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Victoria : Les anapath, ces travailleurs de l’ombre 

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Victoria est arrivée dans le top 1000 des ECNi 2020. Après un parcours brillant avec un bac S mention très bien, une Paces réussie du premier coup, elle a clôturé son deuxième cycle avec autant de succès. C’est pourtant pour une spé exigeante, mais méconnue que Victoria a fait son choix. Elle explique tout à remede.org

Remede.org — Peux-tu nous décrire ton parcours ?
J’ai eu un bac scientifique avec mention très bien, puis j’ai réussi la Paces en primante. Je n’ai pas fait de master, ne sachant pas trop si la recherche m’intéresserait.

Pourquoi avoir voulu faire médecine ?
J’ai toujours voulu faire médecine depuis que je suis petite, sans jamais trop me poser la question du « pourquoi ». En y réfléchissant, je pense que c’était en grande partie par envie de découvrir le fonctionnement du corps humain. J’étais très curieuse et la physiologie m’intéressait déjà beaucoup. Finalement, c’est pendant mes études que je me suis rendu compte que la relation avec les patients et le côté thérapeutique m’intéressaient aussi.

Comment as-tu vécu les ECNI ?
Je dirais que j’ai plutôt bien vécu les ECNi, car je pense y avoir bien été préparée. C’est vrai qu’avant d’y passer, on a tous une image horrible de la 6e année et du concours. De mon côté, j’ai toujours été du genre à bosser à un rythme qui paraît assez « tranquille » quand je le compare aux autres étudiants, et je n’ai pas changé mes habitudes pour préparer ce concours. Cela m’a permis de vivre cette année de manière plutôt reposée. Malgré tout, c’était beaucoup de stress et j’ai eu une période très compliquée après un concours blanc régional où j’avais été très mal classée. Le résultat m’avait tellement déprimée et démotivée que je n’ai pas réussi à travailler pendant plus d’un mois. Comme quoi, le concours blanc c’est bien pour s’entrainer au niveau personnel, mais pas forcément pour se comparer aux autres. Finalement j’ai réussi à me remotiver et j’ai passé les 3 derniers mois à faire presque que des entraînements et des annales. C’est ce qui m’a le mieux préparée et ce qui m’a permis d’être assez sereine le jour du concours.

Pourquoi la spécialité anapath ? As-tu hésité avec d’autres spécialités ?
C’est une question que je me suis beaucoup posée moi-même et qu’on m’a aussi beaucoup posée. Je pense que la raison principale, c’est pour le côté transversal de la spécialité, et le fait d’avoir toujours de nouvelles choses à découvrir et à apprendre, je trouve ça très stimulant. Après il y a bien sûr beaucoup d’autres choses qui ont joué un rôle dans mon choix : le fait d’avoir la possibilité de rester au CHU ou de faire du libéral, la possibilité de faire de la recherche si finalement j’en avais envie, l’absence de garde, mais aussi le fait de pouvoir avoir une vie en dehors de l’hôpital.
J’ai fait mon choix de spécialité tard. Pendant la majorité de mon externat, j’étais très intéressée par l’infectiologie et par la gériatrie. Mais j’ai réalisé que l’organisation du travail dans les services de médecine au CHU n’était pas faite pour moi. Je détestais les visites interminables du matin, et la paperasse. En 6e année, j’ai donc commencé à m’intéresser à d’autres spécialités dont l’anapath et l’ophtalmo. Pendant l’été après le concours, je me suis pas mal renseignée sur ces deux spécialités et j’ai beaucoup hésité. J’étais beaucoup attirée par l’ophtalmo versant médicale, mais très peu par la chirurgie, c’est ce qui m’a finalement permis de trancher.

Comment a réagi ton entourage ?
À la fac, mes amis ont d’abord été un peu étonnés, c’est une spécialité dont on parle très peu donc ça paraissait un peu « sorti de nulle part ». Mais après quelque temps, ils ont compris l’intérêt que je pouvais y trouver. En dehors du milieu médical, pour ma famille et mes amis ça a été un peu plus compliqué. Pas parce qu’ils ne m’ont pas soutenue, mais tout simplement parce que personne ne connaissait cette spécialité. Il a fallu expliquer la spécialité plusieurs fois, de différentes façons pour que tout le monde comprenne.

As-tu une idée de la carrière que tu souhaites (Surspécialité ? CHU ?) ?
Je ne sais pas du tout vers quelle carrière je vais m’orienter, je ne sais pas si je préfère rester au CHU ou partir en libéral, ni si je voudrais faire de la recherche ou encore me surspécialiser. Mais je suis contente que cette spécialité me laisse autant de choix à ce niveau-là.

Comment convaincre les étudiants de s’intéresser à l’anapath ?
Je ne pense pas qu’il y ait besoin de convaincre les étudiants à s’intéresser à cette spécialité. Mais je pense que tout le monde devrait avoir la possibilité d’y passer pendant son externat, c’est le meilleur moyen de la découvrir. C’est vraiment le genre de spécialité qu’il est difficile de comprendre et d’envisager sans y être passé en stage. D’ailleurs je pense que si j’avais eu la possibilité d’y faire un stage pendant mon externat à Toulouse, j’aurais envisagé cette spécialité bien plus tôt.
Après si je devais donner des arguments pour intéresser à l’anapath, je reprendrais ce que j’ai dit plus haut. C’est une spécialité très transversale, très enrichissante et qui surtout est essentielle au parcours du patient dans beaucoup de situations : en onco surtout, sans anapath, pas de traitement. Comme m’ont dit mes cointernes, quand je leur ai demandé leur avis, on est un peu les travailleurs de l’ombre, les super-héros masqués de l’hôpital.
Et il y a aussi les avantages plus pratiques, peu de situations d’urgence en dehors des examens extemporanés, moins de stress, peu de paperasse, possibilité d’organiser son temps de travail comme on le souhaite, différents choix de carrière possibles avec possibilités de faire de la recherche, et probablement d’autres auxquels je ne pense pas immédiatement.

Comment se passe ton début d’internat ?
Honnêtement, ça se passe très bien. On a la chance d’être très seniorisés dans mon service. Mais je crois que c’est le cas partout en anapath, ce qui est très rassurant, surtout dans cette spécialité où on est pas mal perdu au début. En plus de ça, l’ambiance avec les seniors, techniciens ou les secrétaires et très bonne et c’est super agréable. Ce que je trouve un peu difficile, c’est le fait d’arriver, après avoir passé 6 années à apprendre beaucoup de choses, et d’avoir l’impression de ne rien connaître à nouveau, de devoir tout recommencer depuis le début. Mais le bon côté des débuts, c’est qu’on se rend vite compte de notre progression. C’est donc très motivant pour la suite.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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