www.remede.org > Documents  > PACES  > Archives  > PCEM1 [Archives]  > Interviews sur le PCEM1

Lady cat, ancienne étudiante sage-femme, dino reçue primante à l’UCL Bruxelles


Article rédigé par Sandra - Mis en ligne le 20 juillet 2009

Hej !
Je suis une dino qui a repris ses études à 33ans, à l’UCL, à Bruxelles. Je vais vous raconter ma p1, ou plutôt ma méd11, et vous quelques conseils au passage.
Bon courage pour la p1 ! :)

Quelle fac, quelle année ?
J’ai fait ma première année à l’université catholique de Louvain, en 2008/2009.

Bizuth ou carré ?
Bizuth.

Numerus clausus ?
L’année où je me suis présentée, le concours a été annulé car des groupes d’étudiants reçus-collés ont porté plainte pour avoir le droit de continuer leurs études. Enfin, en résumé.

Mais le nombre d’admis n’a pas varié : environ 110 étudiants sont acceptés en med12 sur 630. La particularité de la méd11, c’est qu’il y a une cession de rattrapage en septembre.

Personellement, j’avais réussi dès la cession de juin.

Votre bac ? Mention ?
J’ai eu le bac D (maths et bio), mention assez bien, en 1994.

Votre parcours ?
J’ai fait des études de sage-femme que j’ai dû suspendre en fin de 3ème année, à cause du mobbing d’une de mes monitrices. Mais cela n’a fait que décupler mon désir de m’accrocher. Et je suis allée en médecine.

J’avais postulé en France, mais l’accès aux facs françaises m’a été refusé, car les doyens me trouvaient trop agée pour réussir.

Connaissiez-vous Remède avant d’entrer en PCEM1 ?
Oui, c’est grâce à "remède" que j’ai pu et su comment aller en belgique(merci minipouce et avelle !). Leurs conseils m’ont été très utiles pour les examens. Merci "remède" !!

Je lisais aussi les témoignages pour trouver des conseils pour travailler. Et le fait de voir que certains avaient réussi me faisait rêver...et travailler.

Dans l’attente de trouver un moyen pour accéder à médecine, j’ai travaillé comme auxiliaire de puériculture (AP) et aide-soignante (AS).

Au final, je suis très contente de toutes ces expériences, car cela m’a permis de découvrir différents services, différents collègues et différents protocoles. Je sais très bien m’adapter à des façons de travailler très variées. De plus, je pense qu’en ayant été AS et AP me permettra de mieux communiquer et comprendre mes collègues paramédicaux quand je serai médecin.

Avez-vous fait une remise à niveau ?
Comme je savais que tôt ou tard j’irai en médecine, j’ai travaillé les cours de p1 deux ans avant d’y être admise. C’était plus pour me faire plaisir et avoir le sentiment d’agir pour mon projet que pour m’avancer réellement.

J’avais bossé la chimie générale surtout. Puis quand j’ai su que l’UCL m’acceptait, j’ai récupéré les cours d’un remédien, et j’ai passé une bonne partie de l’été à faire toute la physique, l’épidémio, la philo et la bio. J’étais hyper motivée et je connaissais une grande partie du programme avant de commencer : certains cours devenaient alors des révisions.

L’UCL propose des cours d’été pour se mettre dans le rythme avant le mois de septembre. J’ai travaillé ces cours comme si l’année avait vraiment commencé, en bosssant tous les soirs, en apprenant sérieusement, en faisant beaucoup d’exercices. Finalement, ces cours m’ont surtout aidé à découvrir les locaux, à m’adapter à un nouveau pays et de gagner un temps précieux pour la rentrée.

Logement personnel ou familial ?
En colocation, avec d’autres étudiantes. On était 8. J’aimais bien cette ambiance, car il y a avait toujours du monde dans le logement, je ne me sentais jamais seule.

Avez-vous une méthode de travail bien précise ?
Pendant l’année, j’étais à jour dans la plupart des cours, surtout au 2ème quadrimestre. Au premier, je m’étais laissée distraire et j’étais un peu en retard en physique. C’est la bête noire des méd11, car c’est sur cette matière que se fait la sélection.

En chimie, j’assistais bien aux TD de mr A., car il donne pleins de tuyaux pour les examens et ces explications sont vraiment très claires. C’était le seul moment où il fallait se battre pour avoir une place en amphi. Le denier jour, on faisait la course, on courait dans toute la fac pour arriver à y entrer. C’était la folie.

Sinon,je ne faisais pas de fiches dans l’année pour ne perdre de temps, j’apprenais directement mes cours dans les syllabi. Je faisais plusieurs fois less annales en me mettant en condition d’exmen. Le samedi et dimanche matin, j’apprenais la bio, l’histo et l’atpb. Le soir, après avoir regardé un épisode de "dr House" ou "Grey’s anatomy"...j’apprenais l’anat’ jusqu’à 23h15. Ces séries étaient me bulle d’oxygène, vitales pour décompresser.

Quelles ont été vos difficultés ?
Ce qui a été le plus dur était de ne plus avoir de vie : presque plus de sorties, de resto, de ciné, de ballades pendant un an. Évidemment, je n’allais pas aux soirées de médecine. Je pense que j’ai socialement manqué des choses, mais c’était médecine que je voulais et rien d’autre.

De toute façon, il est toujours temps de s’amuser les années suivantes. Le fait de me retrouver avec des jeunes de 20 ans ne m’a pas posé de souci, je m’entendais bien avec tout le monde, même si les préoccupations ne sont pas les mêmes.

Vos études de sage-femme vous ont-elles aidé ?
Oui, car j’avais déjà acquis des méthodes de travail, je savais comment rendre mon travail optimal et comment je pouvais gérer mon temps. De plus, j’avais déjà fait de l’anat’ et de la physio, donc j’intégrais assez rapidement les cours.

Combien de temps travailliez-vous par jour ?
Environ 10h/jour, sauf le dimanche où je ne faisais rien de l’après midi. Je ne culpabilisais pas en ne travaillant pas, ce qui me premetttait de recharger mes batteries et de continuer à travailler efficacement.

Avez-vous quand même l’impression d’avoir eu de la chance aux examens ?
Je maîtrisais bien mes cours, mais j’ai eu la chance de tomber sur quelques questions que je connaissais vraiment bien.

Avez-vous pris des cours annexes pendant votre P1 ?
La fac organisait des tutorats, mais comme il y avait trop de monde, je ne suis allée qu’à un seul, celui de bio. Au moment des révisions, je m’en voulais, en me disant que j’allais être pénalisée, mais ce ne fut pas le cas. Je pense que pour être efficace, il faut travailler au calme.

Avez-vous travaillé seule ?
Oui, par habitude. Mais je faisais des pauses avec mes colocataires. C’était un moyen sympa de décompresser ensemble.

L’ambiance dans votre amphi ?
Très très calme comparé aux amphi français : pas de cris, de boulettes, de tags...Les auditoires étaient très propres. Même s’il y a toujours des gens qui parlent, je pouvais très suivre le prof. J’étais toujours dans les premiers rangs.

De plus les profs sont très accessibles et très gentils.

La fac a mis en place un service d’aide, notamment en méthodologie. Mais je ne l’ai pas utilisé.

Noël et premier de l’an ?
Le jour de noël, j’ai travaillé jusqu’à 18h, heure où ma famille arrivait. Le jour de l’an aussi ,je travaillais toute la journée. Mais avec le recul, je pense que j’aurais très bien pu ne pas travailler sans avoir de retard.

Vous serviez-vous d’ouvrages particuliers ?
Le netter en anat’, le Benson en physique. Mais les poly des profs suffisaient largement pour apprendre et faire les exercices.

Vos matières préférées ?
L’histologie, l’anatomie et ...l’électricité !

Celles que vous détestiez ?
La partie de la physique traitant de la cinématique, de la mécanique des fluides et des ondes !

Quelles sont les matières qui vous ont posé problème ?
Aucune, j’étais tellement heureuse d’être en médecine, que j’arrivais à bien assimiler toutes les matières.

Étiez-vous motivé ?
HYPER motivée !!! Gonflée à bloc toute l’année, pleine d’énergie à tout casser !!

Au point de vue sommeil ?
Je privilégiais le sommeil. Le week-end, je dormais quelques fois jusqu’à 10h, mais je me levais tôt, après avoir suffisamment dormi. Si le soir j’étais fatiguée, je n’insistais pas et j’allais me coucher.

Travailler quand on est fatigué ne sert à rien et risque de démotiver, il vaut mieux aller dormir. Pendant les examens (qui s’étalaient sur 3 semaines), je faisais souvent la sieste, et faisais des nuits de 9/10H. Etre reposé est vital pour ne pas arriver épuisé nerveusement à l’examen et craquer.

Comment apprenez-vous un cours ?
Je mettais au propre mes notes (stabilo...), je lisais une première fois pour bien comprendre, puis j’apprenais en récitant à voix haute. Je le faisais 3/4 fois par semaine, pour chaque cours. C’était long, mais très productif.

Puis, au moment des révisions, je me mettais devant une page blanche et j’essayais de ressortir tout ce que je savais. Très efficace.

Je travaillais par palier de 2h environ, puis je changeais de matière. J’alternais une matière à apprendre par coeur avec une matière "à calcul" (physique, chimie...).

Je ne négligeais aucune matière, même celles qui semblaient mineures.

Je faisais des plannings pour la semaine, comme ça je savais toujours à l’avance quelles matière travailler en rentrant des cours, et je pouvais répartir équitablement mon temps. Bien sûr, je comptais de vrais moments de pauses.

Aviez-vous une idole, un modèle pour réussir cette année ?
En tp d’histologie, certains moniteurs étaient en deuxième année. Quand je les voyais avec leurs pulls "méd12", je crevais d’envie d’être aussi en 2ème année. J’étais hyper frustrée, c’était terrible. Finalement, je serai moi aussi monitrice pour les méd11.

Sinon, j’étais (et suis ) en admiration devant le savoir encyclopédique de mon prof d’anat’, le pf Lengelé qui a fait la première greffe de visage.

Ce qu’il ne faut pas faire en P1 ?
Croire que l’année est longue et que l’on a tout le temps ! C’est faux ! IL faut bosser les cours tous les jours et les revoir souvent et régulièrement.

Passer des heures sur un cours que l’on ne voit qu’une ou deux fois, ne sert à rien. La mémoire fonctionne par la répétition.

Faire trop la fête, en se disant que l’on aura le temps de rattraper, ce qui est un mauvais calcul car il y aura toujours des cours qui s’ajouteront.

Ne pas assez dormir est dangereux : risque de craquer et de ne rien apprendre (perte de temps).

Un mot pour les paramédicaux qui veulent tenter l’aventure P1 ?
N’hésitez pas, jetez vous à l’eau, vous ne le regretterez pas ! Certes il y a des sacrifices à faire mais ça vaut vraiment le coup !! Vive la médecine !!



Modifié le 20 juillet 2009

http://www.remede.org - Imprimée le 28/03/2024 - Reproduction interdite sans consentement de l'auteur