On n’osait pas y croire hier en parcourant un forum de Remede sur la réforme de la PACES. Tellement c’était encore terrifiant après l’annonce de nombreux décès d’étudiants ou de confrères ces dernières semaines. Dans un post sur les faits et méfaits des études en première année commune de santé, un camarade de Léo crie son désespoir. Loin de rentrer dans un jugement ni dans la polémique sur la « machine à broyer » des concours nous retiendrons ses mots : « Je me permets d’agir ainsi car jusqu’à présent je suis resté dans le silence en observant le chaos désespérant. Mais suite au suicide d’un étudiant de 18 ans cette semaine à Grenoble, j’ai décidé de parler. Cet étudiant était loin d’être négatif, très motivé, toujours présent à la prépa, toujours à l’écoute des autres. Ancien champion et sportif de haut niveau, il travaillait de huit heures jusqu’à 23 heures et il aidait tout le monde autour de lui. Il avait commencé à préparer sa première année déjà l’année dernière et il a même remonté son classement de quelques places en janvier. Rien ne laissait supposer une détresse psychologique bien cachée sous la carapace de la force apparente. Le passage à l’acte a été imprévisible sans annonce sans avertissement et définitif. »
Viennent ensuite des propos plus engagés sur le système sélectif, l’attitude de certains enseignants et le constat que certains comportements dans la société et le corps médical sont loin des qualités de l’humanité.
Le décès a bien été confirmé ce jour par le Doyen de la faculté de médecine de Grenoble. Un nouveau coup dur pour l’ensemble des étudiants et des professionnels qui avaient été fortement marqués par le suicide d’un jeune chirugien de 36 ans en novembre dernier.
Au mois de juin, une étude menée par quatre syndicats d’étudiants en médecine (Anemf, Isnar-IMG, ISNCCA et l’Isni) révélait la souffrance psychologique des étudiants en médecine et des jeunes internes. Sur les 22 000 répondants à l’étude, 28 % ont souffert de dépression et 23,7 % ont déjà eu des idées suicidaires.
Ces décès sont d’autant plus terrifiants que selon les dernières enquêtes et colloques du SPS (Soins aux professionnels de santé ), 25 % des soignants ont déjà eu des idéees suicidaires.
Il est urgent maintenant de passer enfin aux actes afin de prévenir le mal-être de nos soignants et futurs soignants.
La ministre de la Santé a fait des promesses pour les internes en psychiatrie « confrontés à la violence lors de leur exercice ». Une étude menée par l’Affep est en cours.
Premier constat : 35% des internes ressentent une appréhension lors du retour en service, 2,7% ont eu un arrêt de travail consécutif à ces cas de violence, 1,6% ont fait une demande de disponibilité. Et combien encore changent de spécialité ?