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Févr. 05

Conseils aux Praticiens Hospitaliers pour bien dormir les nuits de garde

Publié le 09/02/05 11:34 - Modifié le 10/02/05 11:18
Amis PH, vous le savez, les temps sont durs ! Les gardes de vos internes sont maintenant toutes ou presque « séniorisées » et la présence de l’un d’entre vous à leurs cotés obligatoire.
Alors voici quelques conseils pour vous permettre de continuer à passer de bonnes nuits lorsque vous êtes de garde au centre hospitalier. Ils vous éviteront d’avoir à subir des réveils intempestifs dus aux questions et incompétences de vos jeunes collègues (Etre payé deux fois plus qu’eux n’est pas une raison valable pour se faire réveiller et devoir participer au travail nocturne. Vous avez assez donné de votre personne quand vous étiez plus jeune !)

1) Si vous le pouvez, soyez de garde avec les internes les plus vieux : vous le savez, au bout de quelques années, ils sont autonomes ou presque, sauf sur les vrais coups durs. (Coups durs qui peuvent réveiller l’excitation pour les « beaux cas » que vous aviez dans votre jeunesse et vous redonner un coup de fouet pour la suite de votre carrière !)

2) Evitez le plus possible les gardes avec les internes de milieu de cursus : eux savent pourquoi vous êtes payé et ont assez d’assurance pour ne pas se poser la question de vous réveiller ou pas. A moins qu’ils aient été mis dans le moule dès leurs débuts (voir 3)

3) Si vous êtes de garde avec de jeunes internes, l’idéal étant des internes de premier semestre, vous allez pouvoir rejoindre la cause de PH qui veulent dormir la nuit et y participer activement. Voici votre but : installer progressivement dans l’esprit du jeune interne qu’il sera pour lui plus désagréable et plus préjudiciable de vous solliciter la nuit plutôt que de prendre seul une décision ou quelques risques pour résoudre le problème qui se pose à lui (et au patient, mais ça c’est accessoire). Pour y arriver, un travail de fond d’au moins quelques semaines à quelques mois est nécessaire. Plus les PH de votre établissement adhéreront à la cause, plus l’objectif devrait être atteint rapidement. Voici quelques composantes nécessaires qui pourront vous être utiles :

*Jouer un personnage sympathique le jour : si vous souhaitez imposer par la force la cause, le contraire risque d’arriver car l’interne se fera un malin plaisir de vous solliciter pour vous faire payer votre antipathie.
*User et abuser d’humour que vous ferez, si possible majoritairement, sur le dos de votre jeune collègue pendant la journée qui précède la nuit de garde. S’en prenant plein la tête, il n’aura pas envie de poursuivre toute la nuit sur ce ton. Evitez de forcer cependant et connaissez la limite : il ne faut pas faire craquer votre cible car cela pourrait vous faire mettre à dos le reste du personnel et le autres internes (même les plus âgés) !
*User (et abuser là encore) de votre situation familiale : un enfant en bas âge à la maison devrait pouvoir satisfaire à la cause : raconter haut et fort vos nuits difficiles, raconter combien vous êtes épuisé et combien les grands frères vous donnent aussi du travail. La jeune interne en particulier, qui rêve de maternité, est très sensible à ce genre d’arguments.
*User de votre grand age : on laisse dormir les personne âgées. Si vous êtes un « patron », la mine déjà marquée par tant d’années de dur labeur, votre statut vous donnera une position presque intouchable.
*Parlez de formation et faites rimer ce mot avec travail solitaire. Répandez l’idée que le travail en solo est la meilleure solution pour acquérir le métier et qu’être seul pour un jeune interne est une véritable chance.
*Faites référence au passé (« votre temps ») comme d’une période héroïque (la guerre de Troie à coté doit être de la rigolade). Le but est de minimiser le travail actuel de votre jeune confrère pour qu’il n’ait pas l’impression d’accomplir seul des actes importants qui devraient nécessiter, en théorie, votre aval ou votre coup d’œil (et donc votre réveil).

Si on ose vous réveiller, ce qui sera forcément le cas les premiers jours, plusieurs solutions s’offrent à vous :
*Vous avez joué l’humour jusqu’à maintenant : poursuivez de façon plus odieuse en faisant passer l’interne pour un incapable auprès du patient. Attention ! Avec le sourire !
*Vous avez joué la fatigue chronique : mettez un temps fou à répondre au téléphone et à intervenir si la situation semble le permettre. L’interne, qui n’a pas que ça à faire de vous attendre, préférera par la suite régler seul les problèmes.
*Soyez ouvertement désagréable, à la limite de l’injurieux. Cachez cet état sous un air « j’étais dans un sommeil paradoxal et je ne sais pas encore bien ce que je fais et ce que je dis »
*Soyez une ordure avec les patients que vous serez certain de ne jamais revoir. Si l’interne a un peu de savoir vivre, il n’osera plus passer pour votre collègue une seconde fois.

Voilà donc quelques idées. N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience et à en faire profiter à tous vos collègues. Vous l’aurez compris notre cause est juste, nous qui ne récupérons pas le plus souvent notre garde le lendemain ! Elle est de plus très fiable puisque personne ne pourra vous reprocher de ne pas être intervenu sur un problème si l’interne de porte ne vous a pas sollicité ! Adhérez à la cause, formez vos jeunes internes dans ce sens, ils seront les premiers à vous remercier demain quand ils seront à votre place !

===

Petit texte satirique qui, comme tout texte satirique, ne concerne pas l’ensemble des personnes d’une catégorie et qui condense volontairement les traits les plus remarquables et les plus critiquables. Internes (et surtout jeunes internes) n’oubliez jamais : personne ne peut légitimement vous reprocher d’avoir fait appel à un chef qui était présent et payé pour ça. Tout le monde vous reprochera de ne pas l’avoir fait le jour où il y aura un vrai problème, et personne ne cherchera à savoir pourquoi. Soyez certain que ce chef, si grognon, si antipathique, si moqueur, que vous n’avez pas appelé ce soir là, sera le premier à vous tomber dessus à cette occasion.
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