... j'ai bien failli imploser et démissionner pour la première fois de ma carrière quand à 17h00, après avoir déjà renvoyé au moins 5 ou 6 patients qui n'avaient pas rendez-vous, j'ai vu entrer en salle d'attente un directeur de colo du coin suivi de 5 gamins :

"Il faut les voir, ils sont tous malades".

Faut il préciser qu'ils n'avaient pas rendez-vous ?

Dans ces cas là, il faut garder son calme ... et ce n'est pas facile. Il faut tenter d'expliquer que seul pour 2 médecins absents, avec un planning déjà 100% plein, on ne peut pas tout faire.

Ma réponse n'a visiblement pas été comprise. Mais j'ai tenu bon. Je n'ai pas vu ces enfants. Je ne pouvais pas. Impossible.

Personnellement, épuisé ce soir, je tire les quelques rapides conclusions suivantes de mon lundi totalement parti en vrille depuis le matin :
- La génération précédente de confrères a très majoritairement très mal éduqué sa patientelle (pour X raisons qui mériteraient à elles seules une bonne analyse). On aurait souhaité ne plus se faire respecter qu'on ne s'y serait pas pris autrement ...
- La situation va radicalement changer et tous ces gens qui ne font pas même l'effort d'arriver à l'heure au RDV vont considérablement souffrir dans les 10 ans à venir : ils n'auront pas de place sur mon planning et probablement pas sur bon nombre de plannings de jeunes confrères.
- La population ne mesure pas véritablement sa chance d'avoir encore un ou deux remplaçants qui trainent par coin de campagne ... Si elle souhaite ne pas totalement les dégouter et espérer en voir certains s'installer, elle va devoir changer ses mauvaises habitudes.
- Enfin, on pourra nous mettre toutes les mesures coercitives en place que l'on souhaite, nos bons politiques se mettent le doigts dans l'oeil bien profond : pour rien au monde, même pas une fortune, je n'irai pourrir ma vie comme on me l'a pourri ce jour pour bosser dans des conditions pareilles, qui plus est dans un tel irrespect de mon boulot.

VDM