Non ?

Et bien c'est pourtant encore trop souvent le cas.

Malgré l'arrêté du 10 septembre 2002 relatif aux gardes et à la mise en place du repos de sécurité, les internes, jeunes médecins en formation sans qui les hôpitaux publics ne fonctionneraient pas, sont souvent contraints à ne pouvoir appliquer l'article 2 de ce texte.

« [...]. Le repos de sécurité, d'une durée de onze heures, est constitué par une interruption totale de toute activité hospitalière et doit être pris immédiatement après chaque garde de nuit. »

La négligence ou l'insuffisance de prévoyance de la hiérarchie médicale et des dirigeants administratifs placent donc les internes dans une situation illégale, dangereuse pour leur vie et la votre.

Ils enchaînent ainsi parfois jusqu'à 10 gardes par mois qui ne sont pas suivies de ce repos indispensable à votre et à leur sécurité. Leur volume horaire de travail hebdomadaire dépasse fréquemment les 80 heures. Est ce bien raisonnable quand il s'agit de la santé humaine ?

Il aura fallu attendre plusieurs décès de nos confrères après des rythmes de travail infernaux et une grève pour que le texte de 2002 soit publié.

Que faut-il maintenant pour qu'il soit correctement respecté ? Une nouvelle série de décès chez les internes ou leurs patients ?

Nous pensons malheureusement que c'est bien la seule chose qui fera avancer cette situation ... À moins que chacun en prenne conscience et pousse un peu dans le bon sens : celui de la loi et de la raison.

Vous qui aurez l'occasion de vous rendre dans un centre hospitalier, interpellez sans ménagement les internes et surtout leur hiérarchie pour savoir quelle attitude est adoptée dans le service concerné. Il s'agit avant tout de votre santé et de celle de vos proches.

Ne vous y trompez pas, malgré le fatalisme affiché, il y a toujours une solution pour ne pas aboutir aux situations extrêmes énoncées ici et vues encore trop souvent. Il suffit avant tout que les responsables des services concernés prennent la situation en main plutôt que de la négliger. Et si une solution n'est réellement pas trouvée, doit-on continuer dans ces services de soigner à tout prix, celui du danger permanent pour les soignants et les patients ?

Attention, services dangereux !