logo remede logo remede
La 1ère Communauté Médicale
médecine - pharmacie - odontologie - maïeutique
M'identifier
Mot de passe oublié ?
Je me connecte

Vous n'êtes pas inscrit à l'annuaire des membres ? Inscrivez-vous

  • France
  • Niveau supérieur
  • > Médecine
  • Niveau supérieur
  • > RENNES
  • Niveau supérieur
  • > Médecin généraliste
  • Niveau supérieur
  • > B. Boutillier
  • Niveau supérieur
certification
photo du membre
Bertrand Boutillier - Médecin généraliste remplaçant - RENNES
Ce membre peut peut-être vous remplacer professionnellement ?

Sur les forums : Bertrand B.
° Jeu. °
28
Juin 07

Les études de médecine dans ce pays, c’est du n’importe quoi !

Publié le 28/06/07 17:53 - Modifié le 25/11/08 09:48
Après le reste, maintenant la LCA.

Mais faisons d'abord un résumé des épisodes précédents :
Le PCEM1 :

Tout le monde crie au scandale, au gâchis humain, concernant cette année. On a parfois presque l’impression qu’on parle d’un génocide. Pour moi, tout ce qu’on peut lire sur le PCEM1 en général c’est du grand n’importe quoi. Il y a des centaines de concours difficiles dans ce pays et parmi eux, de bien plus sélectifs. Mais que demande t’on a un concours ? D’avoir des règles claires, nettes et précises et de ne pas avoir des résultats qui ont l’air d’avoir été calculés sur la table d’un bistrot cinq minutes avant publication. Et là, ça ne semble pas être du tout le cas dans bon nombre de fac de médecine (cf le nombre d’épreuves recommencées chaque année, le nombre de classements republiés). Qui a déjà vu un Doyen démissionné après un grave problème en P1 ? Qui a déjà vu un prof se faire virer car il n’a pas été capable de présenter un sujet d’épreuve sans ambiguïté ou erreur ? Pas moi. Bref, le problème du P1 n’est pas qu’à 18 ans on puisse « perdre » une année de sa vie pour un concours, le problème c’est qu’on puisse la perdre à cause d’un concours mal organisé basé sur un enseignement parfois douteux (sujets non traités en cours par exemple). Toute façon, pour un P1 qui échoue et qui a bossé, cette année n’est pas une perte, j’en suis convaincu. Il aura appris une bonne partie de choses qu’il n’oubliera jamais. Avoir un minimum de connaissance anatomique, physiologique, embryologique permet probablement d’aborder la vie bien autrement.

L’externat :

Faut-il encore dire ce que je pense de l’externat ? Tout a été dit dans le reportage de Marie Agostini. Je n’ai par contre pas du tout la même interprétation qu’elle de l’attitude de la hiérarchie vis-à-vis des étudiants. Pour moi, les étudiants qui finissent par trouver ce mode de fonctionnement normal ne sont victime de rien d’autre que du syndrome de Stockholm : le bourreau devient un dieu qui a forcément raison. Et quand on idéalise le bourreau, on fini en grandissant par se comporter comme lui. La vie est un éternel recommencement.
Je passe sur les modalités de l’externat en lui-même : travailler à ½ temps à l’hôpital c’est perdre 50% de ce qui s’y passe. D’autres professions l’ont compris depuis longtemps (IDE, Sage Femme …) car chez eux on alterne cours et stages période par période.

L’ECN :

Au bout de l’externat, le pompon. Le cadeau de la réforme 2004. LA revalorisation totalement foirée de la médecine générale. L’estocade finale qui a définitivement transformé les fac de médecine en boites à concours et en faire valoir pour Doyen en mal de cirage de pompe. Pseudo examen, mais véritable obstacle obsessionnel dès le P1 passé. J’hallucine quand je rencontre aujourd’hui des P2, D1 qui ont déjà cet objectif-là en ligne de mire. Que de cerveaux gâchés. Quelle autre formation pressurise ainsi ses étudiants pendant 5 ans ? Quelle autre formation met dans la balance 6 ans d’études et toute une vie versus 2 jours d’épreuves ?
Le gâchis humain n’est pas en PCEM1, le gâchis c’est de former comme ça tout le futur corps médical français. Quelle place pour la passion dans les études dans ces conditions-là ? Quelle place pour des cerveaux bien faits ?

L’ECN version « le ministère se fout de notre gueule » :

Mais quel concours en France se déroule sans que le nombre de postes à pourvoir soit connu à l’avance. Ne cherchez pas, il ne doit pas y en avoir 36, c’est bien l’ECN depuis quelques années.

La cerise sur le gâteau : La LCA

L’épreuve de Lecture Critique d’Article. 20% de la note finale à l’ECN. Que du bonheur. Tout le monde sait que ce genre d’épreuve écrite ne peut pas être corrigée objectivement. On le sait pour le bac, on le sait pour le PCEM1 … on le sait pour tout en fait. Et bien non. Les futurs médecins de France joueront à la loterie 20% de leur note finale. Si cette discipline est si importante alors pourquoi ne pas la mettre au CSCT qui valide lui la fin des 6 premières années d’études (L’ECN lui n’étant là que pour répartir les étudiants dans les différentes spécialités et villes) [1]


Bref, plus on avance, plus j’ai l’impression qu’on fait n’importe quoi dans ce domaine.

Mais je comprends mieux pourquoi toutes ces réformes, toutes ces pseudo-revalorisations veulent être imposées : nos aînés aux commandes, qui n’ont pas eu le 1/3 de ces contraintes-là (regardez de quand date le numerus clausus ! 1972 !), se rendent compte qu’ils sont tellement mauvais, qu’ils cherchent impérativement à rattraper la casse passée ….

Plus sérieusement, que le médecin installé (ou aux commandes d'une fac ou de je ne sais quelle institution), qui aurait voulu ce genre de condition d’études pour lui-même, me jette la première pierre …
  • [1] Une proposition de l'anemf je crois ?
Billet précédent :
Manifestation !
Les commentaires sont fermés pour ce billet
livreslivrescontactspublicationstwitter