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Médéric : « On passe l’ECN pour devenir médecin et pas pour devenir un classement »

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Médéric a la biologie dans la peau. Il a longtemps été attiré par les tubes à essai, mais se lance finalement en médecine. Il réussit brillamment les ECN et termine dans le top 500. Fidèle à son premier choix, il choisit la biologie médicale à Poitiers.

Pourquoi avoir choisi la médecine après le bac ?

J’ai toujours été passionné de science en tous genres, et plus particulièrement par la SVT. Je souhaitais déjà travailler en laboratoire à cette époque. Mais les débouchés des facs de biologie me semblaient incertains et aléatoires. Je voulais être « un scientifique utile », mariant l’usage de principes abstraits pour en tirer un résultat concret et utile aux autres. Je souhaitais aussi opter pour une filière prometteuse où je serais sûr d’avoir un poste. Ne connaissant absolument pas le domaine médical, je me suis dit qu’il devait certainement exister une telle spécialité en médecine. C’est ainsi que j’ai intégré la fac de médecine.

Comment s’est déroulée ta scolarité ?

J’avais choisi de faire un bac S pour les raisons évoquées plus haut. Au lycée, je n’ai jamais été « un grand travailleur ». J’étais plutôt moyen à vrai dire. J’étais en revanche une véritable « éponge » en cours, retenant rapidement les notions clés sans grand effort. Ce qui m’a permis pendant longtemps de travailler la veille pour le lendemain lors des examens. Scrutant les taux de réussite horriblement bas de la Paces, je me suis dit qu’avoir une mention au bac ne serait peut-être pas si mal pour réussir par la suite. J’ai ainsi eu une mention très bien, sur le fil du rasoir.

Comment as-tu vécu tes études de médecine ?

La Paces s’est parfaitement déroulée, j’ai terminé à la 26e place. L’idée de travailler intensément me plaisait. Mais cet enthousiasme s’est quelque peu tari par la suite. La deuxième et troisième année de médecine ont été plus compliquées. Un rythme de travail moins intense, pas d’objectif concret autre que celui d’avoir la moyenne aux partiels, beaucoup de sémiologie et moins de biologie cellulaire, des spécialités de labo mises « sous silence » car jamais abordées dans nos cours… J’ai fini par penser que ce que je cherchais ne se trouvait peut-être pas en médecine, mais en fac de bio ou en école vétérinaire.

La quatrième année fut moins difficile, la charge de travail était plus conséquente. J’avais retrouvé un objectif : l’ECN ! Je n’étais pas particulièrement passionné par ce que j’apprenais. Il faut avouer qu’il y a plus transcendant à lire que ces infâmes collèges. Je n’ai cependant jamais fait partie des meilleurs étudiants de ma promo. J’ai néanmoins rencontré des difficultés à trouver ma place pendant les premiers stages d’externat. J’étais frustré de ne pas comprendre les prises en charge des patients par notre manque de connaissances en début d’externat.

La cinq et la sixième année ont été plus simples. J’ai enfin pris connaissance de ce qu’était réellement la biologie médicale via des expositions/stands découvertes des différentes spécialités, organisés par la fac. Cela a enfin donné un sens à mes choix de cursus et à mon travail en amont. J’avais enfin trouvé la spécialité que je cherchais depuis mes débuts. Malheureusement, je n’ai jamais pu réaliser de stage en biologie médicale ou en anapath.

Comment as-tu vécu les ECNI ?

La préparation des ECN s’est faite au rythme des confinements et couvre-feux. J’ai certes passé beaucoup de temps à réviser, mais l’esprit d’émulation généré par l’approche des ECN était très stimulant et m’allait parfaitement.

Les épreuves en soi ont été très stressantes, malgré l’absence d’enjeux puisque les places de biologie médicale à Poitiers sont, au vu des statistiques, peu prisées. J’ai été quelque peu désarçonné par les différents DP aux ECN, beaucoup moins « pointus et techniques » que ce à quoi je m’attendais.

Une fois l’ECN passé, ce fut un soulagement, puis rapidement une sensation de vide. J’avais parfaitement préparé l’ECN, mais pas le post-ECN !

Quelles ont été ta réaction et celle de ton entourage à la suite de la publication des résultats ?

Pour moi, l’ECN reste « une petite » déception. J’ai été classé 409 en définitive, mais mes différents classements préparatoires me laissaient plutôt espérer une place proche de 150. Cela n’aurait pour autant pas changé mon choix d’affectation.

Mon classement n’a pas franchement été une surprise pour mes proches. Il en a été de même quant à mon choix de spécialité et de ville. J’en avais déjà longuement parlé auparavant. Pour le choix de ma ville d’internat, je n’ai pas fait preuve d’une grande originalité puisque je reste à Poitiers. Le stage d’externat en post-ECN s’étant très bien passé dans le service de biologie médicale de Poitiers, je souhaitais me faciliter la tâche pour l’obtention de mon master 1 en restant sur place.

Quand as-tu fait le choix de la biologie médicale ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?

Mon choix était fait dès le milieu de la cinquième année. J’ai toutefois hésité avec anapath et à ma grande surprise, avec santé publique. Toutes les trois des spécialités « bas de classement » à l’ECN. Le biologiste a des activités proches de celles observées en anapath (IFI sur cellules hep2, cytologie…) ou encore des activités d’analyse qualité, d’évaluation des performances diagnostiques des tests ou de surveillance épidémiologique des MDO, qui sont quant à elles des domaines couverts par les médecins en santé publique. M’apercevant de l’étendue du spectre d’activité du biologiste et que cette spécialité concilie la plupart de mes choix, l’hésitation a peu à peu laissé place à une évidence : je veux faire de la biologie médicale.

Qu’est-ce qui t’attire le plus dans cette spécialité ?

Je pourrai discourir longuement sur le sujet ! Rapidement, la biologie médicale est extrêmement diversifiée. Il existe un grand nombre de sur-spécialisations possibles : bactériologie, virologie, génétique, hématologie… Avec la possibilité de continuer à voir des patients lors de consultations d’hémato ou de PMA selon les centres.
Pour ma part, je souhaite faire de l’hospitalo-universitaire. La biologie médicale me semblait être l’idéal pour cela. Le rythme de travail est confortable. Cela me permettra, entre autres, de travailler mon master et de tenir d’autres projets en parallèle de mes études.
Mais finalement, ce qui m’attire le plus dans cette spécialité, c’est le rôle tenu par le biologiste au sein de la prise en charge du patient. La possibilité de conseiller sur la réalisation d’un test biologique en connaissance de la clinique, le rôle dans l’analyse d’une situation complexe nécessitant un avis, la rédaction de protocole pour un patient particulier. C’est probablement la position d’expert du biologiste, dans un domaine très spécifique, qui m’a le plus séduit.

A-t-on essayé de te dissuader de faire cette spécialité ?

Personne n’a jamais tenté de me dissuader directement, mais le portrait de la biologie médicale dressé par d’autres étudiants rend la spécialité bien terne pour ceux qui ne s’y intéressent pas franchement. On entend souvent : « vous ne voyez jamais de patient ! », mais que font-ils dans les labos puisqu’une partie des analyses sont faites par des automates ! ». Ce ne sont pas des remarques désobligeantes en soi, car elles sont le fruit d’une méconnaissance de la spécialité avant tout.

En revanche, on m’a régulièrement dit qu’il n’y avait aucun sens à rechercher un classement particulier, et donc à travailler de la sorte, pour obtenir ce genre de poste. Pour ma part, j’ai toujours pensé qu’avoir des connaissances satisfaisantes dans les différents domaines de la médecine, en travaillant les spécialités abordées à l’ECN et utiles dans la pratique courante, permettrait d’améliorer mes compétences de biologiste. On passe l’ECN pour devenir médecin et non pas pour devenir un classement.

La biologie médicale est-elle une spécialité d’avenir selon toi ?

Bien sûr. Je vais surtout parler de domaine que j’affectionne tout particulièrement, à savoir l’oncogénétique et l’immunologie, qui sont des sciences en pleine expansion. Tout le monde le sait, la recherche d’anomalies génétiques acquises ou encore la recherche de marqueurs immunologiques sont indispensables en cancérologie. Or les cancers représentent la première cause de mortalité dans notre pays. Ceci souligne le rôle indispensable du biologiste, conciliant l’aspect fondamental des sciences par la recherche et la compréhension des mécanismes cellulaires en oncogenèse. La nécessité d’une prise en charge personnalisée des patients conditionnant le choix des traitements en fonction des résultats d’analyse mais aussi une démarche de santé publique, la compréhension des mécanismes cellulaires permet de connaître les facteurs de risque, et donc de développer des moyens de prévention.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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