J'ai regardé la présentation faite aux journées de l'anemf sur les futures modalités (2016) des ECN version informatisée.

Il y a une constante avec les nouvelles technologies, c'est que leurs investigateurs promettent que les choses seront améliorées en les mettant en jeu.
De nombreux exemples prouvent le contraire et dans le domaine des ECN, il ne faut pas regarder très loin ... l'amphi de garnison virtuel 2011 a été un vrai beau foirage technologique.

Le problème de la technologie c'est qu'elle multiplie de façon exponentielle les risques. On sait d'ailleurs très bien que dans ce domaine, les scénarios les plus improbables ont une fâcheuse tendance à se réaliser.

Dans le cas d'un examen d'ampleur comme l'ECN on comprend bien la motivation ... et les arrières pensées. On comprend bien que dans le meilleur des mondes, ça serait formidable ... et on flippe sur les 15 000 raisons susceptibles de transformer la chose en cauchemar. Quelle stratégie de gestion d'un parc de 8000 tablettes ? Quelle procédure en cas de bug ? Quelle procédure en cas de panne pendant l'épreuve ? Quelle stratégie de gestion et de sauvegardes des réponses des étudiants ? La liste des interrogations est infinie. Et il surgira de façon certaine à un moment un problème auquel personne n'aura pensé.

On le sait tous, il y a chaque année des sacrés loupés dans les facs sur de simples épreuves papiers.
Je le dis simplement : je pense que le système actuel, dans le contexte économique que l'on sait, est proprement incapable de répondre aux enjeux considérables de l'organisation dans des conditions correctes d'une telle épreuve 100% numériques ... à moins peut être d'y laisser des sommes financières considérables (on peut penser que le budget alloué ne permettra pas l'achat de matériel à la fiabilité égale à celle du matériel militaire ...).

Et puis une chose me chatouille ... Internet est utilisable facilement depuis 1995 /1996 en France. Dans son discours de présentation sur la vidéo de l'anemf, le bon président de la conférence des Doyens nous fait un long plaidoyer outré sur l'inégalité des étudiants ... Les années P0 que certains peuvent se permettre, les conf privées ... Et c'est maintenant que les facs se réveillent ? Quand économiquement, on commence à se dire que l'ECN coute cher en organisation et que les étudiants chez eux (ou dans leur fac) seraient aussi bien ? Alors on nous sort un beau système inter fac et pleins de promesses ? Voilà 15 ans qu'on aurait pu et du faire tout ça pour lutter contre tous ces maux inégalitaires qui rongent notre belle faculté républicaine ... et d'ailleurs, là où l'inégalité est la plus flagrante, en PAES, on n'a toujours pas vu grand chose ...


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Un petit mot quand même sur mon état d'esprit général. En fait je reste persuadé que les nouvelles technologies sont un piège et qu'il faut les utiliser avant tout pour des choses simples et en particulier pour démocratiser les accès à la connaissance et au savoir. La très grande majorité d'entre nous utilise internet simplement et ignore les usines à gaz. Ici de quoi parle t'on ? Les modalités des ECN en terme de notation sont un scandale, pas les modalités organisationnelles ! Tout comme l'amphi de garnison réel n'a jamais posé problème aux étudiants me semble t'il. Avec iECN, on veut faire deux changements en même temps : 1 le mode de notation et de discrimination, 2 l'organisation. On se lance donc dans une révolution pour laquelle on peut véritablement douter des moyens. Tout ça alors même qu'on n'a très souvent pas répondu aux désirs simplex des utilisateurs. Mais où sont donc en ligne par exemple les annales de chaque fac ? Dans les petites annonces remede.org ... pour que les futurs PAES banquent à prix d'or.