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Liberté d’installation : bientôt avec un fusil dans le dos ?

Publié le 15/12/08 13:03 - Modifié le 19/12/08 10:01
Tags associés : Liberté d'installation, Lozère
Voilà un court extrait de ce qu’on pouvait lire sur quotimed (le quotidien du médecin) le 12/12 :
La Lozère brise le tabou de la liberté d'installation

[…]
Le conseil général de Lozère rend publique une motion proposant de contraindre tous les jeunes diplômés en médecine à aller exercer quelques années dans une zone déficitaire en offre de soins. Il souhaite profiter de la fenêtre de tir offerte par la prochaine discussion à l'Assemblée du projet de loi Bachelot pour transformer sa proposition en article de loi.
LE TABOU est tombé, et de quelle manière  ! À l'initiative d'un de ses conseillers généraux, le conseil général de Lozère vient de rendre publique une motion, votée à l'unanimité, qui prévoit ni plus ni moins que d'en finir avec la liberté totale d'installation. Tout au moins pour les futurs jeunes diplômés que le département propose de contraindre à exercer pendant deux ou trois ans, à l'issue de leur cursus universitaire, dans des zones déficitaires en offre de soins.
[…]


Voilà, bientôt on nous emmènera donc fusil dans le dos nous installer en campagne.
Notre époque est quand même formidable : on casse, on explose, on démantèle les services publiques comme jamais et on demande à des libéraux, qui n’ont rien signé avec personne, d’avoir ce rôle là !

Le plus piquant dans cette affaire est que le conseiller général à l'initiative de cette motion est le Dr Pierre Aldebert, par ailleurs ORL de son état et, selon lui, il dispose dans son seul cabinet de près de 100 000 dossiers patients [1] . Le Dr Aldebert est le seul ORL libéral à exercer en Lozère […] Pour lui, faire cette proposition ne constitue nullement une révolution : « au contraire, assure-t-il, aller exercer dans les zones sous-dotées quand on est jeune médecin est un dû à la société ».


Mais bien sûr. Et sur quels arguments ? Elle fera quoi pour moi la société quand je serai malade ? Elle fera quoi la société quand ma femme, possiblement libérale aussi, voudra un congés maternité ? Rien, pas de congés maternité, pas d’arrêts maladie. Car on voudrait que cela ne fonctionne que dans un sens : le médecin doit à la société, la société ne lui doit rien. Qu’on crée des postes de fonctionnaires pour les médecins dans ces zones là. Que la société joue effectivement son rôle si elle veut quelque chose en retour.

En attendant, je ne dois rien, RIEN, à la société. J’ai été formé dans une fac publique comme des milliers d’autres personnes de toutes branches. Mes parents ont payé des impôts pour ça et les droits d’inscriptions. Je ne dois rien de plus qu’un historien, un avocat, un chercheur en biologie ... Et l’on ne me fera pas culpabiliser parce que je bosse dans un domaine sensible, celui de la santé. Car d’autres ne culpabilisent pas dans les administrations et les ministères pour rogner les crédits, faire bosser les toubibs avec du matos premier prix, dérembourser à gogo, envisager de ne plus prendre en charge certains patients en ALD …

Enfin j’ai beau lire et relire le serment d’Hippocrate, le seul engagement professionnel que j’ai pris véritablement , il n’y est nullement demandé aux médecins de gâcher leur vie pour satisfaire celle des autres.

Je n'irai pas en campagne un fusil (réel ou administratif) dans le dos.

Restons vigilants.
  • [1] Remarquez que mon bon confrère ORL revendique un nombre de patients hallucinant ! Je pose quand même la question : s’il souhaitait remplir totalement son « dû » médical à la société, aurait il le temps aussi d’être conseiller général ???? Ne pas se concentrer uniquement sur ses patients dans une telle situation de crise me semble tout de même ne pas faire preuve d’une si grande conscience professionnelle … enfin du moins pas à la hauteur de celle qu’il demande à ses collègues !
Billet suivant :
La question qui tue.
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