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Interne : apprendre à donner une mauvaise nouvelle

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L’annonce d’une mauvaise nouvelle fait malheureusement partie du quotidien du médecin. Quelle que soit la spécialité, que l’on soit médecin généraliste, anesthésiste-réanimateur ou chirurgien, cette épreuve fera partie de la pratique. Malheureusement, bien que quelques universités se penchent sur la question, l’apprentissage n’est pas uniforme et met bien souvent les jeunes internes dans des situations inconfortables voire catastrophiques.

Le sujet est traité dans l’item numéro 1 de la « relation médecin-malade » : « annonce d’une maladie grave ». Il s’agit d’un texte explicatif permettant à l’étudiant d’appréhender l’annonce d’une maladie grave ou de la mort d’un patient à ses proches. Ainsi, on y trouverait les clés pour «  établir une relation empathique, dans le respect de la personnalité de l’interlocuteur, de ses attentes et de ses besoins ». Cet item, que probablement bien peu d’externes auront appris aussi bien que celui de l’infarctus du myocarde ou de la thrombose veineuse profonde, ne semble pas vraiment utile pour répondre aux enjeux de l’annonce d’un décès ou d’une maladie grave.

Peut-ton vraiment apprendre en lisant un item à décrypter les codes nécessaires à une annonce sereine ? Probablement pas. Face à cela, certaines facultés se sont adaptées, et ont mis en place des séances de travaux pratiques pour aborder le thème de l’annonce. Cependant, rien d’obligatoire, certaines facs disposent d’acteurs pour ce genre d’exercice et d’autres non. C’est souvent seulement pendant les stages que les étudiants sont confrontés pour la première fois à l’annonce.

Le saut dans le bain

Jeunes, et parfois très jeunes, les étudiants en médecine sont envoyés en première ligne, dans les services de médecine avec des médecins plus ou moins formés à l’exercice. Les plus jeunes ont une vingtaine d’années, aucune expérience de la maladie ou de la mort, et se retrouvent dans le grand bain, sans aucune préparation.

Judicaël, aujourd’hui médecin généraliste, se souvient de sa première annonce. : « c’était l’annonce d’un probable myélome, nous étions au moins 4 externes, un interne et le chef, bien trop nombreux, à l’étroit dans la chambre. Le chef a fait l’annonce comme ça, sans transition, sans aucune intimité pour la patiente. Ça a été assez traumatisant. » Fort heureusement, cela ne se passe pas toujours aussi mal, comme pour Mehdi, interne d’anesthésie-réanimation : « Je n’ai pas eu la chance d’assister à ce type d’annonce étant externe, mais j’ai fait mon premier semestre en réanimation avec des chefs qui me servent aujourd’hui de modèle. Lors de la première annonce, le chef demande à la famille si je peux rester, et il a annoncé le décès du patient à la famille avec calme, en laissant la famille pleurer, sans les presser. Je tâche après cette expérience de toujours respecter le rythme de la famille ou du patient. »

L’internat : la mise en pratique

L’internat est donc la période la plus propice à l’apprentissage de cet exercice difficile. Encore faut-il tomber dans un service avec les compétences nécessaires. Selon les médecins, l’expérience peut être catastrophique, comme elle peut être salvatrice pour la pratique professionnelle de l’interne. L’externe, bien trop jeune, devrait davantage être mis en situation, faire de la simulation, pour ne pas être décontenancé lors d’une annonce difficile.

Encore bien trop souvent, les internes, qui sont des médecins encore en formation, sont forcés de faire des annonces sans aucune formation préalable. L’interne est exposé à un risque important de traumatisme, devant faire face à des réactions déconcertantes de la part de patients ou de familles. Sans préparation, la pratique du futur praticien risque d’être impactée, et il risque d’appréhender chacune des annonces à venir. L’enjeu est donc énorme pour le médecin, mais aussi pour les familles qui auront à subir l’annonce d’un praticien mal formé à l’exercice.

Il est donc indispensable pour le bien-être du médecin, mais aussi pour le respect des patients, que l’accent soit mis sur la formation et l’encadrement des annonces diagnostique et de la mort d’un patient. Les conséquences peuvent être dramatiques, c’est pourquoi il est important de mettre en avant l’encadrement de l’annonce dès l’externat.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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