La PASS/LAS
Plus de concours pour l’accès aux études de santé. Promesse tenue donc. Mais même si le mot, devenu tabou depuis quelques années, a disparu, elle n’a pas effacé la sélection féroce pour accéder aux études de santé. Dans la précédente réforme, les étudiants non reçus en deuxième année avaient la possibilité de redoubler ou de se réorienter. Des milliers d’étudiants se retrouvaient ainsi sans projet après un échec en Paces.
La réforme ayant donné naissance à la PASS/LAS a ainsi pour objectif de mettre les étudiants sur le rail du parcours universitaire, et donc, même en cas d’échec, de les maintenir dans un parcours diplômant. Car en cas d’échec, il est possible de postuler à nouveau en fin de deuxième année, et en cas de nouvel échec, de continuer dans le parcours de licence initial. Mais derrière cette réforme théoriquement bénéfique aux étudiants, il persiste des parcours brisés.
Une exigence inchangée
La PASS/LAS n’aura, semble-t-il, pas aboli la sélection drastique qui peut se faire pour accéder aux études médicales. Pas de redoublement possible, mais une possibilité de postuler une deuxième fois. Il semblerait que de nombreux bacheliers aient interprété cette réforme comme un accès facilité. Or ce n’est pas le sens de la PASS/LAS, qui a deux objectifs : diversifier les profils et éviter les parcours chaotiques après un échec en première année. Il est aujourd’hui trop tôt pour se prononcer sur une éventuelle efficacité.
Selon l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), c’est 28% des étudiants admis en 2e année de licence (soit LAS), n’étant pas été acceptés en 2e année de médecine, qui ont abandonné les bancs de la fac lors de l’année 2020-2021, sans qu’on sache exactement ce qu’ils sont devenus. Il reste cependant difficile de conclure à un véritable problème de la réforme, puisque toutes filières confondues, c’est 31% des étudiants qui abandonnent en première année de licence.
Des étudiants mécontents
La réforme a eu beaucoup de mal à être acceptée par de nombreux étudiants et parents. Que ce soient les méthodes d’évaluation, notamment à travers un oral de sélection ou la nécessité de valider une autre matière souvent chronophage, les critiques fusent depuis la mise en place de la réforme.
Trop de travail, une sélection obscure pour certains. La faculté de Paris a même dû faire face à un procès de la part de familles mécontentes. Toutefois, le principe d’égalité des chances reste préservé. Il faudra attendre, comme pour chaque réforme, que le temps de la nouveauté soit passé et que les universités soient mieux préparées, pour en juger la véritable efficacité.