Que reprochent les magistrats de la rue-Cambon à l’Ordre ? Certains médecins ayant été poursuivis en justice pour attouchements n’ont jamais fait l’objet de poursuites disciplinaires. Idem pour les relations médecin-industrie pourtant cadrées par la loi Bertrand de 2011 : aucune convocation ni poursuite n’a été engagée malgré un logiciel de 900 000 euros enregistrant les conventions liant les médecins. Ces derniers ont pourtant encaissé en 2017 200 millions d’euros et 1,5 million de contrats. Les vérifications n’ont pas été établies non plus pour les voyages de médecins lors de congrès. Enfin, la gestion financière de l’Ordre est gravement mise en cause, avec des remboursements s’élevant à 2,6 millions d’euros, en plus de leurs indemnités de 2,2 millions d’euros. D’autres manquements financiers sont pointés avec un dépassement de presque 4 millions d’euros perçu par l’aménageur du nouveau siège en 2016-2018 ainsi qu’un inventaire défaillant du matériel informatique (près de 300 000 euros de préjudice).
Le Conseil de l’ordre a répondu au Palmipède sur plusieurs points. Il justifie la hausse des indemnités de ses membres, et invoque le fait qu’il y a eu deux fois plus de réunions. Le surcoût du nouveau siège serait dû au désamiantage. Côté relations médecins/industrie, les décrets réglementaires fixant les montants maximaux des contrats entre industrie et praticiens ne seraient toujours pas sortis.
La CSMF, un des syndicats de médecins libéraux, n’a pas non plus tardé à réagir. Elle appelle à défendre l’honneur et la probité de la profession. Le syndicat « espère que le rapport définitif ne confirmera pas ces allégations ».
Quant à la Cour des comptes, elle déplore la publication par Le Canard enchaîné d’un article évoquant des observations provisoires sur le Conseil national de l’Ordre des médecins. La suite du feuilleton lors de la parution du rapport définitif.