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Sonia : de la robe d’avocat à la blouse blanche

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Sonia a un parcours incroyable. Avocate aux barreaux de Paris et au Luxembourg, elle se lance aujourd’hui dans des études de médecine. Forgée par l’exigence de grands cabinets d’avocats, cette brillante étudiante s’épanouit aujourd’hui en médecine avec le même sérieux qu’avec la robe d’avocat.

Remede.org — Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Après avoir obtenu un baccalauréat littéraire en 2008, je me suis orientée vers des études de droit. Pour être franche, je ne pensais pas du tout aux études de médecine. J’ai obtenu une licence en droit, puis deux master 2, le premier en droit économique international et européen, puis le second en droit des affaires. J’ai ensuite réussi l’examen d’accès à l’école de formation du barreau de Paris, d’où je suis sortie diplômée en 2017.

Pourquoi as-tu voulu devenir avocate ?

J’ai eu la chance de sauter une classe, et d’avoir un parcours « sans faute », ce qui m’a conduit à terminer mes études relativement jeune. L’avocature était pour moi, la suite logique de mon cursus. Même si les études de médecine m’intéressaient de plus en plus, il était inconcevable pour moi de réfléchir à une reconversion professionnelle aussi marquée tant que je n’avais pas suffisamment de « bagages » en droit.

As-tu exercé ? Dans quel domaine ?

Une fois mon diplôme en poche, j’ai prêté serment aux barreaux de Paris et de Luxembourg, où j’ai exercé en droit bancaire et financier dans un gros cabinet d’affaires jusqu’en 2020. Le rythme était très intense.

Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans le droit ?

La rigueur. J’ai été formée dans des cabinets très exigeants et très stimulants à la fois. La gymnastique intellectuelle nécessaire en droit m’a appris à raisonner rapidement et de façon méthodique. J’ai eu la chance de découvrir de très nombreuses disciplines juridiques, allant du droit pénal au droit social, en passant par la régulation bancaire.

Quand as-tu pensé faire médecine ?

L’idée s’est imposée progressivement dans mon esprit. Il me tenait à cœur d’exercer un métier humain, qui ait du sens, où je pourrai être utile aux personnes. Avec le temps, je ne retrouvais aucune de ces valeurs dans ma profession et je ne parvenais plus à m’accomplir. Malgré le confort matériel procuré par mon poste, je ne me sentais pas réellement utile aux autres. Cette saturation professionnelle a conduit à un déclic, après une profonde introspection qui m’a permis d’identifier mes réelles aspirations, je suis parvenue à la conclusion que toutes mes attentes se retrouvaient dans les métiers de la santé. Mon épanouissement nécessitait que je prenne le courage d’une reconversion professionnelle.

Mes différents échanges avec des médecins ont emporté ma conviction et ont conforté mon souhait d’entamer des études de médecine. J’ai posé ma démission, puis j’ai tenté la passerelle, sans aucun regret.

Comment s’est passée ta passerelle ?

J’ai beaucoup tâtonné avant de trouver une méthodologie efficace. Je revenais de loin, j’avais arrêté les cours de sciences il y a plus de dix ans et je devais rattraper non seulement le programme de Paces, mais également le programme du baccalauréat scientifique, tout en suivant les cours de P2. Là où les autres étudiants passaient 1 heure, j’en passais 5… Je suis également maman de deux enfants de moins de 3 ans, jongler entre les études et la vie de famille a été, de loin, ma plus grosse difficulté.



Comment ton passage en médecine a-t-il été perçu par ton entourage ?

Super bien. Mon mari est anesthésiste réanimateur, il m’a encouragé à fond dans ce projet, et il est un soutien indéniable au quotidien. Il comprend parfaitement les journées un peu plus chargées où je suis moins disponible, et c’est très pratique de pouvoir lui poser des questions de cours dès que j’ai une difficulté.

Quels sont les points communs entre le droit et la médecine ?

La réflexion intellectuelle est la même, j’ai retrouvé le même travail « d’enquête », partir d’une situation pour émettre des hypothèses, les confirmer ou les infirmer. Je pense que cette structuration de pensée m’a énormément aidée en médecine.

As-tu une idée de spécialité ? Penses-tu que ton métier d’avocate pourra t’être utile en tant que médecin ?

La médecine générale me plaît énormément pour son aspect transversal, l’anesthésie réanimation et l’endocrinologie également. J’attends avec impatience mes premiers stages en tant qu’externe pour découvrir les autres spécialités. Quant à mon titre d’avocat, il m’aide déjà énormément pendant mon cursus, c’est psychologiquement confortable de se dire qu’on a déjà un diplôme solide en cas de difficultés, ça me permet d’aborder les études de médecine sans trop de stress.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent se lancer ?

Foncez ! Le temps défile à une vitesse folle, je n’ai jamais regretté ma démission. Au-delà même des reconversions pro, je conseillerais également à tous les étudiants en médecine d’élargir leurs horizons. Nous avons la chance d’avoir un accès quasi illimité à l’apprentissage, et toutes les réformes en cours visent à pousser les étudiants en médecine à développer leurs champs de compétences.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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