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Médecin de PMI : le garant de la protection de l’enfance

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C’est le responsable, à l’échelle du département, de la protection maternelle et infantile et du suivi médical des jeunes enfants. Problème : un manque d’attractivité, qui se traduit par des postes vacants… A une époque où les troubles du développement de l’enfant sont en forte hausse, il est urgent de revaloriser ce métier ! Témoignage de Dr Bénédicte Caucat, co-présidente du SNMPMI.

Etat des lieux

Ils ne sont pas plus de 2000 aujourd’hui. Selon la dernière enquête en date de la Drees (2015), les médecins de PMI sont 2080 équivalent temps plein (ETP) en France. Un chiffre en baisse, puisqu’ils étaient 2560 en 2007-2008.
Les projections sont alarmantes : en 2020, les deux tiers des médecins qui exerçaient à temps plein en 2006 seront à la retraite…
En 2011, une étude menée par le SNMPMI concernant leur statut montrait que sur les 37 départements ayant participé à l’enquête, avec 1649 médecins de PMI concernés, 1149 médecins étaient titulaires, 162 étaient contractuels et 338 vacataires. A l’époque, les départements consultés déclaraient 139 postes vacants. Au total, tous départements confondus, ce sont environ 10% des postes qui ne sont pas pourvus.

Principales missions

Titre officiel : médecin coordonateur Enfance, jeunesse, famille (EJF)-Protection maternelle et infantile (PMI). Ce médecin est garant d’une prévention globale auprès des enfants de 0 à 6 ans sur son secteur.
« Nous intervenons notamment en cas de situations difficiles à prendre en charge en libéral, parce qu’elles appellent une prise en charge pluridisciplinaire », explique le Dr Bénédicte Caucat, co-présidente du SNMPMI (Syndicat national des médecins de PMI). «  Nous organisons l’arrivée de l’enfant, en lien avec les puéricultrices et avec le médecin traitant, sans jamais nous substituer à lui. Nous évaluons également l’environnement psychologique et social de l’enfant. Tout ce travail de coordination prend du temps. C’est un travail pluridisciplinaire avec les assistants sociaux, l’école, etc… afin de proposer des orientations adéquates pour l’enfant ».
Le médecin de PMI a aussi pour mission d’effectuer des bilans en école maternelle (même si tous les départements n’en ont plus les moyens).
Il surveille les structures d’accueil de l’enfant (crèches, etc…) et gère aussi en partie les agréments des assistantes maternelles.
Quels sont les objectifs ? Repérer au plus tôt les troubles du développement de l’enfant, pour pouvoir proposer très tôt un accompagnement adapté (orthophonique, visuel, etc…). «  Avant 6 ans, un trouble peut s’installer très vite, mais il peut aussi être éliminé très rapidement si les mesures sont prises à temps. Un trouble visuel repéré à 2 ans pourra être corrigé en un ou deux ans ; si ce n’est pas fait tôt, ce trouble pourra gêner l’enfant dans l’apprentissage de la lecture », prend pour exemple le Dr Caucat.

Autres missions  :

-  protection de l’enfance : repérer des enfants qui seraient en situation de danger, en lien avec les services sociaux, avec un signalement à la clé si nécessaire.
-  planification : consultations de prévention sur MST et contraception (IVG, poses de DIU et implants)

-Cursus et réforme du 3ème cycle

La loi prévoit que les médecins de PMI soient des pédiatres pour les médecins en charge de la protection infantile et des gynécologues pour les médecins en charge de la planification prénatale. Par dérogation, ce sont aussi des médecins généralistes ayant passé un diplôme universitaire complémentaire en gynécologie, pédiatrie, contraception, etc… Actuellement, les départements recrutent principalement des médecins généralistes ayant ce profil.
Avec la réforme du 3ème cycle, un stage de 6 mois est obligatoire en médecine de santé publique dans certaines spécialités, ce qui ouvre davantage l’accès aux services de PMI. Le stage en PMI est ainsi validant pour la gynécologie et la pédiatrie. Une très bonne chose pour faire connaître le métier et ensuite pour recruter. Près de 50% des recrutements de contractuels se font en effet parmi les internes passés en stage en PMI.
En tant que métier dédié à la prévention, la médecine de PMI nécessite une certaine expertise. « Pour faire de la prévention, il faut être un fin clinicien. Il est plus délicat de repérer les pré-signes d’un retard de développement chez un enfant que de diagnostiquer une angine ! », estime le Dr Caucat.

Statut et rémunération

Trois statuts sont possibles : contractuel (salaire variable selon les collectivités territoriales), fonctionnaire (Médecin territorial, catégorie A) ou vacataire.
Pour les fonctionnaires, le salaire de débutant en médecine de PMI à temps plein est d’environ 2400€ net par mois ; en fin de carrière, il peut atteindre un peu plus de 6000€ (en hors classe).
Le statut de contractuel est plus avantageux, pour plusieurs raisons. Le salaire est négociable selon les départements, et peut démarrer autour de 3500€ net dans certains départements (négociation par échelon, alors que pour les fonctionnaires, la négociation commence en bas de la grille). Par ailleurs, ce statut permet d’exercer la médecine de PMI à temps partiel : intéressant pour ceux qui souhaitent maintenir un exercice libéral à côté.
Enfin, le statut de vacataire permet une certaine souplesse d’emploi du temps mais reste très précaire (rémunérations faibles, pas d’arrêt maladie, etc…).

L’avis de l’expert Dr Bénédicte Caucat, co-présidente du SNMPMI (Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile)

« La revalorisation est urgente ! »

« La médecine de PMI est mal connue. Elle est considérée comme une sous-médecine, comme c’est malheureusement le cas pour la plupart des métiers de prévention en France. Ce manque d’attractivité explique que l’on recrute surtout des médecins en début ou fin de carrière. Il est vrai que les rémunérations sont basses : il faut être d’autant plus motivé pour faire ce genre de médecine. Au syndicat, nous demandons depuis plusieurs années une harmonisation des rémunérations. Premièrement, une grille indiciaire revalorisée, et qui soit au même niveau que celle des inspecteurs de santé publique. Ensuite, une souplesse au niveau des statuts et titres, avec la possibilité par exemple d’être contractuel à temps partiel. Enfin, une progression de carrière. Les rémunérations et évolutions sont très variables selon les départements, et ce n’est pas juste. La PMI est souvent nommée dans la Loi de santé, mais nous alertons les responsables politiques sur le fait que la discipline se vide de ses effectifs et que la revalorisation est incontournable pour que nos missions puissent être assurées. La France doit s’inspirer des Pays du Nord de l’Europe où la prévention est au cœur du système de soins »

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  • Sophie Cousin
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