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Gaëtan Casanova (Isni) : « Les internes sont le thermomètre de l’hôpital, mais il est cassé »

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Le jeudi 13 janvier, les représentants syndicaux des internes en médecine ont été auditionnés par la commission d’enquête relative à la santé de l’hôpital en France du Sénat. Verbatim.

Le constat dressé par Gaëtan Casanova, président de l’Isni, est accablant. Les internes qui représentent 40 % du personnel des hôpitaux « sont le thermomètre de l’hôpital et il est cassé ». Ils travaillent en moyenne 57 heures par semaine et atteignent parfois 80 heures dans les spécialités chirurgicales. 70 % des internes déclarent travailler au-delà des 48 heures hebdomadaires légales, « et cela en toute impunité », ajoute Mathilde Renker, présidente de l’Isnar-IMG. Selon une étude récente réalisée lors d’un colloque en 2021 à l’Assemblée nationale, 25 % des internes ont été en dépression ou en maladie l’année précédente. Aucun moyen de s’en sortir pour eux, ajoute Gaëtan Casanova, pour qui les internes sont séquestrés dans les CHU, n’ayant aucune échappatoire pour se former dans le privé ou dans les hôpitaux périphériques.

Hydre managériale

D’où proviennent ces dysfonctionnements ? D’abord, le péché originel provient de l’hydre managériale, à savoir l’absence de séparation du grade de la fonction, selon Gaëtan Casanova : « Cette aristocratie médicale, nos anciens mandarins, cumule quatre fonctions, l’enseignement, la recherche, la clinique et le management. » Impossible pour eux, selon le président de l’Isni, de faire autant en 24 heures, d’autant que leur manque de formation est criant. Deuxième tête de l’hydre, « les directeurs d’hôpitaux ont une forme de pensée unique, une école unique et un système d’avancement unique piloté par des directeurs d’hôpitaux ». Pire selon lui, l’imperméabilité entre ces différentes têtes fait que ces personnes se parlent très peu et sont responsables de cette situation qui persiste.

Dans l’attente de changements systémiques

Que faire pour y remédier ? Une remise en cause globale du temps de travail doit voir le jour, avec une généralisation des tableaux de service. Les syndicalistes des internes réclament des sanctions à l’encontre des établissements hors des clous de la légalité. Mais aussi ils préconisent la possibilité de retirer les agréments aux établissements en cas de violences constatées. Bref, selon Mathilde Renker, « la culture du monde hospitalier qui encourage et normalise les violences, les humiliations, les agressions, etc. est complètement à revoir. » Et d’attendre des changements systémiques face à l’institutionnalisation de la violence au sein des établissements.

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  • Arnaud Janin
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