« Fais comme d’habitude »
Lors de vos premiers pas dans le service, vous serez sollicité de toute part. Des courriers à ne plus en finir, des prescriptions à ne pas louper, des patients qui vont mal et les multiples sollicitations des infirmiers risquent de vous faire perdre pied. Bien souvent, votre réflexe sera de demander, parfois par excès, les habitudes du service. Le fameux « fais comme d’habitude » vous sera bien utile. À ne pas confondre avec le « fais comme pour toi » qui peut avoir tendance à agacer, sauf si c’est sur le ton de l’humour. Vous aurez parfois la chance de tomber sur un infirmier expérimenté qui saura quoi faire, mais ça ne fonctionnera pas à tous les coups, surtout pas sur la durée. En tout cas, ces soignants vous aideront lors de vos premiers pas dans le service. Montrez que vous formez une équipe et ils se montreront compréhensifs.
Vous sauvez la peau
Jeune et moins jeune, personne n’est à l’abri d’une erreur. Heureusement, les infirmiers veillent, et c’est aussi leur rôle. À l’heure de la prescription informatisée, une erreur est vite arrivée. Le surdosage, la prescription contre-indiquée, une erreur de débit, de voie d’administration... les infirmiers seront parfois durs pour avoir des prescriptions conformes avec vous. Mais n’oubliez pas qu’ils sont le dernier maillon dans ce processus de soin à risque. On a parfois tendance à oublier qu’en cas de plainte d’un patient, tout sera analysé et les infirmiers redoublent de vigilance pour que chaque prise de médicament soit faite dans les règles de l’art.
Des responsabilités partagées
La prescription médicale relève de la seule compétence du médecin. À ce titre, l’article R4311-2 du code de la santé publique apporte des précisions quant aux obligations de l’infirmier en matière de prescription médicale. Ainsi, l’infirmier doit appliquer à la lettre les indications ordonnées par le médecin. Il n’en demeure pas moins que celui-ci dispose d’une marge de manœuvre : lorsqu’il estime qu’un complément d’information est nécessaire, il lui sera possible de solliciter le médecin afin de comprendre la stratégie thérapeutique. En d’autres termes, un infirmier pourra solliciter le prescripteur à chaque fois qu’il le juge nécessaire pour comprendre la stratégie thérapeutique.
L’infirmier sera aussi attentif aux prescriptions inhabituelles ou celles présentant un danger potentiel pour le patient. Vous n’êtes pas convaincu ? Sachez qu’en cas de complication, la responsabilité du prescripteur peut-être en engagée, mais celle de l’infirmier également, dès lors que celui-ci était en mesure de détecter l’erreur. Il est en charge de la dernière étape de la procédure, une responsabilité bien souvent méconnue des internes comme des infirmiers eux-mêmes.
Les infirmiers et infirmières sont en première ligne
Même les plus empathiques d’entre nous ne sont pas autant au chevet des patients que vos infirmiers. Devant la détresse voire la violence des patients, la colère des familles, ce sont eux qui sont en première ligne. Ils prennent de plein fouet la souffrance des patients. L’inquiétude de l’infirmier, qu’elle vous semble exagérée ou non est toujours légitime. De l’état d’agitation à la diarrhée qui n’en finit pas en passant par la désaturation brutale, toutes les demandes sont, in fine, dans l’intérêt du patient. Prenez le temps d’y répondre et si besoin, faites preuve de pédagogie pour rassurer votre collègue. D’autant plus qu’ils sont, bien malheureusement dans nos hôpitaux, surmenés et souvent en sous-effectif, surtout la nuit. Il faut comprendre qu’ils soient parfois à bout de souffle. Pensez à ne pas les submerger de travail quand ce n’est pas nécessaire.
En plus de vos co-internes, les infirmiers contribueront grandement à votre ambiance de travail. Ils sont capables de vous faire vivre un enfer ou au contraire, vous donneront envie de ne plus quitter le service à la fin du semestre. Soyez reconnaissant du travail qu’ils effectuent, et un sourire de temps en temps, ça fait toujours plaisir.
