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Mai 05

Le repos de sécurité bafoué

Publié le 04/05/05 19:05 - Modifié le 05/05/05 19:47
;:Arrêté du 10 septembre 2002 relatif aux gardes des internes, des résidents en médecine et des étudiants désignés pour occuper provisoirement un poste d’interne et à la mise en place du repos de sécurité (NOR : SANH0222753A)

;:Article 2

;:Repos de sécurité.

;:Le temps consacré au repos de sécurité n’est pas décompté dans les obligations de service hospitalières et universitaires. Le repos de sécurité, d’une durée de onze heures, est constitué par une __interruption totale__ de toute activité hospitalière et doit être pris immédiatement après chaque garde de nuit.
Il semble que dans certains services hospitaliers, on continue de ne pas appliquer la loi. Il semble également que certains internes, souvent les plus âgés, ceux qui n'ont pas connu le repos de sécurité à leurs débuts, s'obstinent à faire comme si ce texte n'existait pas et entraînent implicitement les plus jeunes.

Dans certaines spécialités très concernées par le médico légal, cette conduite qui consiste à faire purement et simplement l'autruche relève du suicide pour le service et ses internes. On le sait tous, les exemples ne manquent pas, en cas de problème l'interne se retrouvera bien seul devant l'accusation. Quel argument pourra t'il objecter en cas d'erreur médicale quand en plus il n'avait strictement rien à faire ce jour là dans le service ou le bloc opératoire ? Que pourra t'il répondre quand on déclarera qu'il en était à sa septième garde sans repos ce mois là ? Rien.

La vérité dans cette histoire a de multiples facettes :
Les vieux internes font comme ils ont toujours eu l'habitude de faire (Ceux qui ne supportaient pas la cadence ont depuis bien longtemps fait un droit de remord pour se diriger vers des domaines plus cool). Pour les chefs qui ont connu la même musique, rien d'étonnant. Ceci offre d'ailleurs à ces derniers un avantage de taille : ne pas avoir à se casser la tête pour que la loi puisse être respectée et assurer ainsi au service une bonne continuité des soins (car il faut rappeler à tous que les CHU français tournent uniquement parce qu'il y a des étudiants, car les internes ne sont ni plus ni moins que des étudiants en formation pratique). Au détriment de qui ? De la vie des internes et de la santé des patients (quoi que puissent en dire certains qui continuent de se prendre pour des super héros). On ne détaillera pas plus, il suffit de se souvenir de ceux qui ont laissé la vie sur le bord d'une route à la sortie d'une journée sans fin, il suffit aussi de s'imaginer une seconde placer la vie de son enfant entre les mains de médecins qui n'ont pas dormi depuis plus de 24h. Pour les jeunes internes, c'est l'impasse. Comment voulez vous imposer un mode de fonctionnement légal (et humainement acceptable quand on enchaîne parfois 8 gardes par mois) quand ni vos aînés (jusqu'à 4 ans ou 5 ans plus vieux !) ni vos chefs ne vous suivent ? Vous serez donc immanquablement le « fainéant » si vous tentez d'intervenir. Et si vous insistez trop, vous risqueriez de voir votre avenir compromis. Car dans la formation de l'interne spécialiste, la hiérarchie du CHU est celle qui décidera 4 à 5 ans plus tard de votre avenir : si vous avez brossé dans le sens du poil, vous aurez votre poste de chef de clinique, dans le cas contraire, adieu l'hôpital et les services de pointe (et si vraiment vous l'aviez ouvert très fort, votre réputation régionale risque d'en prendre un coup avant même votre installation ...) .

Devant cet argumentaire, on répondra : parfois il est impossible d'appliquer le repos compensateur ! Impossible pour qui ? Dans quelle usine, dans quel service public on condamne les employés à de tels sur régimes sur des périodes aussi longues ? Qui dans le système hospitalier est employé et qui est là pour se former ? Quand une structure est incapable de remplir sa mission, il faut réduire celle ci. Ce n'est pas à la plus basse couche du personnel médical (si l'on excepte les externes) de venir combler les lacunes du système pour assurer sa pérennité, surtout au prix ou on l'exploite (mais c'est un autre débat que celui des salaires.). Bref, cet argument ne tient pas ! (à moins d'inscrire dans le marbre que les CHU de France ne fonctionne que sur du personnel en formation).

Dans ce tableau, il ne faut également pas oublier une chose : à l'heure où l'on parle de spécialités désertées, les plus jeunes promotions d'internes ont parfois signé pour ces disciplines sur la base de l'existence d'un repos de sécurité qui pouvait enlever un peu de pénibilité à ces exercices difficiles. Il ne faudra pas s'étonner si certaines promotions se vident encore plus rapidement qu'avant dans certains cursus. Car il y a eu tromperie. L'heure de l'esclavagisme dans le milieu hospitalier a bientôt définitivement sonné, quand toute cette jeune génération aura remplacé la vieille, on peut espérer qu'il en sera véritablement autrement. Pour le bien de tous.

Futurs internes, renseignez-vous donc de façon très précise avant de choisir votre affectation l'été prochain. Le mensonge par omission ne fait pas peur à certains ...
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