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Tous les étudiants porteront la réforme du 2ème cycle et la fin des ECNi

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Stupeurs et tremblements à l’annonce de la suppression des ECNi par le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens de médecine lors du Congrès national de l’Ordre des médecins. La nouvelle réforme des études de médecine serait-elle déjà en marche ? Nul doute que les débats vont être palpitants lors des Etats Généraux du Deuxième Cycle qui se dérouleront le 28 octobre prochain. Yanis Merad, président de l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France livre à Remede.org les pistes pour cet enjeu.

Un jeune homme pressé. Précis aussi. Altruiste et combatif.
A 19 ans, Yanis Merad est le plus jeune président de l’Anemf. Engagé dès sa deuxième année au sein de la corpo de la faculté de médecine de Dijon, il représentait les étudiants dijonnais à l’échelon national et a très vite pris goût à cette lutte associative pour défendre l’intérêt de ses camarades. Après sa troisième année, ce fils de médecins s’octroie une année de césure pour se consacrer à sa mission. Un mandat qui a débuté en fanfare avec le fiasco des ECNi, la révélation de chiffres terrifiants sur la santé mentale des étudiants, les cas de suicide et plus récemment les polémiques sur le tirage au sort.

L’annonce surprise de la suppression des ECNi et donc la question de l’après ECNi va lui donner du fil à retordre bien qu’il se dise confiant en l’écoute du ministère de la Sante et du ministère de l’Enseignement supérieur. Eenseignants et étudiants sont dans un mode de co-construction. A l’instar de son prédécesseur Quentin Hennion-Imbault et du Pr Dubois-Randé qui préparent un rapport sur la refonte du 2ème cycle des études médicales. Le texte est attendu d’ici fin décembre.

Une semaine avant la tenue des Etats Généraux du 2ème cycle qui clôturent la Grande Concertation Nationale de l’Anemf, Yanis Merad détaille les cinq piliers de la réforme : l’étudiant en stage, les alternatives aux ECNi, les connaissances, les exigences démographiques et leur place dans la formation, la personnalisation du parcours et du projet professionnel.

Ouvrir les stages au libéral

Aujourd’hui les stages d’externat ont majoritairement lieu dans les CHU et l’encadrement est très souvent défaillant. « Les étudiants se sentent livrés à eux-mêmes, sont encadrés par des internes qui eux -mêmes ont d’autres missions que celles de former les externes. Et parfois, on rencontre des situations kafkaïennes avec des services en surnombre (comme un service qui compte 18 internes pour 20 patients) alors que d’autres sont en sous-effectif. » déplore t’il.

Il faut diversifier les stages en les ouvrant au libéral comme le propose le plan pour l’égal accès aux soins présenté par le Dr Agnès Buzin le 13 octobre. « Je salue tout particulièrement cette initiative du ministre de la santé d’assouplir là il salue cette initiative du ministre de la santé d’assouplir les aides à la mobilité des étudiants en facilitant leurs déplacements et en améliorant leurs conditions d’obtention de logement. Cette perspective de stage en libéral va dans le sens de notre réflexion la prise en compte des exigences démographiques et leur place dans la formation ainsi que la personnalisation du parcours et du projet professionnel. C’est en proposant des stages hors de l’hôpital que les étudiants peuvent découvrir d’autres modes d’exercice. »

Donner un statut aux externes

Beaucoup d’autres questions, statut, rémunération, temps de travail concernent les externes. Pour un euro de l’heure, ils font tourner les services au même titre que les internes. Le manque d’encadrement, l’absence de reconnaissance de leur travail et le dépassement « normal » de leurs cinq demi-journées de stage contribuent à leur mal-être. La santé mentale des étudiants n’est plus un tabou mais il reste un grand parcours à effectuer afin de prévenir les risques psychosociaux. La Paces et les ECNI, épreuves extrêmement anxiogènes sont des machines à broyer les étudiants. Les externes sont exténués avant même d’arriver à l’internat.

Les alternatives aux ECNi

Leur suppression est donc une excellente nouvelle même si elle génère une vague d’effroi ou un sentiment d’injustice au regard de la tornade qui affole les réseaux sociaux. Ce système de classement n’est pas pertinent pour réguler les futurs médecins. Il ne se base que sur les connaissances et non sur les compétences.

La reconnaissance des compétences, c’est cette piste qui anime le Pr Dubois-Randé. En septembre, il affirmait déjà à Remede « trop d’enseignants sont focalisés sur l’acquisition des connaissances et non pas des compétences. Les services qui n’évolueront dans la bonne direction n’auront plus d’étudiants. Je remettrai un rapport en ce sens avant la fin de l’année. L’autre mesure nécessaire est la réforme de la PACES »

Lorsque l’on sait que les connaissances à acquérir pour les ECN reposent dans 11000 pages de référentiels, on mesure l’absurdité du classement. L’Anemf propose d’élaguer les connaissances, d’aller à l’essentiel et de les compléter lors des années d’internat.

Quant à l’instauration d’un contrôle continu dès la troisième année, la question n’est pas tranchée mais reste bien à l’ordre du jour. Et quid de la reconnaissance des qualités relationnelles, humaines au sein d’une équipe de soins ? Effectivement il est plus aisé de sanctionner un défaut de connaissance que de reconnaître un talent ou un profil atypique dans son comportement avec les patients et les soignants. Pourtant, l’humanisme est le fondement de l’art de soigner.

Valoriser les spécialités peu prisées

Avec ce système de classement, les étudiants sont complètement formatés. Les moins bien classés se retrouvent avec des spécialités considérées comme peu prestigieuses comme la santé publique par exemple alors que dans les pays anglo-saxons, elle est considérée comme l’une des plus difficiles des spécialités.

Là aussi, il y a un changement de mentalité à encourager en revalorisant les cinq spécialités les moins prisées comme la médecine du travail, la santé publique, la gériatrie, la biologie, la psychiatrie. Et bien sûr la médecine générale qui sort tunnel avec l’arrivée de la gériatrie.

Paradoxe là encore dû au conditionnement et au formatage des carabins qui lors d’un récent sondage affirmaient à 80% qu’ils voulaient exercer en médecine générale. En outre, il est constant que certaines villes restent moins attractives que d’autres et certaines spécialités n’y trouvent pas preneur. C’est sur ce double constat que l’Anemf, tout comme l’actuelle politique sanitaire et sociale veut construire des projets sur un territoire. Et ce, non pas seulement pour combler les zones" sous dense" mais pour redonner de l’attractivité pour certaines spécialités ou modes d’exercices en favorisant notamment la liberté d’installation et la coordination des professionnels de santé entre eux. Car contrairement aux idées reçues les « jeunes » femmes ou hommes ne sont pas tous séduits par le mode hospitalier ou le mode salariat. Ce qu’ils souhaitent : c’est effectivement exercer en groupe, échanger avec d’autres professionnels. Et ceci n’est pas lié à la féminisation comme on se plait à le répéter à l’envi mais une réalité de la nouvelle génération.

En attendant la révolution de la rentrée 2019… Yanis Merad aura repris ses études de médecine et se prépare d’ores et déjà à anticiper la sécurisation des procédures d’élaboration de sujets avec le conseil scientifique du CNG et le ministère de l’enseignement supérieur… Pour les ECNi 2018.

RDV le 28 octobre pour en savoir plus avant de vous décider à arrêter vos révisions ou prendre des années sabbatiques comme le laissent supposer vos innombrables et instructives réactions sur notre page Facebook et sur nos forums.

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  • Anne Marie DE RUBIANA
  • Rédactrice en chef de Remede.org
  • amderubiana@remede.org
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