Il faut vraiment le croire.

Tous les systèmes qu’on développe actuellement à la fac de médecine et au CHU infantilisent les internes. Qu’est ce qu’un interne ? Un type de 24 ans (grand minimum !) qui a six ans de formation derrière lui et qui aura ce statut encore pour 4 ou 5 ans, voir plus …

Dans notre société un type de 25-30 ans, c’est parfois un chef d’entreprise, un type qui a sous ses ordres des centaines d’employés ou de grandes responsabilités …

Mais dans le monde médical, c’est un gamin soumis comme un collégien à la volonté de gens qui devraient avant tout être des confrères … Un gamin, même s’il est déjà père de famille, à qui on va faire subir les délires mégalomaniaques de chefs qui n’en ont parfois que le titre et certainement pas l’ouverture d’esprit ou les capacités d’écoute.
Un gamin qu’on traite comme un écolier à qui l’on impose - encore - un parcours de formation.
Et les délires, en terme de formation au troisième cycle, on ne peut que constater leur multiplication !!

A croire que nos brillants aînés ont été traumatisés par leurs propres parcours au point de vouloir encadrer maintenant des types de 25 piges comme des enfants de classe maternelle.
Car sérieusement nous en sommes là. Stages imposés, maîtres de stage avec lequel il faut aller discuter de temps en temps, nombre de points à valider par telle ou telle action (abonnement à Prescrire = 50 points, une heure de cours = 3 points, DU = 20 points ….).

Mais bon sang, qu’on foute la paix aux étudiants, qu’on foute la paix aux internes ! Des médecins mauvais, il y en aura toujours … et ce n’est sûrement pas après 6 années de formations théoriques qu’il faut commencer à essayer de rattraper le tir, mais sûrement bien avant, par une sélection initiale plus intelligente et des études qui construisent mieux le futur praticien.

Et s’il y a bien une chose à faire, c’est de responsabiliser l’interne et d’arrêter de l’infantiliser de la sorte. A 25 ans, on sait ce qu’on veut, on sait que son avenir et la qualité de son boulot futur se joue maintenant. Inutile de faire subir à la masse consciente de cela des méthodes régressives qui ne rattraperont pas les quelques « élèves » douteux.

Qu’on laisse tranquille tous ces jeunes confrères, qu’on leur offre la possibilité de se former comme ils le souhaitent ! Qu’on ne les cloue pas au CHU avec un bip dans la poche qui les empêche d’assister à la moindre journée de formation, et, qu’avant de leurs demander d’appliquer des règles scolaires, on leur prouve que le système dans lequel ils évoluent est capable d’appliquer respect et lois : repos de sécurité comme journée de formation hebdomadaire par exemple !

Enfin qu’on remette en cause régulièrement les postes de nos chers universitaires parfois mégalomanes… qui n’auraient pas souhaité leurs propres méthodes pour eux mêmes. La médecine se fout d’avoir des maîtres d’écoles caricaturaux, elle a besoin avant tout de maîtres de compagnonnage respectueux de leurs apprentis. Malheureusement, le respect ne fonctionne trop souvent qu’à sens unique et par obligation dans ce système monarchique ou rien ni personne ne peut jamais remettre en cause l’avis du chef …