Une spécialité flexible
L’interne d’anesthésie-réanimation est un médecin avec de multiples compétences. Avec un internat en cinq années, il devient un véritable spécialiste de l’anesthésie et de la réanimation, deux domaines indissociables. Pour reprendre leur fameux slogan « anesth donc réa ». Cette flexibilité a été mise à l’ouvrage pendant la crise. En effet, les blocs opératoires ont fermé, les chirurgies non-urgentes ont cessé et tous les internes ont été mobilisés pour soutenir leurs collègues de réanimation. Cette capacité fait partie du cursus, et tous sans exception, ont pu répondre aux exigences de la réanimation pour prendre en charge les patients atteint du Covid-19.
Une exception française ?
La réactivité des services de réanimation français a été louée à l’étranger. Comment a-t-il été possible de passer de 5 000 à 14 000 lits en quelques jours, un véritable travail de titan que les équipes d’anesthésie-réanimation ont su relever. Bien sûr, les milliers de spécialistes ont su répondre à l’appel. Mais les internes d’anesthésie-réanimation ont eux aussi été au rendez-vous. En quelques jours, les gardes ont été doublées, puis triplées. Dans de nombreux établissements, les internes eux-mêmes ont pris en charge la réalisation d’un planning de crise. Les plus fragiles, ou ceux ayant des pathologies ne permettant pas l’exposition au virus ont été préservés, et sans broncher, sont allés soigner les patients non-Covid.
Les internes d’anesthésie-réanimation sont habitués depuis le début de leur formation à un rythme parfois soutenu. Ils sont habitués à faire de nombreuses gardes, en réanimation, au bloc opératoire des urgences ou encore à la maternité. Des gardes parfois compliquées, pendant lesquelles ils n’ont pas le temps de voir la chambre de garde. C’est pourquoi, pour beaucoup, le changement d’activité pendant l’épidémie n’a été qu’une formalité, et tous ont joué le jeu et ont ainsi pu contribuer à l’effort commun qui était demandé aux services de réanimation français.
Un retour à la normale
La richesse de la formation avec la double compétence d’anesthésie et de réanimation a rendu possible la réaction rapide et adaptée à la crise et a montré la capacité d’adaptation de cette spécialité avec la maîtrise de soins ultraspécialisés et de gestes techniques. Les services de réanimation peuvent enfin respirer ; les internes peuvent enfin retourner dans leurs services respectifs. L’anesthésie-réanimation française aura brillé par sa compétence. Nul doute qu’elle suscite encore des vocations dans les années à venir.