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Turbulences autour des remplacements des internes

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Augmenter le nombre de semestres exigibles avant d’octroyer une licence de remplacement : c’est ce que demande l’Ordre des médecins. L’Isni dénonce une mesure qui, sous prétexte de « simplification administrative », représente un danger pour l’offre de soins et un frein pour la formation des internes. Le ministère devra trancher.

L’Isni ne laissera pas passer. L’ordre des médecins, dans un courrier envoyé aux présidents des CNP (conseils nationaux professionnels) des différentes spécialités, en février dernier, demande que les remplacements ne puissent être réalisés qu’en phase de consolidation, dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales. En clair : le Cnom prévoit de ne plus octroyer les licences de remplacement aux internes tant qu’ils n’ont pas validé tous les semestres de leur phase d’approfondissement. Motifs invoqués par l’institution ordinale pour justifier cette demande : « simplification administrative, uniformisation de la procédure en ce qu’elle s’applique à tous les DES, compétence de l’étudiant assurée ». Actuellement, les modalités d’octroi des licences de remplacement varient entre les différentes spécialités, selon les maquettes. En majorité, les internes doivent justifier de 5 semestres validés pour pouvoir remplacer. Si la proposition du Cnom était adoptée, on passerait à 6 ou 8 semestres en prérequis, selon les spécialités.

« Un danger pour l’offre de soins »
Que changerait concrètement cette mesure, si elle était adoptée par le ministère ? Prenons l’exemple de l’anesthésie-réanimation, spécialité en crise en raison d’un important déficit en spécialistes. Actuellement, ils peuvent remplacer dès la moitié de la maquette, avec 5 semestres validés. Si la mesure du Cnom est adoptée, les internes ne pourront plus remplacer qu’à partir du neuvième semestre (après 2 semestres de phase socle et 8 semestres d’approfondissement). « C’est donc une longue période au cours de laquelle vous aurez un déficit en internes anesthésistes-réanimateurs remplaçants dans les hôpitaux. C’est un véritable problème », souligne Antoine Reydellet, président de l’Isni (photo). Même problème pour les spécialités cliniques, comme la psychiatrie, qui traverse actuellement une grave crise, due notamment aux manques de moyens. «  Sous prétexte de simplification, le Cnom voudrait faire passer cette mesure, mais c’est inacceptable pour nous », dénonce Antoine Reydellet. « Retarder le remplacement dans la majorité des spécialités est un danger pour l’offre de soins sur le territoire, à un moment où les autorités s’inquiètent des difficultés d’accès aux soins ! On a des internes disponibles et compétents : pourquoi ne pas faire appel à eux le plus tôt possible ? L’avis du Cnom est difficilement compréhensible. » Par ailleurs, une telle mesure serait préjudiciable pour la formation des internes, les remplacements étant une période déterminante pour leurs apprentissages, ainsi que pour leur projet professionnel, qui se précise en général lors des remplacements.

Ce que réclame l’Isni
L’Intersyndicale souhaite que les remplacements restent possibles à partir de la moitié du DES, comme c’est le cas actuellement dans la majorité des spécialités.
L’urgence concerne la situation des internes de médecine générale issus des ECN 2017. L’Isni demande que les modalités actuelles de remplacement soient prolongées afin de leur permettre de remplacer à partir de mai 2019. Certains d’entre eux ont déjà des projets de mise en disponibilité durant lesquels ils ont besoin de remplacer. A terme, l’Isni demande que les internes en MG puissent continuer à remplacer après validation de 3 semestres, dont un chez le praticien. D’un point de vue pratique, les internes prennent souvent une disponibilité pour préparer leur thèse et ont besoin de remplacer pour avoir des revenus. « Dans la nouvelle maquette, il faut passer sa thèse avant sa phase 3. Si on ne permet pas aux internes de travailler à ce moment-là, cela va être très compliqué pour eux »
In fine, c’est le ministère qui tranchera dans les prochaines semaines. « Si le Cnom décide de faire de la rétention de licences de remplacement, on mettra à disposition des internes tout l’arsenal juridique nécessaire », avertit Antoine Reydellet. « L’Intersyndicale est d’autant plus mobilisée qu’elle déplore avoir été trop peu associée aux réunions de concertation sur la réforme du troisième cycle, ce qui entraîne « un décalage complet entre les mesures envisagées et la réalité des internes sur le terrain », indique son président, Antoine Reydellet.

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  • Sophie Cousin
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