Voilà la 4ème de couverture d’un livre bien singulier dans mes (trop rares, j’en conviens) lectures. J’avoue, on m’a sollicité pour savoir si je souhaitais le recevoir (pour le faire connaître bien sûr, pas pour le poser dans ma bibliothèque) et comme j’ai dit oui, alors je vous en parle. Mais vraiment pas que pour ça ! Car derrière une forme un peu inhabituelle, une thèse transformée en ouvrage ethnologique blindé de références, se cache un livre qui explique formidablement bien ce que nous sommes nous, étudiants et médecins.
Et tout s’éclaire. En quelques pages, on comprend l’évolution historique du statut d’interne des hôpitaux, on comprend d’où viennent toutes ces vielles traditions, ces vieux antagonismes, et surtout quelles implications ils ont encore aujourd’hui sur nos mentalités et comportements. On analyse ainsi beaucoup plus facilement la conduite actuelle de certains aînés ou leurs écrits (Je pense ici particulièrement au livre les trois médecins de Winckler qui présente un antagonisme spécialiste / généraliste qui semble parfois bien excessif comparé aux temps présents).
Bref, un livre à découvrir pour son intérêt historique et pour la compréhension de tous les éléments qui nous façonnent encore aujourd’hui, consciemment ou pas, tout au long de notre formation.


Emmanuelle Godeau
L’ « esprit de corps »
Sexe et mort dans la formation des internes en médecine
Editions de la Maison des sciences de l’homme

PS : J’avoue n’en être qu’à une bonne moitié, j’essayerai de revenir sur le sujet, très riche, une fois le livre terminé.