différentes phases. Comme beaucoup, j’ai eu des personnes dans ma famille qui ont été atteints de cancers, je me suis donc intéressé à cette spécialité. Puis j’ai commencé à regarder des séries policières, et donc à regarder de près la médecine légale. Mais en commençant les études de médecine, j’ai compris qu’il me fallait une discipline transversale, donc je me suis intéressé à la médecine interne, la gériatrie, la cancéro ou la médecine générale. Finalement, j’ai choisi médecine générale, parce que les stages m’avaient beaucoup plu, la communication avec le patient y est essentielle, et il s’agit d’une spécialité qui, en plus d’être transversale, s’ouvre vers le professorat. Il y a plein de choses à explorer et à créer, notamment dans la coordination des soins.

Comment vis-tu ton internat en médecine générale ?
Je suis en deuxième année, c’est-à-dire au début de mon quatrième semestre. J’étais très heureux de pouvoir enfin débuter mon exercice, d’avoir par le salaire, une certaine reconnaissance de ce que l’on fait, de pouvoir m’investir enfin dans mon projet professionnel.

Pourquoi l’associatif ?
Dès la troisième année, j’ai été élu UFR, puis pendant l’externat j’ai participé à plusieurs commissions. En sixième année j’ai fait le choix de me concentrer sur les cours et sur les stages. Puis, interne, après recrutement dans ma structure syndicale locale, j’ai commencé comme trésorier à l’ISNAR-IMG. Puis, il y a eu le fameux congrès de l’ISNAR-IMG à organiser. C’était une expérience magique, qui demande beaucoup de rigueur, de bien maîtriser les sujets. Petit à petit, je portais un regard sur ce qui se passait au niveau politique. Finalement j’ai trouvé génial de défendre les internes, de les aider à trouver leur projet professionnel. J’ai donc continué sur la lancée : je suis devenu premier vice-président puis président.

Comment résumerais-tu le rôle de l’ISNAR-IMG ?
Le socle, le point fondamental de notre structure est et restera la défense des droits des internes de médecine générale. Mais ce n’est pas notre seule mission, il y a aussi le projet professionnel et sa construction autour de la formation ; la dépendance et d’autres horizons que l’on souhaite ouvrir avec le bureau, comme la coordination des soins, le numérique (quel logiciel ? Pourquoi ?). On aimerait aussi mettre l’écologie au centre de notre réflexion, faire notre part, que cela soit dans la gestion des ressources ou bien à travers la notion de santé environnementale.
Un de nos principaux combats dans le droit des internes est de faire en sorte que le temps de travail soit respecté. Nous mettons aussi l’accent sur la qualité de vie : on peut être interne et avoir une vie sociale. Sans oublier la lourdeur administrative et l’augmentation des soins que les générations d’avant n’ont pas eues et cela nous impacte réellement. Les combats sont nombreux.

Quel est l’internat idéal pour toi ?
La maquette qu’on souhaite, dans l’état actuel de la loi, serait de rester sur un stage MG et urgence en phase socle, une phase d’approfondissement, avec un stage en médecine polyvalente, un stage couplé trois mois en gynécologie et trois mois en pédiatrie, un stage autonomisant et enfin un stage libre. Ce dernier est utile parce que notre maquette est trop rigide, donc ce stage permettrait d’avoir un stage qui correspond au projet de l’interne.

Qu’est-ce qu’un bon médecin généraliste pour toi ?
Tout est dans le nom de médecin généraliste, qu’on appelait avant omnipraticien, c’est-à-dire tout savoir-faire. Non pas tout savoir-faire parfaitement, car on travaille en réseaux et il faut savoir travailler avec les autres spécialités et professions. Mais la médecine générale, c’est avoir de la formation, être universitaire, avoir de la recherche, être clinicien, et savoir également, passer la main quand il le faut.

Confère l’article écrit par notre confrère Sophie Martos pour le Quotidien du médecin.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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