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Marisol Touraine réagit au rapport Vinel sur les TV/TR sans consentement (et nous aussi)

"Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a reçu aujourd’hui le rapport de Jean-Pierre VINEL, Président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, sur la formation clinique des étudiants en médecine et, en particulier, les conditions d’apprentissage de l’examen pelvien (vaginal et rectal) sur des patient(e)s endormi(e)s. Sur ce dernier sujet, les conclusions du rapport sont très préoccupantes : lorsque l’examen est réalisé sous anesthésie générale, le consentement préalable du patient n’est pas systématiquement demandé. La ministre condamne avec une extrême fermeté ces pratiques illégales et annonce des mesures concrètes pour y mettre un terme."
"Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a reçu aujourd’hui le rapport de Jean-Pierre VINEL, Président de la Conférence des doyens des facultés de médecine, sur la formation clinique des étudiants en médecine et, en particulier, les conditions d’apprentissage de l’examen pelvien (vaginal et rectal) sur des patient(e)s endormi(e)s. Sur ce dernier sujet, les conclusions du rapport sont très préoccupantes : lorsque l’examen est réalisé sous anesthésie générale, le consentement préalable du patient n’est pas systématiquement demandé. La ministre condamne avec une extrême fermeté ces pratiques illégales et annonce des mesures concrètes pour y mettre un terme."

MAJ du 29/10 17h30 : La réaction en chaine n’étant pas terminée, je complète l’ensemble par un billet de blog lisible ici.

Les réactions à mon premier article (copie plus bas, je ne me défile pas) ayant été totalement disproportionnées, elle me pousse à fournir une explication de texte.

Dès que l’on aborde un sujet un peu sensible, tout le monde lit ce qu’il a envie de lire suivant son humeur du moment. N’étant pas un pro de l’écriture, il est vrai que j’ai favorisé ça en ne peaufinant pas mon texte initial comme il se devait ! Et puis je reconnais aussi que le ton un peu carabin n’était pas forcément approprié. Mea culpa sur ces points là !

Ceux qui voudront m’aligner sur Twitter ou ailleurs pourront continuer de le faire, mais ils prouveront qu’ils sont bien plus excités que moi sur le sujet. En particulier, merci de ne pas faire de citations tronquées, ce sujet est un peu plus sérieux que la dernière déclaration people dans un hebdo télé (et je ne suis pas célèbre …)

Soyons clairs : je ne prône en rien une violation de la loi. Même si je pensais que faire des TV sans consentement était bien, croyez-vous que je l’afficherais sur remede.org sachant que c’est tout sauf un avis dominant ? En 18 ans je ne pense pas avoir eu le besoin de faire de la provoc juste pour faire l’audience … tout va bien sur remede.org de ce côté-là, merci ! Non voici ici structuré ce que je voulais dire :

1) Je constate l’indignation de la ministre et me demande ce que nous pouvions attendre d’autre. Franchement ? À rien d’autre !

2) Je dis qu’enquêter sur ce cas particulier (pratique TV/TR) et en tirer des mesures particulières est un non-sens : le délire adminsitrativo juridique stratifié à l’excès ne remplacera jamais le respect des hommes entre eux et n’empêchera jamais le déviant de dévier. On pourrait faire sur notre sujet un parallèle avec les lois sécuritaires : la succession de lois et de réglementations ne change rien. C’est de la poudre aux yeux à usage politique. Libre à vous d’entrer dans le jeu.

3) Je dis qu’une solution intelligente à mon sens, peut être pas au vôtre, là-dessus discutons, est que le CHU puisse servir à ce qu’il doit : former des étudiants. Le vrai consentement devrait être d’en franchir la porte. On va aux urgences : on ne choisit pas la couleur de peau et le sexe du médecin. On ne devrait pas pouvoir choisir qu’un étudiant soit présent pour se former. Si on veut ça, on va dans le privé.

4) Si on commence à introduire des choix : étudiant oui ou non ? Interne oui ou non ? CCA oui ou non ? Femme oui on non ? Où cela s’arrête-t-il ? Doigt dans la bouche oui non ? Vous voyez bien le problème, ce n’est pas gérable et l’externe qui a une salle gueule n’arrivera jamais à se former. Ne me dites pas que vous ne voyez pas le problème …

5) Je dis que les simulateurs c’est une chose. Mais que la médecine sur le vivant en est une autre. N’importe qui qui a exercé vraiment sait de quoi je parle. L’expérience sur le vivant ne sera JAMAIS remplacée par un apprentissage sur une machine. Simplement, car on n’a AUCUN respect, aucune empathie pour la machine, mais que le fait d’avoir un être vivant sous les doigts change TOUT. Je ressort physiquement éprouvé d’un training de massage cardiaque externe sur mannequin, je suis psychologiquement et physiquement explosé quand c’est un humain. Je risque de trembler un peu en piquant mon patient, je charcute un bras en plastique sans y penser. L’indignation d’un ministre ou d’un énarque ni changera rien, pas plus que d’éventuels crédits alloués : à un moment il faut se former sur le vivant et le plus possible.

6) Sur ce dernier point, je comprends qu’en dehors du milieu médical on ait du mal à appréhender la chose. Mon rôle de toubib qui depuis 18 ans avec remede.org essaye de transmettre aux plus jeunes et d’affirmer cela, même si je vais à contre-courant de la pensée dominante. Il y a un moment, il faut prendre du recul et appeler un chat un chat : répéter des actes sur des patients de 36 origines, 36 morphologies différentes est une garantie majeure de formation. NE ME FAITES PAS DIRE CE QUE JE NE DIS PAS A CE SUJET : ces 36 patients doivent être consentants, CONSENTANTS, CONSENTANTS. Mais sur ce point je vous renvoie au n°3.

Voilà précisés mes propos. Je veux bien discuter sur le sujet, même si je n’en ai pas vraiment le temps en ce moment.
Je ne le ferai par contre pas avec tous les excités habituels, découpeurs de citation, indignés automatiques, qui cherchent impérativement à prouver que leur interlocuteur est un gros con (zut revoilà mon franc-parler, pourtant j’essaye de me soigner) et qui sont incapables de sortir de la pensée lisse et politiquement correcte du moment qui complexifie énormément la vie de notre société.
Changer de point de vue, prendre du recul, appeler un chat un chat, ne pas se braquer idéologiquement car on parle d’anus ou de vagin, laisser de coté son machisme ou son féminisme exacerbé, la position de son église et considérer d’ABORD que l’autre n’est pas un salaud avant de le lire serait la plus belle évolution possible de l’humanité. Oui, je sais, je rêve, mais en attendant pour vous entrainer, je laisse le texte initial ci-dessous comme il a été initialement publié.

J’espère que le texte ci-dessus permettra de préciser vraiment ma pensée et de voir autrement ce qu’initialement j’ai voulu proposer.

Texte initial

Voilà comment commence le communiqué de presse du Ministère que vous trouverez ici au format PDF.

Voilà une belle indignation de façade, dans le ton et comme il se doit. Nous n’en attendions pas moins.
Voilà qui sacralise un peu plus nos orifices, nous rapproche un peu plus de la pudibonderie à l’anglo-saxonne au moment même où tous les domaines de la santé auraient besoin de simplicité.
Voilà qui introduit du cas particulier là où il ne devrait pas y en avoir. Voilà qui risque une nouvelle fois de mettre de sérieux barrages dans la qualité de formation des étudiants.
Si j’osais, je dirais : "Les simulateurs ? Mes fesses ouais !". Tout bien fait qu’un simulateur puisse être, il n’a jamais des cuisses de 100kg pièce, il n’a jamais l’ampoule rectale pleine d’excréments ... et rarement la vulve odorante mal lavée ...

Non, la vraie réponse à ce genre de question particulière doit être globale : mettre les pieds dans un CHU c’est mettre les pieds dans le U, c’est accepter qu’un interne ou un chef de clinique tienne le bistouri, c’est accepter qu’un externe vous mette un doigt où il voudra, tant que tout cela est au motif de la formation, du soin, et rien que de la formation et du soin.
Le CHU c’est les étudiants, les étudiants c’est le CHU.
Est-on choqué parce que des islamistes ont réclamé des gynécos femmes aux urgences, parfois violemment ? Oui. La formation des étudiants en CHU ne devrait pas non plus être une option, pas plus que le sexe du gynéco de garde. Où commencent les options acceptables, où se terminent-elles ? À faire des cas particuliers, on va de nouveau construire une machine protocolaire administrative inapplicable dont le seul bénéfice sera de toujours pouvoir prouver la pseudo faute médicale en raison du non-respect, cette fois-là, du point I.3.b.5 de la notice N.3 de la convention "Charte du patient - Annexe B corrective version 2015".

Bref, pour conclure, je dirais bon courage à l’IGAS et à l’IGAENR qui vont enquêter pour je cite, "approfondir les résultats" sur le sujet.
Visiblement, il y avait des administratifs qui n’avaient rien à faire ces jours-ci ...

Allez finissons sur une note positive humoristique : qu’on se rassure tout de même, chattes et trous du cul seront bientôt bien gardés ! (Je n’ai pas osé le mettre en titre alors je vous place ça là ....)

  • Bertrand B.
  • Ancien webmaster de Remede.org, N’hésitez pas à poser vos questions à Anne-Marie de Rubiana
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