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Mélanie : de sage-femme à médecine

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Mélanie s’est d’abord lancée dans des études de sage-femme avant d’entamer des études de médecine. Populaire sur instagram avec sa page From Midwife to Medecine, elle répond aux questions de remede.org sur son parcours, sa demande de passerelle et son avenir.

Remede.org — Peux-tu nous raconter ton parcours (bac, fac) ?

Mélanie — Je m’appelle Mélanie, j’ai 24 ans et je suis actuellement externe en 5e année de médecine à Nice. Je n’ai pas ce qu’on pourrait appeler un « parcours conventionnel », car je suis allée en médecine grâce à la passerelle.
Avant ça, j’ai fait un double bac franco-allemand (AbiBac) dans la filière S que j’ai eu avec mention très bien. Depuis toute petite, je voulais être médecin, c’est donc tout naturellement que je me suis dirigée en Paces afin de devenir médecin. Malheureusement, le classement n’a pas suivi, mais j’ai tout de même été admise en école de sage-femme, où j’ai validé une licence.

Pourquoi sage-femme ?

Au moment des résultats finaux de ma 2e Paces, je savais déjà que je n’aurais pas médecine. Je m’étais donc renseignée sur les autres filières. Sage-femme était l’option qui me convenait le mieux pour plusieurs raisons : profession médicale avec un côté humain, une variété d’exercice (hôpital/clinique/libéral, DU ou non), la possibilité de prescrire, la prise en charge maternelle et fœtale puis du nouveau-né, etc.

Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans les études de sage-femme ?

Les stages sans hésitation. C’est une formation très professionnalisante, on a vite des responsabilités et on fait énormément de choses. Je trouve que la pratique est la meilleure manière d’apprendre, que ce soit grâce aux sages-femmes, aux médecins, aux AP ou aux patients.

Les études de sage-femme ont la réputation d’être difficiles notamment au niveau de l’encadrement, qu’en penses-tu ?

J’ai heureusement été peu en contact avec ce qu’on appelle les « sages-femmes dragons » contrairement à certaines de mes collègues. La plupart de mes stages se sont très bien déroulés et je faisais partie intégrante de l’équipe.
À l’école, on faisait des retours de stage avec les cadres et les autres étudiantes sage-femme de la promo pour débriefer soit de cas intéressants, soit de situations qui ont été difficiles à vivre.
Donc du point de vue de l’encadrement, je n’ai pas trop de choses à redire, surtout que l’on voit bien que la nouvelle génération de sages-femmes cherche à vraiment faire bouger les choses.

Mais on ne va pas se mentir, ce sont des études très fatigantes. On a moins de choses théoriques à apprendre qu’un étudiant en médecine, mais il y a quand même beaucoup à réviser et il faut gérer les stages et sa vie privée en même temps. La pression des stages est énorme : tous les jours, on est évalué, on a des quotas de gestes à réaliser et à quantifier, etc.

Pourquoi médecine ?

Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulu être médecin. J’ai encore ces mêmes souvenirs qui reviennent où je joue avec ma mallette de docteur en plastique, ou alors où je regarde avec émerveillement et curiosité les blessures de mon grand frère. Puis est venue l’époque où j’ai dû porter un corset orthopédique 23 h sur 24 pour une scoliose pendant 5 ans. Le médecin qui m’a suivi était vraiment exceptionnel, empathique et rigoureux. Quand il m’a dit que je n’en avais plus besoin, j’ai ressenti une telle explosion de joie que je voulais à tout prix faire ressentir ça aux autres plus tard, aider les gens et les soigner.
Sinon d’un point de vue moins sentimental : le côté scientifique et les découvertes constantes, la stimulation intellectuelle et la sécurité de l’emploi.

Comment s’est passée ta demande de passerelle ?

Déjà, je tiens à préciser que je n’ai pas fait sage-femme pour la passerelle. C’est une question qu’on me pose souvent et je déconseille vraiment de faire ça. J’en ai entendu parler à la fin de ma 2e année de sage-femme, quand des 3e années étaient en pleine procédure.
Ça a été une période assez stressante. Je devais jongler avec les stages, mes révisions, ma vie privée et quand il y avait des blancs en garde de nuit, j’écrivais sur mon carnet de stage toutes les idées qui me venaient pour les mettre dans ma lettre.
J’ai eu la chance d’être bien entourée, l’école ne m’a pas mis de bâton dans les roues. Certains ont essayé de m’en dissuader, en mettant en avant les difficultés des études de médecine, la longueur des études… Mais je ne les ai pas écoutés.
Concernant la rédaction de la lettre, je l’ai coécrite avec mon copain lui-même étudiant en médecine et une ancienne passerellienne de sa promo, désormais une amie, m’a aussi beaucoup aidée. Il y a eu 7 versions il me semble et j’ai lu les témoignages sur le forum pour mieux écrire mes arguments. L’attente de la réponse pour l’admission du dossier écrit a été terrible, je l’ai eu très tard dans l’après-midi.
Pour l’oral, j’avais repris la trame de la lettre, en ajoutant les arguments que je n’avais pas pu y glisser. J’étais allée à Montpellier avec ma mère, mon frère et mon copain. C’était intimidant de voir 12 paires d’yeux tournés vers moi, j’avais la voix tremblante, j’essayais de me forcer à parler fort, je n’ai pas arrêté de me gratter et je suis ressortie toute rouge. Je pensais sincèrement que c’était fichu, sur la route pour rentrer, je me suis pris un PV, bref une catastrophe cette journée. Puis finalement, un deuxième mail positif, des larmes, de la joie quelques jours plus tard.

Comment as-tu vécu ta première année de médecine ?

Comme pour beaucoup c’était difficile. J’étais une bonne élève au lycée et je n’avais jamais vraiment eu besoin de travailler pour ça. Donc la transition a été dure. Ensuite il y a eu l’éloignement familial, mes amis étaient partis à Marseille et moi à Nice et aussi la gestion d’un appartement seule et de tout l’administratif qui va avec. Mais heureusement, je me suis fait de très bons amis qui sont encore là aujourd’hui.

Comment se passent tes études de médecine ? Es-tu épanouie ?

La P2/D1 a été rude. J’étais en sevrage de stage et de l’hôpital avec 2 années très théoriques et seulement 2 semaines de stages en mode « plante verte » par an.
Concernant l’externat, je ne me suis vraiment épanouie qu’en stage. Ça a été une grosse année de remise en question, de perte de confiance en soi et en mes capacités, alors que j’ai toujours validé mes années sans rattrapage. Il y a énormément de connaissances à ingurgiter en peu de temps : on a l’impression de tout connaître et rien à la fois. Mais les cours sont plus intéressants et concrets qu’en P2/D1. Ce qui me rassure, c’est que passerelle ou pas, la plupart des gens de ma promo ont ce sentiment.

Quelle spécialité souhaiterais-tu faire ? Est-ce que la gynécologie pourrait t’intéresser ?

Oh non, je ne pense pas du tout devenir gynéco ! On me le demande souvent, mais non, si j’avais voulu être dans le domaine de la gynéco-obstétrique, je serais restée en sage-femme ! Et ça s’est confirmé après 2 gardes comme externe en salle de naissance, on est appelé que pour les problèmes alors qu’en étant sage-femme, il y en a aussi, mais derrière il y a tout cet accompagnement et ce bonheur dans les yeux des parents qui sont si précieux.
Je n’ai pas envie de me restreindre à une spécialité ou un domaine particulier donc je vise plutôt des spécialités transversales comme médecine générale, j’ai eu un gros coup de cœur pendant mon stage, la médecine d’urgence ou la pédiatrie.

Tu as une page instagram : @frommidwiferytomedecine. Que peut-on y trouver ? Quels types de messages reçois-tu de ta communauté ?
J’ai ouvert ce compte en P2 pour parler un peu de mon parcours, de ma nouvelle vie d’étudiante en médecine. Je fais autant des posts sur mes stages, que des conseils méthodo, sur la passerelle ou du contenu médical. On me demande aussi souvent de partager en story des photos de la magnifique région PACA, et de la mer surtout quand je vais me balader.

J’ai une communauté en or, des messages adorables et beaucoup de remerciements. J’essaye d’aider comme je peux et de toujours répondre, même si parfois je mets un peu de temps, car il y a quand même les études à gérer.

Un conseil pour ceux qui veulent tenter la passerelle ?

Entourez-vous des bonnes personnes et ne faites relire votre lettre qu’à des personnes de confiance. Ensuite, il faut malheureusement s’attendre à une réponse négative. Mais cela ne remet pas en cause vos compétences et vos capacités. Il y a beaucoup de demandes et peu de places. Et comme je le dis souvent, les voix du jury sont impénétrables. Si c’est votre rêve alors, foncez ! Peu importe votre âge, votre filière d’origine. Ce ne sont pas des études faciles, mais ça en vaut tellement le coup.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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