Dans ce château, on pouvait garer son carrosse ou sa petite carriole à plusieurs endroits. Bien sûr la plus grande place était à l’extérieur des murailles, mais à cet endroit les actes de vandalismes se multipliaient et l’on n’était pas certain de retrouver son bien intacte en retournant le soir dans sa campagne. Petit à petit les gueux décidèrent donc d’investir les places à l’intérieur de la forteresse très bien gardée : là au moins, avec le nombre d’yeux occupés à surveiller, pas de problème. Un beau jour, alors que tout allait pour le mieux dans le meilleur de monde, le suzerain fut agassé par le simple fait de voir autant de charrettes dans ses murs et décida d’interdire tout stationnement autre que ceux des membres de la noblesse : les gueux auraient le droit, de jour, mais surtout de nuit, de se faire dévaliser et vandaliser sans que cela n’ait d’importance. Après cette décision la ville fut bien vide, mais au moins la noblesse put se gratifier d’un nouveau privilège.

Petite histoire bête inspirée d’une autre tout aussi bête, mais bien réelle, se déroulant au CHU sud de Rennes où l’on vient d’interdire la fréquentation du parking souterrain de cet hôpital, sous vidéo surveillance, à toutes personnes n’étant pas médecin (Là encore les internes n’ont pas été considéré comme médecin, souvenez vous « médecins quand ca arrange, étudiants quand sa dérange »). Ceci n’aurait aucune importance si certains matins, on ne retrouvait pas 4 ou 5 voitures pare-brise explosé, carrosserie défoncée, sur le parking extérieur. Mais quel déshonneur il y aurait eu à autoriser, ne serait ce que le petit personnel de garde, à stationner aussi la nuit dans ce grand parking (fort vide) et de lui éviter ainsi de voir augmenter de façon importante la probabilité de retrouver au petit matin son véhicule personnel démoli ?