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De l’internat à la morgue : le Dr K récidive à Halloween

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L’histoire du Professeur Olivier Kourilsky est pour le moins atypique. Fondateur du service de néphrologie dialyse du centre hospitalier sud francilien (Evry), il est l’auteur de huit romans policiers couronnés de nombreux prix littéraires dont le Littré qui récompense les ouvrages mettant en avant l’humanisme médical. Avec humour et réalisme, le Docteur K s’est beaucoup inspiré de son expérience médicale sans jamais avoir voulu se prendre au sérieux comme dans son dernier polar L’Étrange Halloween de M. Léo. Rencontre avec un personnage prolixe et facétieux.

Né le 1 er avril 1945
En 1982, il prend la direction du service de néphrologie-dialyse du tout nouvel hôpital d’Evry, qu’il a créé et où il fit toute sa carrière.

Nommé professeur associé au Collège de médecine des Hôpitaux de Paris en 1993, Olivier Kourilsky a été promu chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur par le ministre de la Santé en décembre 2005.Il est membre de la Société des Gens de Lettres

Passionné de musique, pianiste reconnu, il a créé avec deux amis du centre hospitalier Sud Francilien une association loi 1901, l’Offrande Musicale, qui organise des concerts pour les malades de l’hôpital, les pensionnaires de la maison de retraite ou de divers établissements de réadaptation.
Le Dr K fait le tour de France des Salons du Livre. Il a également participé aux Quais du Polar de Lyon, rendez-vous international des maîtres du genre.

Issu d’une dynastie médicale et universitaire, étiez-vous prédestiné à embrasser une carrière dans la santé ?

Disons que je suis tombé dans la marmite très jeune. Effectivement, mon grand-père, médecin de campagne est arrivé de Russie en 1880, mon père deviendra professeur de pneumologie à la faculté de médecine de Paris et chef de service à l’hôpital Saint-Antoine assisté de ma mère ancienne interne et chef de service.
J’ai usé mes culottes courtes dans les couloirs de cet hôpital dont un bâtiment porte le nom de mon père. Oui, je les admirais je voulais être médecin mais j’ai eu tardivement ma vision pour la néphrologie. Cet atavisme familial a produit, un directeur général du CNRS, une professeure d’endocrinologie et un polytechnicien directeur de l’Institut Pasteur… et le Dr K. Nous étions une vraie tribu unie et élevée dans la tradition du dénouement au service public.

Après un cursus universitaire sans faille, comment s’opère votre choix de spécialité ?

Avec mon bac obtenu à quinze ans, j’étais un étudiant plutôt dilettante. J’étais plus passionné par le cinéma et les salles obscures que par les amphis du quartier Latin. Avec ma petite bande d’amis, nous tournions des films et nous nous faisions surtout des films ! Puis, il y avait le sport, plus particulièrement le judo et le tennis, qui occupaient mon temps libre ! Rien à voir avec l’emploi du temps des étudiants d ’aujourd’hui… Puis j’ai rencontré le Pr Jean Hamburger lors de mon internat, à l’époque la transplantation était à ses prémices. Ensuite, j’ai été l’assistant du célèbre Pr Gabriel Richet à Tenon pendant mes 7 ans de clinicat. C’était passionnant puis j’ai suivi ma voie en néphrologie.

De nombreux médecins trouvent dans l’écriture un exutoire. Hormis l’écriture de "sommes" dans votre discipline, quand avez-vous pris la plume pour vous lancer dans le polar ?

Tardivement, je griffonnais des histoires en salle de garde et cela amusait beaucoup mes confrères. La médecine présente de nombreux points communs avec une enquête policière ! Ecrire me permet de témoigner de certaines choses vécues ou d’exprimer des opinions qui me tiennent à cœur. C’est pour cela que dans mes romans, je remets en lumière des périodes marquée par des avancées qui semblent oubliées (IVG, Peine de mort). Toutes mes intrigues se déroulent essentiellement dans le milieu médical hospitalier, à des périodes diverses. Le premier, Meurtre à la morgue, met en scène le Paris des années 60, à l’époque où les étudiants en médecine hantaient le quartier latin. Le deuxième, Meurtre avec prémédication, se déplace en Bretagne dans les années 70, près de Dinard (Saint-Briac-sur-mer), région que je connaît très bien pour y avoir passé des vacances depuis l’âge de cinq ans. Le troisième, Meurtre pour de bonnes raisons, renoue avec la tradition hospitalière et met en scène un héros féminin, en 1996, avec la guerre d’Algérie en toile de fond. Il a été récompensé par le prix Littré 2010. D’autres nous plongent dans le milieu de l’industrie pharmaceutique, à l’époque contemporaine. J’embarque souvent les lecteurs dans mes destinations de prédilection…Le Laos, l’Ecosse ou encore les stations fantômes du métro parisien...

Quel regard portez-vous sur la médecine et vos confrères aujourd’hui ?

Il y a toujours et heureusement, des médecins passionnés et plein d’empathie , mais on perçoit aussi beaucoup de découragement et de lassitude chez certains. Ceci est malheureusement compréhensible.
Sans exiger un traitement de faveur il faut bien reconnaître que les médecins sont de plus en plus mal considérés, mal traités par les instances dirigeantes et soumis à des pressions administratives parfois insupportables. En même temps, on leur reproche de ne plus être disponibles 24h/24 comme autrefois, et cela ne choque personne que la consultation du généraliste soit à 23 euros depuis des années !

Mais il y a également chez certains jeunes médecins une moindre ardeur au travail - on veut préserver sa vie privée, ce qui est légitime, mais la médecine n’est pas non plus un métier comme les autres, on ne peut pas compter ses heures comme on le voit parfois dans les hôpitaux depuis la mise en place des 35 heures...
On constate aussi chez certains un manque d’humanité décevant.
Maintenant, il faut dire toute la vérité au malade : parfois sans aucune précaution ni nuance, alors que la noblesse et la beauté de ce métier est d’adapter son discours à chaque personne. Les relations de courtoisie avec les confrères ne sont pas toujours privilégiées…
Si l’ on n’aime pas les gens, il faut faire un autre métier. Lorsqu’on exerce la médecine, non seulement avec son intelligence, son expérience et les connaissances accumulées, mais aussi avec son coeur, on a tous les jours de grandes satisfactions . Bien sûr, on peut avoir affaire à des malades difficiles, on peut être marqué par des drames, mais de l’autre côté, que de joies...

Conseillerez-vous à votre petit fils (certes il est encore jeune) ou à un jeune sorti du Bac de s’engager sur la "voie royale" de la médecine ?

Ce n’est plus la "voie royale" depuis longtemps, mais s’il en avait envie, qu’il s’engage bien sûr ! Cela reste le plus beau métier du monde. Je n’ai jamais regretté ce choix qui s’est imposé à moi très jeune. Aucune profession ne permet des contacts humains aussi enrichissants pour peu qu’on l’exerce avec passion.

Qu’apportent les réseaux sociaux dans votre quotidien, les utilisez vous dans vos relations pro avec vos confrères ou vos patients ?

J’utilise surtout les réseaux sociaux dans mon activité parallèle d ’auteur de romans policiers ! Pas pour la médecine ... Mais il m’est arrivé à plusieurs reprises de retrouver d’anciens patients sur les réseaux sociaux, et de les rencontrer lors de séances de dédicaces, et c’est très émouvant.
La néphrologie prend en charge des malades chroniques qui heureusement, vivent de plus en plus longtemps. Beaucoup sont devenus des amis. Encore une joie de plus ...

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  • Anne Marie DE RUBIANA
  • Rédactrice en chef de Remede.org
  • amderubiana@remede.org
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