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Anne Charon – La martingale ECNi

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Anne n’est pas une interne d’endoc comme les autres. À l’origine de la martingale des ECNi, elle a à son actif deux ouvrages de révision et désormais une application mobile. Créatrice dans l’âme, présente sur les réseaux sociaux, elle transmet connaissances, bienveillance et énergie à qui le veut bien. Elle se confie à remede.org.

Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
J’ai passé un bac scientifique au lycée Montaigne à Paris. Je n’étais pas l’élève modèle, les cours ne me passionnaient pas, je préférais sortir avec mes amis et faire la fête. Malgré un dossier scolaire pas très glorieux à la fin de la terminale, j’ai décidé de tenter la faculté de médecine. Je me suis embarquée là-dedans, sans même connaître la durée des études, ni même la notion d’ECNi en fin de sixième année. Mon deuxième choix était de devenir architecte, j’apprécie particulièrement toutes les disciplines artistiques et je pense que c’est ce qui me manque le plus en médecine.
Arrivée en Paces, je découvre ce que représente vraiment le travail. Ce fut un énorme choc. Je n’avais jamais réellement planché sur des cours. Ma première Paces était surtout une période adaptation, me permettant d’acquérir une méthode de travail efficace. Cela m’a permis d’avoir le concours de Paces la deuxième année. Finalement pourquoi médecine ? J’étais un peu innocente, je voulais étudier l’art du corps humain, par chance, je trouve ce métier passionnant et très enrichissant.

Comment s’est passé ton externat ? Quels sont ton meilleur et ton pire souvenir ?
J’ai apprécié mon externat, chaque stage nous permet d’évoluer. On peut faire de belles rencontres, qui nous marqueront à vie. L’externat c’est aussi nous confronter à la vie, la mort et la guérison. Ces sentiments sont formateurs.
Je citerai en meilleur souvenir, une situation extrêmement triste, une annonce de cancer en phase terminale chez un jeune homme. Le médecin qui m’a convié à l’annonce m’a marqué. Son empathie était touchante, ses silences adaptés et ses mots forts. Je me suis rendu compte ce jour, que j’aimerai interagir avec mes patients de cette manière.
Je n’ai pas de pire souvenir, en dehors peut-être de situations avec certains chefs, qui avait un déficit franc de respect. Mais cela n’est pas spécifique à la médecine, on en trouve partout.

Comment as-tu vécu les ECNi ?
Je ne peux pas dire que c’était la plus belle année de ma vie. Mais honnêtement, j’ai apprécié voir mon évolution au niveau des connaissances médicales ainsi que mon aisance en stage. Je n’ai pas un parcours conventionnel, mon année de D4 ne l’a pas été non plus. Je n’ai jamais fait passer mon travail avant ma famille. Je faisais donc des journées de travail compatibles avec une vie extérieure. Je ne travaillais pas le soir après le dîner, peu le weekend et je gardais du temps pour faire du sport plusieurs fois par semaine. Cependant, les 3 jours d’ECNi n’ont pas été une partie de plaisir : on nous sermonne pendant toutes nos études sur le classement final, et je dois dire qu’être dans des amphithéâtres bondés et remplis de personnes ayant un seul mot à la bouche « classement », devient vite désagréable. Mais cela passe et s’oublie rapidement.

Pourquoi l’endocrinologie ? As-tu hésité avec d’autres spés ?
Je ne pense pas qu’on soit fait pour un seul domaine médical. Durant mon externat j’ai éliminé toutes les spécialités qui ne m’ont pas plu ou que je n’ai pas apprécié travailler dans les livres. Arrivée à la fin de ma D4, j’avais plusieurs choix en tête : médecine générale, endocrinologie-diabétologie-nutrition (EDN), dermatologie et cardiologie, pour faire de la rythmologie.
Ce que j’aime en EDN, c’est la physiopathologie du système hormonal. Je trouve cela passionnant. Tout est clair et précis. De plus, il existe un volet maladie rare, génétique, que j’aime énormément.
En diabétologie, j’aime particulièrement la maladie chronique et l’éducation thérapeutique. L’échange avec le patient est au cœur de la prise en charge et c’est surtout cela qui fait que je suis heureuse d’avoir choisi l’endoc.

Comment t’es venue l’idée de créer la martingale des ECNI ?
Je crois que c’est mon envie de création… je l’ai toujours eu. J’avais envie de pouvoir réviser les matières que je voulais, peu importe où j’étais, et avoir tous les référentiels sur soi est juste infaisable. Arrivée en D3, j’ai alors compris qu’il fallait que je synthétise le « tout ». J’ai rédigé mes fiches sur mon ordinateur avec un visuel qui m’était nécessaire pour retenir mes cours. Au fur et à mesure que j’écrivais mes fiches, je demandais à ma maman de m’imprimer des petits cahiers pour chaque matière. J’aime l’esthétique, les fiches, je les voulais belles, ainsi qu’une couverture, etc. En début de D4, j’avais sur mon bureau les futurs livres appelés « La Martingale ». Pour m’évader, je me disais que peut-être un jour, je publierai un livre, donc j’avais même trouvé le titre. J’étais loin d’imaginer que cela se produirait un jour.
Aujourd’hui, mon ambition est de permettre aux étudiants de ne travailler que sur ce support qui compile toutes les connaissances nécessaires pour les ECNi, d’où la création de l’application mobile qui me permet de mettre à jour en continu toutes les fiches. De plus ça me permet d’envoyer à tous les étudiants des notifications directement sur leur portable lorsqu’une fiche vient d’être modifiée ou qu’une nouvelle reco vient de sortir. Beaucoup d’étudiants m’envoient des messages pour me remercier et je dois dire que ça me motive encore plus pour la suite.

Quelle expérience en tires-tu ?
Très enrichissante. Pour que vous compreniez qui je suis, sachez que j’ai toujours aimé me lancer des défis et cela, dès le lycée. À 16 ans, je réalisais des robes de soirée avec une amie. On avait des commandes et on vendait nos productions. Ensuite en D2, à 21 ans, j’ai créé ma marque de bijoux « Couleurs d’été ». Je pense que ce côté créatif et d’entrepreneuriat me correspond bien. Honnêtement, je regrette de ne pas avoir continué cela, mais j’avais d’autres priorités.
La Martingale était un véritable challenge pour moi. J’ai dû me confronter à des mondes que je ne connaissais pas, à celui de l’édition pour les livres papier, de l’ingénierie informatique pour l’application mobile, du marketing, du commerce… En moins d’un an, j’ai fait face à plusieurs échecs, mais aussi à de belles réussites et j’ai beaucoup appris. J’aime énormément découvrir de nouveaux milieux, même s’ils peuvent être hostiles. Cela me stimule et me fait grandir.

Tu es aussi très présente sur les réseaux sociaux ?
Au départ j’ai voulu créer une communauté d’étudiants en médecine, voulant faire découvrir la Martingale et partager mon quotidien de jeune interne. J’ai créé une page Facebook et Instagram. Je me suis dit que j’allais proposer un contenu que j’aurai aimé avoir en tant qu’externe. J’y partage les liens vers les nouvelles recommandations, des fiches gratuites, des topos flash à lire en 3 minutes (en geekant sur son téléphone…), des bons plans étudiants, des photos de mon quotidien, des conseils pour mieux vivre son externat… L’échange et la gentillesse des personnes qui me suivent me motivent énormément #TeamMartingale.

La médecine c’est ta vie ou tu as d’autres passions ?
La médecine n’est pas une passion pour moi, c’est mon métier et j’aime ce que je fais. Je suis toujours gênée quand les gens me disent que pour faire médecine il faut avoir la vocation ou être passionnée, car ça n’est pas mon cas. Je considère qu’il y a, dans ma vie, des choses plus importantes, comme mes proches ou mes loisirs que sont le sport et l’art. J’ai rapidement compris que si je voulais m’épanouir dans mon métier, il ne devait pas polariser toute ma vie.
Je pense aussi que cela est lié au fait que les conditions de travail se dégradent globalement dans notre profession, notamment à l’hôpital public et que de façon évidente on est de plus en plus malmenés et impactés psychologiquement. Se préserver en cultivant d’autres centres d’intérêt est donc salvateur.

Des conseils pour les étudiants ou les futurs étudiants en médecine ?
S’investir en stage, qui est la « vraie médecine » et pas juste des cases à cocher sur un écran d’ordinateur. Il faut dédramatiser les partiels et les ECNi. C’est important oui, car pour être un bon médecin il faut un énorme bagage de connaissances. Mais c’est seulement un examen et non pas le cœur de notre métier. Ce sont vos belles années, si vous avez envie de voyager, de créer, faites-le. N’ayez pas peur des parcours atypiques, car c’est ça qui vous enrichit et vous rend intéressant, pas un classement.

Des idées pour l’avenir ?
J’apprécie mon internat, il est très instructif et je rencontre des gens formidables, mais pour plus tard, j’ai des idées de santé connectée ou encore de cabinet médical entre amis. Je ne pense pas pouvoir m’épanouir à 100 % à l’hôpital, mais je ne ferme quand même pas la porte.
En réalité je ne sais pas trop ce que je ferai dans quelques années, peut-être que je changerai de voie au final. Ça dépendra des opportunités qui s’offriront à moi. Mais peu importe mon avenir professionnel, je privilégierai toujours ma qualité de vie.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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