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Janv. 05

Le repos compensateur

Publié le 31/01/05 09:43 - Modifié le 20/09/08 20:42
Le repos compensateur, qui a été accordé aux internes après leurs gardes (Arrêté du 10 sept 2002), est un argument souvent incompris par la hiérarchie ou utilisé pour faire culpabiliser l’interne. « De notre temps bla bla bla », « vous êtes la génération 35h », tous les internes connaissent la musique …
Voici quelques éléments qui permettent de ne pas avoir à rougir du repos compensateur :

- L’augmentation flagrante de l’utilisation par la population des services d’urgences. Elle est incontestable. Notre but n’est pas ici de la documenter en recherchant quelques statistiques, il suffit déjà simplement de regarder les bilans de vos services sur quelques années. Qui n’a pas déjà constaté lui-même cette augmentation en revenant quelques semestres plus tard sur un même lieu de stage ? Cette majoration de l’activité se traduit donc par une hausse très importante du travail de l’interne pendant ses gardes. Vos chefs, pour peu qu’ils soient honnêtes, pourront vous raconter qu’il y a une quinzaine d’années, il n’était pas rare du tout que l’interne de garde du CHU dorme de minuit à huit heures du matin. Aujourd’hui, mission impossible comme chacun le sait.

- Le recours systématique au personnel médical. Là encore on augmente, souvent à raison, le travail de l’interne. Ainsi quand on interroge le personnel para médical on s’aperçoit bien vite que sa liberté d’action a diminué. On vous racontera qu’un constat de décès ne devait pas être signé dans la minute, qu’un infirmier faisait parfois des petites sutures seul, que l’infirmière de nuit d’un service pouvait donner un somnifère sans exiger la signature d’un médecin immédiatement. Pas question de discuter ici de la légitimité des actes et de tenter de revenir à ces situations antérieures. Cette évolution va dans un sens normal (à quelques exceptions !) mais elle augmente aussi considérablement le travail du personnel médical de garde qu’on sollicite de plus en plus directement aux urgences ou dans l’enceinte hospitalière.

- Les données de la science. Une étude, que je n’ai malheureusement pas retrouvée, montrait le parallèle sur la vigilance entre un manque de sommeil et une alcoolisation. Quelques heures de veille nocturne conduisaient à la même baisse de vigilance qu’une alcoolisation. Plus les heures passaient plus le sujet pouvait être considéré comme ayant une pseudo alcoolémie élevée. Qui donc autoriserait t’on à exercer ivre dans un service ? On comprend mieux comment certains confrères ont laissé la vie au volant de leur voiture après des gardes agitées.

- Les lois sur le travail et la sécurité des patients. Il me semble qu’on n’autorise personne dans ce pays à travailler 36 heures non stop, et ceci de façon très régulière dans le mois. Le faire est une aberration pour la sécurité des patients et la notre. Quel médecin aimerait se faire opérer par un chirurgien et endormir par un anesthésiste qui n’ont pas dormi depuis 24h ? Sûrement pas vos chefs !

On n’a donc pas fini d’entendre dans les services quelques basses attaques sur le repos compensateur et « les internes de maintenant ». Vos aînés en ont sûrement bavé, surtout les plus jeunes d’entre eux (la meilleure preuve c’est qu’ils ont dit stop et que le repos est là !). Il est certain que pour quelques aigris qui n’en ont pas profité, c’est un argument facile, mêlé assurément de pas mal de jalousie. Pour les plus vieux, il est normal qu’ils ne comprennent pas. Ils restent sur leurs souvenirs de jeunesse héroïque sans s’apercevoir que la situation sur le terrain a considérablement évoluée. En conclusion : vivement le temps où les générations auront tournées, ça en sera enfin fini des petits propos malsains sans intérêt et sans argumentaire tenable sur le sujet !
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