Remede.org — Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours scolaire et étudiant ?

Yasmina —Je m’appelle Yasmina, j’ai 19 ans et je suis en deuxième année de médecine à Saint-Étienne. J’ai toujours été attirée par les sciences, le fonctionnement du corps humain, cela me fascine et m’intrigue. Depuis le collège, mes matières préférées étaient la SVT, les maths et la physique. J’ai donc choisi de faire un baccalauréat scientifique spécialité SVT en section européenne (physique en anglais). Pour information pour les plus jeunes, en terminale j’avais 14/15 de moyenne et j’ai obtenu mon baccalauréat avec une mention bien.

Comment as-tu vécu ta Paces ?

Pour commencer à préparer ma Paces, j’ai fait une prérentrée dans une prépa dès le 19 août 2019. Elle a duré une dizaine de jours. À l’issue de cette pré-rentrée nous avions fait un concours blanc. Nous étions environ 300, et j’ai terminé 10e du classement. Cette place m’a prouvé que la méthode de travail que j’avais appliquée était efficace et qu’il fallait que je continue. Cela m’a permis de commencer l’année avec confiance, le contraire aurait surement été compliqué.
Mon premier semestre s’est plutôt bien passé, je l’ai bien vécu. J’allais en cours tous les matins. Je révisais chez moi avec une copine les après-midis, on avait un bon rythme de travail et on se posait régulièrement des questions. Mon concours était début janvier. J’ai donc eu un mois de révision avant et j’ai été classée 16e avec un peu plus de 16 de moyenne. J’étais donc très heureuse, mais je savais que je devais continuer à bien bosser et ne rien lâcher, car je pouvais facilement sortir du numerus, de 173 en médecine.

Le second semestre a été un peu plus compliqué pour moi à partir de mars avec le début du confinement. Étant donné que je travaillais avec une amie et que j’habitais dans une résidence où je voyais souvent mes amis, le confinement a été dur pour moi. Je suis donc rentrée chez mes parents, mais je l’ai quand même mal vécu. Je faisais énormément de crises d’angoisse et j’ai également perdu plus de 10 kg. J’ai eu du mal à travailler. Je n’apprenais que deux chapitres par jour. Mes crises me gênaient beaucoup, car comme je dormais moins la nuit j’étais fatiguée le lendemain. Mais je n’ai rien lâché et j’ai continué. Trois semaines avant le deuxième concours, on apprend que le concours est décalé d’un mois, donc là c’était un coup dur, 2 mois de révisions c’est très long. J’ai tenu le coup jusqu’au jour du concours. J’ai donc terminé 24e en médecine et 16e en kinésithérapie, ayant présenté deux concours, malgré un malaise pendant l’épreuve d’anatomie à cause du stress et de la chaleur. J’ai vécu mes deux semestres vraiment différemment.

Pourquoi vouloir devenir médecin ?

Si j’ai voulu faire médecine, c’est pour devenir ophtalmologue. Je suis myope depuis petite et à chaque fois que j’allais chez l’ophtalmologue, j’étais fascinée par toutes ces machines. C’est comme ça que l’idée de vouloir faire médecine m’est venue. Puis au fur et à mesure des années lycée, j’ai été attirée par la cardiologie également. J’adorais regarder des opérations du cœur, apprendre son fonctionnement, etc. Plus je m’approchais de la terminale et donc du choix de mon orientation et plus j’étais sûre de vouloir faire médecine. Aucun autre domaine ne m’intéressait. C’est pour cela que j’ai vraiment donné tout ce que j’avais malgré les difficultés que j’ai pu rencontrer, car je savais que si je loupais médecine, j’avais « loupé ma vie », car c’est mon but de vie.

Comment se passe ta P2 ?

Pour l’instant ma P2 se passe bien, j’essaye de faire au moins 5 chapitres par semaine pour ne pas accumuler trop de retard, même si j’en ai déjà beaucoup actuellement. Les cours me plaisent plus que les cours de Paces. C’est juste dommage que la fac soit fermée, et je n’aurais pas eu une P2 traditionnelle avec les soirées, etc. à cause de la Covid. Je tiens à préciser que s’il y a autant de cours en p2 qu’en p1, pour autant on a plus la pression du concours. Honnêtement, je ne m’attendais pas à autant de cours.

Tu as un compte Instagram ? Peux-tu nous dire quelle est ton audience et ce qu’on peut y trouver ? Peut-on te suivre sur d’autres plateformes ?

J’ai un compte Instagram @yassmedecine, je suis suivie principalement par des lycéens, des PASS, et des LAS, mais aussi par des collégiens et des années supérieures en minorité. L’audience est donc en accord avec ce que je fais, car je donne surtout des méthodes, des conseils pour la première année, des moyens mnémotechniques et des QCM. On peut également me trouver sur Tiktok avec mon compte @yasmina.hdj. Je fais des vidéos d’humour sur la médecine, et je donne aussi quelques conseils.

Comment t’es venue l’idée de créer Yassmedecine ?

J’ai créé yassmedecine le 25 août 2020 exactement suite à plusieurs demandes en commentaires sur Tiktok. J’ai commencé à faire des tiktoks sur la médecine début août, et ces quelques vidéos ont eu pas mal de vues, entre 40 k et 300 k vues. J’avais beaucoup de questions en commentaire du type « quelle est ta méthode, ton planning, etc, ». Et c’est assez dur de faire passer ces infos en format vidéo, j’ai donc décidé de créer @yassmedecine à ce moment-là. Donc à l’origine ce n’était absolument pas prévu et ça s’est fait tout seul. J’ai eu beaucoup d’abonnés d’un coup sur Insta, ce qui m’as pas mal surprise. Mais j’adore ce que je fais, quand je vois que j’aide des étudiants, ça me rend super heureuse, et j’ai donc pour projet de continuer cette page Instagram.

Quels sont les retours de tes abonnés ?

Le retour de mes abonnés est très positif, j’ai eu des messages très touchants et ça m’encourage à continuer. On me remercie très souvent. Récemment j’ai eu juste des retours négatifs de 2 ou 3 externes de ma ville qui n’ont pas trop aimé que je me montre dès la P2 avec une blouse et un stéthoscope sur les réseaux. J’ai reçu quelques insultes à cause de cela. Mais c’est très vite passé grâce à d’autres externes qui m’ont soutenue. Je ne vais certainement pas arrêter ce que je fais juste pour ça. De plus j’ai eu tellement de messages de soutien que ces critiques ne valent rien pour moi.

T’attendais-tu à un tel succès ?

J’ai eu 10 k abonnés en 4 mois et je ne m’y attendais tellement pas. Je ne pensais pas que mes conseils étaient autant appréciés. Mais la croissance rapide de mon compte m’encourage à continuer à aider les futurs étudiants en médecine. Je ne me rends d’ailleurs pas compte de la visibilité de mon compte. C’est pour cela que j’ai été surprise de voir que des externes voyaient mon contenu. En tous cas je souhaite remercier tous mes abonnés et tout le soutien qu’on m’apporte.

Comment crées-tu tes fiches ?

En Paces, je ne faisais pas tellement de fiches. Celles que je faisais étaient destinées aux matières assez compliquées. Par exemple, en physique, je mettais toutes les formules importantes à retenir et de même pour la biostatistique. Je faisais également des fiches méthode pour résoudre certains exercices. Pour l’embryologie, j’avais également fait des tableaux résumés avec l’ordre chronologique des événements, probablement mes fiches les plus utiles. Et j’en ai également fait en SSH (santé société humanité), car c’était une épreuve rédactionnelle, et il fallait donc apprendre par cœur la conférence. J’écrivais les plans sur une fiche avec tous les mots importants. J’apprenais d’abord cette fiche avant d’essayer d’apprendre la conférence en entier. En première année je pense qu’il faut éviter de faire des fiches dans toutes les matières, car tout est à connaître ! C’est utile quand le cours est un peu compliqué ou quand il s’agit de la méthodologie. Par contre j’utilisais beaucoup de moyens mnémotechniques.

As-tu une idée de la spécialité que tu souhaiterais faire ?

Si j’ai fait Paces, c’est pour devenir ophtalmologue, mais j’aime bien aussi la cardiologie. Après je ne suis qu’en deuxième année et il existe pleins de spécialités que je ne connais pas. Je vais donc voir au fur et à mesure des stages.

Quels sont tes projets à venir ?

Pour l’instant je n’en ai pas vraiment. Je vais continuer mes études tranquillement, poursuivre mon compte et je verrai si des idées me viennent.