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Léonard Corti, Isni : Des centaines d’internes ont été ou sont contaminés dans les régions les plus touchées

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Alors que les internes représentent un rouage déterminant de la grande machine hospitalière, ils ont dû eux-même se réorganiser sur le territoire hexagonal afin de faire face à la crise. Retour d’expérience chez ces jeunes médecins vu par un de leurs représentants, Léonard Corti, secrétaire général de l’Isni.

Comment avez-vous vécu cette crise épidémique chez les internes ?

La situation a été disparate entre les régions, certaines ayant été plus impactées que d’autres. En temps normal, les internes se révèlent indispensables au fonctionnement de nombreux services, mais là en période de crise, cela a été encore plus flagrant. En témoigne la région Ile-de-France où il a fallu en quelques jours ouvrir près de 1 500 lits de réanimation à la fin du mois de mars. Clairement, sans les internes en anesthésie-réa et ceux d’autres spécialités mais ayant une expérience dans cette spécialité, cela aurait été impossible. Pour ce faire, nous nous sommes organisés en amont sur le modèle des internes de la région Grand Est qui avaient créé une cellule de crise. Ainsi, sur la base du volontariat, sur la totalité des 4 500 internes d’Ile-de-France, 1 700 internes ont répondu présent. Il a fallu les redéployer sur l’ensemble de la région. Pour autant, la situation a été très tendue et la charge de travail très lourde. Pour créer des services Covid, il a fallu doubler les lignes de garde. Ce qui a été mal vécu, c’est le manque de moyens et de matériel de protection et le risque qu’ils devaient alors prendre pour eux et leurs proches. Alors qu’ils aiment le service public, cela a renforcé leur désillusion vis-à-vis de l’hôpital : déjà avant la crise les internes avaient de plus en plus de mal à remplir leur mission de manière convenable en fonction de leur formation initiale.

Avez-vous recensé le nombre d’internes contaminés ?

C’est très compliqué. Et nous n’avions pas la logistique adéquate : nous avons pensé attribuer cette tâche initialement aux internes en médecine du travail. Finalement nous allons lancer prochainement un questionnaire. Finalement, la grosse problématique, c’est celle du dépistage. Certains internes n’ont pas engagé de démarche pour se signaler une fois contaminés. Même en présentant tous les symptômes cliniques, ils se sont autoconfinés chez eux, sans forcément se faire dépister aux urgences. D’autres ont été dépistés négatifs, mais puisqu’on sait qu’un tiers des tests n’est pas fiable... Sur ce sujet, les institutions sont complètement opaques et n’ont pas du tout communiqué, sauf l’AP-HP qui a essayé d’être transparente en publiant les chiffres des personnels infectés. Malheureusement, leurs responsables n’ont pas créé de catégorie pour les internes. Donc nous ne savons pas si les internes en faisaient partie ou pas. Même le Quotidien du médecin a fait un très bon travail de recensement des soignants contaminés, mais encore une fois en oubliant les internes. Au final, sans doute des centaines d’internes ont été ou sont contaminés dans les régions les plus touchées, si l’on part de la proportion de soignants contaminés en Chine, qui était de l’ordre de 40 %. En revanche, à notre connaissance au moins deux internes qui présentaient des facteurs de risque sont passés en soins intensifs, sans pour autant être intubés. Ils sont d’ailleurs sortis assez rapidement.

Pourquoi les internes se sont eux-mêmes occupés de leur redéploiement sur le territoire ?

En effet, initialement, c’était du ressort des ARS. Concernant l’ARS Grand Est, elle a été complètement dépassée par la situation dès le départ. D’où l’obligation pour nos collègues de cette région de se réorganiser tout seuls... A Paris, à partir du premier jour du confinement nous sommes restés dix jours sans aucune nouvelle de l’ARS. Et pour cause, la moitié du personnel de l’Agence a été contaminée. C’est la raison pour laquelle nous avons pris les devants pour nous réorganiser.

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  • Arnaud Janin
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