Remede.org - Peux-tu nous expliquer ton parcours (bac, PACES, fac, master)

Dr Mely - Je m’appelle Mélanie et j’ai 26 ans. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être médecin. Il était donc logique pour moi de m’orienter vers un cursus scientifique au lycée, ce qui m’a permis d’obtenir mon bac S sans mention. J’ai ensuite intégré la première année commune aux études de santé (PACES) en septembre 2012, que j’ai doublée. Malgré mon ambition et mon travail, mon classement ne m’a pas permis de continuer en 2e année de médecine. Parmi toutes les options qui s’offraient à moi, après mures réflexions, j’ai décidé de poursuivre mes études en pharmacie. J’ai adoré ces études, mais mon envie d’être médecin ne m’a jamais quittée. Ainsi, quand j’ai appris l’existence d’une possible admission passerelle en médecine, j’ai envoyé mon dossier. En septembre 2016, au lieu d’intégrer la 4e année de pharmacie, j’ai été admise à poursuivre mes études en médecine. Je suis donc entrée en 2e année de médecine pour mon plus grand bonheur. Je suis aujourd’hui en 5e année (DFASM2).

Pourquoi as-tu voulu faire médecine ?

J’ai toujours voulu être médecin. Quand j’étais plus jeune, j’expliquais que je voulais soigner les gens pauvres de façon gratuite. Et puis, les années passant, mon envie de la médecine et d’aider les autres est devenue une réelle passion. Je trouve le corps humain fascinant, j’aime comprendre son fonctionnement pour mieux apprécier ses dysfonctionnements. La médecine me permet aussi de satisfaire mon besoin de nouer des relations avec les gens.

Comment vis-tu tes études de médecine ?

Je ne me suis pas trompée de filière, la médecine est vraiment faite pour moi. Je suis une réelle passionnée. J’aime ce que je fais, j’aime prendre du temps pour apprendre et comprendre. J’aime aussi expliquer aux patients ce qu’il leur arrive et comment on va pouvoir les soigner, les aider. La relation soignant-soigné est une des choses que j’apprécie le plus dans ce métier. Je prends toujours soin d’être attentionnée sans être trop envahissante ni paternaliste. Le patient est au centre de la médecine à mon sens.
Par contre, la façon dont sont faites les études de médecine en France ne me correspond pas du tout. Le fait de devoir toujours être « le meilleur », de devoir toujours travailler plus, d’avoir l’impression de ne jamais être à la hauteur. Constamment se comparer aux autres, parfois même inconsciemment parce que la médecine est un milieu élitiste où l’on nous met en tête que seuls ceux qui tiennent bon et travaillent le plus, seront les meilleurs médecins. Ce n’est pas mon état d’esprit. J’ai tout donné pour ces études depuis ma 2e année jusqu’à maintenant, j’ai sacrifié ma propre vie, celle de mes proches, pour être toujours meilleure, pour connaître toujours plus de détails de cours, qui soyons francs, ne sont pas toujours utiles.
A 26 ans cette année, j’ai ressenti le besoin de faire une césure dans mes études et penser un peu à moi avant de revenir encore plus forte et motivée.

Pourquoi t’es tu lancée sur insta ?

Initialement, mon compte Instagram est tout simplement mon compte personnel sur lequel j’y raconte ma vie, un peu comme tout le monde. C’est donc tout naturellement que j’ai commencé à raconter mon bonheur d’être admise en médecine après des études de pharmacie. J’étais tellement heureuse que j’ai changé mon pseudo pour y ajouter un « dr. » devant mon surnom. Je me suis aperçue au fil du temps, des commentaires et des messages que je recevais, que ma ténacité et mon parcours inspiraient d’autres personnes. Je me suis alors dit que si je pouvais apporter aux autres, j’allais le faire. Alors j’ai été de plus en plus présente sur ce réseau, en toute transparence j’ai raconté mes hauts et mes bas, j’ai expliqué mes façons de faire et ce compte est devenu un réel endroit d’échange.

Qu’est-ce que cela t’apporte ?

Au début, j’étais « juste » heureuse de pouvoir raconter mon expérience et que cela puisse être utile à d’autres. Moi-même, quand j’étais parfois en plein doute et en besoin de repères, j’aurais aimé que quelqu’un me raconte comment cela s’est passé pour lui. On a du mal à se l’admettre, mais on a tous besoin de voir et comprendre comment cela s’est passé pour les autres afin de mieux appréhender nos propres expériences. Et avec le temps, les abonnés sont devenus de plus en plus nombreux, et de réels échanges se sont mis en place. Beaucoup de personnes me soutiennent quand moi-même je perds pied, beaucoup donnent également des conseils ou des retours d’expérience. J’en apprends moi-même tous les jours de l’expérience des autres.

Quel est l’objectif de ta page ?

J’aimerais qu’elle reste la plus personnelle possible. Je ne parle pas QUE de médecine bien que cela soit un élément central de ma vie. Je veux montrer que l’on est tous humains, que l’on a tous une vie en dehors de nos études ou métiers. Que l’on a tous nos moments où nous sommes les plus heureux du monde, comme des moments où cela ne va plus du tout. J’ai tenu à être sincère sur ce compte, j’ai parlé de mon burn-out, de ma césure, de mon ancienne obésité, de mon mariage à venir… Je veux que mon compte soit humain à 100 %.

Quel est le profil de tes abonnés (s’il y en a un qui ressort ^^) ?

Ce sont la plupart des étudiants. Je pense qu’il y a une majorité d’étudiants en santé, mais aussi beaucoup d’autres filières et c’est ça qui est génial !

Quels sont les retours que tu reçois ?

Très sincèrement je n’ai eu que des retours positifs. Je pense que la plupart des gens ont compris que je ne faisais absolument pas tout ça dans le but d’augmenter mon nombre d’abonnés, ou de gagner de l’argent, ou de devenir célèbre ou je ne sais quoi encore. L’authenticité manque souvent sur les réseaux sociaux alors j’ai l’impression que mon compte plaît en partie pour ça, beaucoup sont capables de s’identifier et ça rassure.

Quelle spécialité souhaites-tu faire ?

Alors ça, c’est un secret ! En fait… je suis, je crois, un peu superstitieuse. J’ai peur de me porter malchance. Quand je suis entrée en 2e année, je voulais être endocrinologue. J’aime toujours autant cette discipline pour être franche, mais j’envisage en priorité une autre spécialité. Pour donner quelques indices : ce n’est (du moins jusqu’à aujourd’hui) pas vraiment une spécialité prisée des étudiants en médecine…

D’autres projets en tête ?

Oui, plein ! C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que j’ai décidé de redoubler ma 5e année et de ne reprendre mes études qu’en septembre 2021. Tout d’abord, si tout se passe bien, je me marie en octobre. Je vais donner de mon temps pour entraîner et aider les étudiants en première année de Marseille. J’aimerais continuer de la même façon mon compte Instagram, motiver les étudiants qui me suivent à donner le meilleur d’eux-mêmes pour réussir sans non plus se rendre malades. Pendant l’année, je ne compte pas abandonner à 100 % mes cours, j’aimerais continuer à les relire et les travailler de temps en temps pour ne pas me sentir perdue quand je reprendrai.

Il y a certaines marques qui me demandent des collaborations aussi. Je trouve ça chouette, mais je pose toujours mes conditions : je ne travaille qu’avec celles que j’aime vraiment, je ne mens jamais sur un contenu pour lui faire de la pub, il faut que ça m’intéresse et que ça puisse intéresser ma communauté… et puis d’autres projets qui sont encore secrets à l’heure actuelle !