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Docteur junior : un médecin « pas cher » ?

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Phase finale des études de médecine et de l’internat, le tout nouveau statut de docteur est différent de celui d’interne, mais reste pleinement intégré au 3e cycle des études médicales. C’est un décret paru en 2018 qui a permis la création de ce statut de docteur junior. Remede.org fait un premier point sur la réalité du terrain.

Fonctions officielles

Le statut de docteur junior est obtenu après validation des connaissances et des compétences et après avoir soutenu la thèse de docteur en médecine. Dans les textes il est parlé « d’autonomie supervisée », il devra donc réaliser des actes seuls. Il existe une petite subtilité cependant, puisqu’il est décrit que la nature des actes réalisés en complète autonomie doit être discutée avec le praticien responsable du lieu de stage et le coordinateur local de la spécialité. Est-ce que ces gestes devront être définis selon les acquis de l’interne ou selon des compétences requises ? Existera-t-il des différences selon les services, les centres hospitaliers ou encore selon les internes ? Il y a donc un réel risque de disparité de formation selon les régions.

Là encore selon les textes, le praticien qui supervise les activités du docteur junior devrait logiquement pouvoir être sollicité à tout moment. Le docteur junior devrait en plus rapporter de manière régulière toutes ces activités réalisées en autonomie. Rien n’est détaillé en pratique, et cela restera donc probablement selon les choix du chef d’unité et du superviseur. En ce qui concerne les gardes celles-ci sont réalisées comme n’importe quel étudiant de 3e cycle et donc non autonomisé, ce qui pose vraiment question sur le réel intérêt pédagogique de la réforme. Les gardes sont extrêmement formatrices et il s’agit probablement de l’activité qui aurait le plus besoin d’une autonomisation progressive.

En ce qui concerne la rémunération du docteur junior, le salaire brut annuel devrait être de 27 125 €, c’est-à-dire une augmentation de 45 € brut par rapport au salaire d’un interne de dernière année. À quoi s’ajoutera une prime annuelle d’autonomie de 5000 € brut. À noter que cette prime existait déjà pour les internes de 5e année, d’un montant de 4068 €. Le docteur junior sera donc rémunéré 977 € brut de plus qu’un interne de 5e année pour une plus grande autonomisation et une responsabilité accrue.

Différent de l’internat classique ?

À la lumière des textes officiels, on peut se poser la question de la différence avec l’internat précédente version. En effet, en dernière année, l’interne travaillait déjà avec une grande autonomie, si ce n’est dès le début du cursus sans qu’on lui laisse parfois le choix. De nombreux internes ont alors soulevé le fait que ce statut de docteur junior n’est rien d’autre qu’une légalisation d’une pratique quasi généralisée.

Par ailleurs, les postes ouverts aux internes ne seront pas les mêmes que ceux ouverts aux docteurs juniors. Les postes ouverts seront donc laissés au bon vouloir des ARS et on peut imaginer qu’ils iront logiquement principalement dans les zones sous-dotées.

Une meilleure formation ?

La question que nous sommes en droit de nous poser concerne l’amélioration de la formation. Il est bien connu que les internes en fin de cursus bénéficiaient déjà d’un large éventail d’autonomie dans certains centres hospitaliers en périphérie comme au CHU. Certains internes de premier semestre sont livrés à eux-mêmes dès le premier semestre.

Rien ne montre que les internes seront mieux formés et mieux encadrés. Et si les docteurs juniors n’étaient qu’une manière déguisée de pallier le manque d’attractivité de l’hôpital public ? L’autonomisation des médecins juniors a déjà permis de combler le manque de médecins dans des services ayant régulièrement recours à des médecins remplaçants, cela à moindre cout. Les services des urgences en sont le parfait exemple.

Il est certain que selon les spécialités, la mise en place du statut docteur junior sera différente, les problématiques en chirurgie ne seront pas les mêmes qu’aux urgences ou que dans un service de spécialité. Pas sûr que la formation en sera fortement améliorée. Affaire à suivre donc sur la mise en place dans les années à venir pour en connaître le bénéfice réel attendu.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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