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Jérémy : Échange sa robe d’avocat pour la blouse du médecin

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Très tôt attiré par la médecine, il décide malgré tout de se lancer dans des études de droit avec la volonté de garder une approche généraliste. Après avoir prêté serment en 2018, il devient avocat, mais sa vocation le rattrape et est aujourd’hui en fac de médecine.

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

J’ai obtenu mon bac dans un lycée bordelais en 2010. À l’époque, je voulais faire médecine, comme mon frère. J’avais justement choisi la filière scientifique dans cette optique. Mais finalement, et après une longue hésitation, j’ai décidé de m’inscrire en faculté de droit. Ces études m’intéressaient également ainsi que sa multitude de débouchés. On présente souvent les études de droit comme menant à tout !

Une fois entré à la faculté de droit de Bordeaux, j’ai obtenu une licence en droit en 2013, un master droit privé général en 2014 puis enfin un master 2 en droit bancaire en 2015. Je suis ensuite entré à l’école des avocats de Bordeaux en 2016 et ai prêté serment en 2018. J’ai ensuite exercé pendant un an et demi avant de raccrocher la robe et entrer en faculté de médecine via la passerelle.

Pourquoi as-tu voulu devenir avocat ?

En réalité, mon projet professionnel n’était pas particulièrement défini avant mon entrée en master, j’hésitais entre huissier et avocat. Néanmoins, le métier d’avocat m’intéressait davantage, par ses missions caractéristiques, à savoir la défense et le conseil. J’aimais également l’idée de pouvoir toucher à toutes les matières juridiques, un peu comme un médecin généraliste touche à toutes les spécialités.

Quelle était ta spécialité ? Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans le métier d’avocat ?

J’exerçais principalement en droit des affaires. Une partie de l’activité du cabinet dans lequel je travaillais était orientée vers le contentieux des affaires. J’aimais particulièrement le droit des entreprises en difficulté, car notre rôle d’avocat nous amène vraiment à assister le chef d’entreprise dans les moments les plus difficiles. Je sentais à ce moment-là que notre rôle avait vraiment un sens.

L’autre aspect qui me plaisait énormément était celui de conseil aux entreprises : création de société, rédaction de contrats civils et commerciaux, etc. Ici le rôle d’avocat se rapproche davantage de celui des anciens conseils juridiques.

Quand as-tu pensé à faire médecine ?

C’est un projet auquel je pense depuis de nombreuses années, bien avant d’avoir débuté la faculté de droit. Certains amis de collège étaient même étonnés lorsqu’ils ont vu que je m’étais inscrit en faculté de droit.

En réalité, l’idée de faire médecine n’a jamais vraiment quitté mon esprit depuis. Même en master 1, j’ai hésité à faire droit de la santé pour présenter la passerelle. Toutefois, je pense que lorsque l’on est lancé dans une voie, il faut aller jusqu’au bout pour ne pas regretter un abandon hâtif. C’est la raison pour laquelle j’ai continué mes études, présenté l’examen d’entrée à l’école des avocats et j’ai exercé cette profession pour être sûr que je ne regretterai pas d’avoir arrêté trop tôt.

Comment s’est passée ta demande de passerelle ?

Il faut présenter un dossier auprès de la faculté de médecine dans laquelle nous souhaitons obtenir la passerelle. Parmi les documents sollicités, il faut notamment déposer une lettre de motivation et un CV. Le jury étudie chaque candidature durant une phase d’admissibilité et en sélectionne un certain nombre. Vient ensuite la phase d’admission où chaque candidat « passerélien » passe devant un jury composé de professeurs de médecine.

Pour faire ma demande, j’ai pris conseil auprès d’étudiants en médecine et notamment d’étudiants ayant déjà obtenu la passerelle. Ceux-ci m’ont grandement aidé et je les en remercie.

Quels sont les points limitants pour une passerelle en médecine ?

À part la contrainte liée au diplôme (master 2), je ne pense pas qu’il y ait véritablement de points limitants. À mon sens, le jury est surtout attentif à la motivation du candidat et à sa capacité à entreprendre des études de médecine qui sont particulièrement longues.

Quels sont les points communs entre le droit et la médecine ?

Finissant seulement la deuxième année de médecine, ma comparaison sera nécessairement limitée à ma petite expérience, mais je peux d’ores et déjà affirmer que ces études sont très différentes, tant sur la quantité de travail que sur la démarche intellectuelle.

La quantité de travail en médecine est colossale, je n’ai personnellement jamais connu une telle somme de cours à apprendre lors de mes études juridiques, même à l’école des avocats. En revanche, le droit nous amène davantage à raisonner et effectuer des recherches, au travers notamment de dissertations ou commentaires d’arrêts/articles.

Je note toutefois un point commun essentiel : l’utilisation du syllogisme. En droit, nous étions dès la première année introduits à la notion de syllogisme juridique lorsque l’on devait résoudre des cas pratiques. En médecine, il existe le même type de raisonnement lorsque nous sommes confrontés à un cas clinique. J’ai pu le constater dès le premier enseignement dirigé que j’ai suivi à la fac.

Penses-tu pouvoir concilier ton métier d’avocat et celui de médecin ?

Malheureusement, l’exercice d’une de ces professions est exclusif de l’autre. Il n’est pas possible d’être inscrit dans deux ordres distincts en même temps. Toutefois, je n’abandonne pas le droit pour autant et reste attentif aujourd’hui aux dernières réformes juridiques mises en place. Je compte également me former en droit de la santé, matière que je n’avais pas eu l’occasion de découvrir durant mes études.

As-tu une idée de spécialité médicale ?

J’imagine que la réponse la plus évidente serait médecine légale ! Pour l’instant, la médecine générale est la spécialité qui a le plus de sens pour moi, avec une approche pluridisciplinaire et au contact direct avec les patients. Néanmoins, j’attends l’externat pour appréhender les différentes spécialités et me faire une opinion sur celles qui m’attirent le plus.

Comment abordes-tu la rentrée ?

Lorsque j’ai appris avoir été pris en passerelle, j’étais à la fois stressé et impatient de redécouvrir les bancs de la fac et d’entreprendre enfin ce projet qui me tenait à cœur. Préalablement, j’ai travaillé durant l’été les matières de première année, notamment l’anatomie et l’histologie.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent se lancer ?

Lancez-vous, tout simplement. Si c’est un projet auquel vous réfléchissez depuis longtemps et pour lequel vous êtes sûr d’avoir une vocation, alors il ne faut pas hésiter. Il n’y a pas de limite d’âge ou de compétence pour tenter la passerelle, il faut surtout démontrer sa motivation et sa capacité à travailler.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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